Décapité, le ver Planaria peut régénérer sa tête… et sa mémoire

Le Planaria est un ver capable de faire repousser des parties de son corps qui ont été amputées. Des scientifiques ont constaté qu’il peut aussi régénérer sa mémoire. Une découverte pleine d’espoir.

De quoi faire rêver. Tal Shomrat et Michael Levin, deux scientifiques de la prestigieuse université Tufts (États-Unis) ont découvert qu’un petit ver d’eau douce, le Planaria, est non seulement capable -si on la coupe- de régénérer sa tête et son cerveau… mais aussi de réassimiler plus rapidement des connaissances perdues. En clair, il est capable de retrouver son ancienne mémoire, rapporte The Verge (lien en anglais).

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont commencé par tester les facultés d’adaptation des Planarias en les plaçant dans un espace ouvert et lumineux (que ces vers n’apprécient habituellement pas). Ils ont ensuite calculé le temps qu’ils mettaient pour trouver leur nourriture. Après avoir décapité les vers -et attendu que les cerveaux se régénèrent, soit environ 14 jours -, Tal Shomrat et Michael Levinles ont effectué la même expérience, dans les mêmes conditions. Résultat: mis en concurrence avec d’autres Planarias qui n’avaient pas été habitués à l’espace test, les vers décapités se sont adaptés plus rapidement et se sont nourris plus facilement. S’ils n’ont pas retrouvé immédiatement leur mémoire, il n’a fallu qu’une « leçon » pour que leurs anciens réflexes reviennent.

Résoudre les problèmes de dégénérescence du cerveau humain?

Les deux scientifiques ne parviennent pas encore à expliquer comment ni pourquoi les Planarias retrouvent leur mémoire, mais ils proposent tout de même deux hypothèses. La première est que ces vers pourraient stocker une partie de leur mémoire dans d’autres parties de leur corps. Autre piste: le cerveau « original » des vers pourrait avoir changé le système nerveux de leur corps pour influencer le développement du futur cerveau… qui pourrait donc « réapprendre » plus rapidement.

L’étude, publiée dans Le Journal de biology experimental (lien en anglais), précise que des recherches supplémentaires doivent être menées pour comprendre ce phénomène de « régénération de mémoire ». Les chercheurs espèrent que cette première étape leur permettra de mieux comprendre le fonctionnement de la mémoire et des mécanismes d’apprentissage. « Cette découverte pourrait avoir d’importantes implications dans la biomédecine et donc d’apporter une contribution significative dans le domaine de l’utilisation des cellules-souches, et notamment en ce qui concerne les problèmes de la dégénérescence du cerveau humain », concluent les scientifiques, enthousiastes.

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