Une pluie d’étoiles filantes attendue cette nuit: voici comment les distinguer des satellites

Elise Legrand
Elise Legrand Journaliste

Les Géminides traversent le ciel belge depuis le 7 décembre. Le pic d’observation de cette pluie d’étoiles filantes est attendu dans la nuit de mercredi à jeudi. Mais attention à ne pas les confondre avec les satellites. 

Malgré une légère couverture nuageuse, le ciel devrait regorger de surprises, cette nuit. C’est en effet entre le 13 et le 14 décembre qu’est prévu le pic d’activité des Géminides. Cette pluie annuelle d’étoiles filantes, qui traverse la Belgique du 7 au 17 décembre, est considérée par l’Agence spatiale européenne (ESA) comme l’une des plus « fiables » avec celle des Perséides, qui survient généralement au mois d’août.

Cette nuit, les observateurs pourront apercevoir une étoile filante toutes les 5 à 10 minutes en moyenne, prédit l’ESA. Selon les astronomes, le meilleur moment pour les distinguer se situera aux alentours de 22 heures. Pour maximiser ses chances, mieux vaut diriger son regard vers une partie du ciel peu éclairée par la Lune, conseille encore l’ESA.

Mais attention toutefois à ne pas confondre les étoiles filantes avec des satellites artificiels, toujours plus nombreux dans l’espace.

Qu’est-ce qu’un satellite et comment le reconnaître ?

Un satellite artificiel est un engin, fabriqué par l’homme, placé en orbite autour d’un astre. « Le satellite ressemble à un petit point lumineux, qui se déplace lentement dans le ciel, indique Emmanuel Jehin. Certains sont plus rapides que d’autres, en fonction de leur altitude. Plus ils ont l’air rapides, plus ils sont bas. » Les satellites artificiels visibles à l’œil nu sont ceux qui se situent sur l’orbite basse, soit entre 400 et 600-700 km d’altitude. 

A qui appartiennent ces satellites et quel est leur rôle ?

« Une grande moitié des satellites artificiels sont des étages de fusée abandonnés dans l’espace, précise l’astrophysicien. On les reconnaît car ils varient d’éclat. Ils font parfois un gros flash en fonction de leur exposition et de leur rotation. » Mais il existe d’autres satellites artificiels, comme les satellites d’observation de la Terre ou des océans, des satellites militaires ou des satellites scientifiques. « Parmi les scientifiques, il y a notamment la station spatiale internationale, commente Emmanuel Jehin. Elle fait des passages réguliers au-dessus de la Belgique, environ tous les mois. Mais cette semaine, elle n’était pas visible depuis chez nous. »

Enfin, les satellites commerciaux sont également de plus en plus présents dans le ciel. « Les satellites Starlink d’Elon Musk sont partout, précise l’astrophysicien. Musk en envoie environ 60 par semaine dans l’espace, depuis cinq ans. » Les engins Starlink, qui servent à capter l’internet à haut débit partout sur Terre, sont tellement omniprésents qu’ils gênent les astronomes dans leur travail d’observation. Très réfléchissants, ils gâchent les images et les mesures prises par les professionnels. « Le ciel devient vraiment embouteillé », déplore Emmanuel Jehin.

Pourquoi les satellites brillent ?

Les satellites n’ont pas besoin de phares pour être lumineux. « La plupart des satellites se trouvant à plus de 500 km d’altitude, ils captent toujours la lumière du soleil, alors que nous, nous sommes dans l’ombre, explique l’astrophysicien. Ils sont donc illuminés par le soleil et réfléchissent la lumière. »

Comment identifier un satellite ?

Outre l’observation à l’œil nu, plusieurs outils permettent d’identifier les satellites artificiels. L’application gratuite HeavensAbove, par exemple, propose une carte du ciel qui référence les différents satellites. En cliquant sur ces derniers, on peut savoir par qui ils sont envoyés (organisation, pays), la date de leur envoi ainsi que leur rôle.

Comment différencier les satellites des étoiles filantes ?

« Les deux phénomènes n’ont rien à voir », tranche Emmanuel Jehin. L’étoile filante passe dans le ciel en une fraction de seconde, alors que le satellite artificiel peut prendre plus de deux minutes pour le traverser et ne change pas d’éclat. « L’étoile filante, on la reconnaît tout de suite, car elle file à très grande vitesse. Les Perséides, qu’on a pu observer la nuit dernière, ont une vitesse de 62km/seconde donc le temps de la voir, c’est déjà fini. On ne peut pas se tromper. »

Le satellite semble plutôt avoir la même vitesse qu’un avion. « Mais en réalité, le satellite va beaucoup plus vite, mais se trouve bien plus haut dans le ciel, rappelle l’astrophysicien. L’avion vole à une altitude bien plus basse. Il est équipé de lumières clignotantes, généralement deux blanches sur les ailes et une rouge ou une verte qui clignote, ce qui permet de les identifier facilement. »

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