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Standard : la fuite des talents

Stephane Vande Velde

En plus des départs à l’étranger, plusieurs jeunes pousses du Standard ont opté pour des clubs concurrents en Belgique.

Il ne se passe pas une semaine sans que l’on annonce des départs du côté de l’Académie Robert Louis-Dreyfus. 11 joueurs parmi les plus côtés du Standard sont ainsi partis. Parmi ceux-ci, Zinho Vanheusden (15 ans) rejoindra l’Inter, Thibaut Verlinden (15 ans) partira à Stoke alors qu’Ilias Moutha-Sebtaoui (16 ans) ira à Manchester United. Mais il n’y a pas que les clubs étrangers qui pillent le Standard. Anderlecht en a récupéré trois, le Club de Bruges deux. Waasland-Beveren a également réussi à attirer des joueurs de l’Académie en leur proposant des débouchés en équipe première plus alléchants qu’au Standard.

Alors que suite au titre, plusieurs personnes n’avaient pas hésité à dire que le Standard avait 10 ans d’avance en matière de formation, le projet de conduire les produits de l’école des jeunes en équipe première prend du plomb dans l’aile. Comment l’expliquer ? « On ne se bat pas à armes égales avec les autres championnats, notamment au niveau des règlements », explique le conseiller sportif, Axel Lawarée. « Et comme le produit belge est très bien côté, il y a de plus en plus d’intermédiaires étrangers dans les couloirs de l’Académie. A cela s’ajoute le fait que l’UEFA a décidé de revoir à la baisse les indemnités de formation qui passent de 40.000 à 10.000 euros. Cela pousse encore plus les clubs étrangers à nous piller. »

Si les arguments d’Axel Lawarée pèsent lourd dans le départ des joueurs vers l’étranger, ce ne sont pas les seules raisons. Certains ont décidé de partir parce qu’ils ne croyaient pas au projet du Standard actuel. Si le Standard affirme vouloir jouer à fond la carte de son Académie, aucun nouveau jeune n’a fait son trou cette saison. Ils sont appelés en période de crise « pour faire nombre » mais disparaissent aussi vite qu’ils ne sont arrivés. Devant ce manque de lisibilité et le nombre élevé des transferts à chaque mercato, certains perdent espoir de pouvoir un jour percer en D1 au Standard.

A cela s’ajoute également la politique de Roland Duchâtelet qui refuse de payer des indemnités aux parents des joueurs les plus prometteurs comme le font Anderlecht et Bruges. C’est tout à son honneur mais il est dès lors difficile aux joueurs (et à leurs parents) de résister aux sirènes financières. Selon certaines sources, une seule exception a été consentie, en faveur de la famille Mmaée.

Enfin, la personnalité de Christophe Dessy, directeur de l’Académie, fait débat. Certains parents lui reprochent son manque de dialogue, d’autres n’apprécient pas son approche. Il entretient des contacts compliqués avec les agents qu’il déteste et, afin que ses jeunes ne soient pas trop mis en vitrine, entrerait souvent en conflit avec les entraîneurs de jeunes de l’Union Belge.

Au sein même du Standard, Dessy ne fait pas l’unanimité. Il y a eu une lutte d’influence entre lui et d’autres personnes comme Lawarée, José Riga, voire même l’ancien scout Marc Van Osselaer qui accusaient Dessy de mettre systématiquement ses jeunes en vitrine et pas ceux amenés de l’extérieur par d’autres personnes. Néanmoins, si Dessy compte des détracteurs, il a également ses partisans. Lui qui a choisi lui-même certains entraîneurs a de l’influence, ce qui explique que Roland Duchâtelet ne compte pas s’en séparer malgré les départs massifs.

Par Stéphane Vande Velde

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