Présentation de la poule A de l’Euro 2022: le record de Rooney et les troupes de Thalhammer
Avec l’Angleterre, l’Irlande du Nord et l’Autriche, il y a trois équipes dans ce groupe qui se retrouveront également dans la même poule de qualification pour la Coupe du monde. Si l’on ajoute à cela la qualité des stars norvégiennes, il sera intéressant de voir qui sortira vainqueur de ce groupe A.
Angleterre : un mélange de jeunesse et d’expérience
En 2017, les Anglaises ont atteint les demi-finales de l’Euro et cette année, sur leurs terres, elles aimeraient faire mieux et remporter le premier trophée de l’histoire des Three Lionesses. Depuis que la Néerlandaise Sarina Wiegman a pris les rênes de l’équipe en septembre, les Anglaises n’ont pas encore perdu. En revanche, elles n’ont pas joué très souvent contre des équipes de leur niveau.
Wiegman a importé les idées qu’elle avait mise en place avec les Pays-Bas : un football offensif avec une liberté pour les joueuses. Elle a partiellement renouvelé l’équipe. L’ancienne capitaine Steph Houghton, longtemps absente à cause de blessure, a été finalement écartée du groupe. Elle a passé le relais à Leah Williamson. La joueuse d’Arsenal, âgée de 25 ans, est alors rapidement devenu un pion important sur l’échiquier anglais.
L’équipe est un mélange d’expérience et de jeunes talents avec, par exemple, la meilleure buteuse de l’histoire Ellen White (33 ans) et Jill Scott (35 ans), qui va disputer son huitième tournoi international. Cet Euro marquera aussi les débuts dans un tournoi international de la jeune Lauren Hemp. L’attaquante de 21 ans a déjà montré de belles choses sous les couleurs de Manchester City et l’Angleterre ces deux dernières années. Sur l’aile gauche, elle est parfois indomptable pour ses adversaires grâce à son style agressif et à sa puissance. Elle est capable de faire bouger les choses. On attend également beaucoup d’Ellen White, la coéquipière de Hemp à City. White est la meilleure buteuse de l’histoire de son pays et n’a besoin de marquer que de quatre buts pour battre le record global de Wayne Rooney (53 buts).
Norvège : pas Hegerberg, mais Hansen
Après un six sur six dans les éliminatoires de la Coupe du monde – 5-1 contre le Kosovo et 2-1 contre la Pologne – les Norvégiennes espèrent remporter leur troisième titre européen. Après leur mauvaise performance de 2017, où elles avaient été éliminées lors de la phase de groupe sans avoir marqué, elles entendent bien renouer avec les succès des décennies précédentes. En 2013, les Norvégiennes avaient été sacrées vice-championnes d’Europe, alors qu’en 1987 et 1993, elles avaient remporté la victoire finale. Lors de la Coupe du monde 2019, l’équipe de Martin Sjögren a montré son potentiel avec un quart de finale. L’entraîneur a connu des hauts et des bas de ces dernières années. Ce Suédois de 45 ans entraîne la sélection norvégienne depuis 2016.
Sur le papier, Ada Hegerberg semble être le pion le plus important de l’équipe. Elle est revenue en sélection nationale au début de cette année, après cinq d’absence. Elle avait claqué la porte parce qu’elle trouvait qu’il y avait trop peu de respect pour les femmes. Depuis lors, la joueuse clé de la Norvège est Caroline Graham Hansen, qui avait repris le rôle de leader en l’absence d’Hegerberg. Sur l’aile droite avec Barcelone ou comme numéro dix avec la Norvège, elle s’affirme comme l’une des meilleures attaquantes du monde. Les défenseuses adverses auront fort à faire avec elle.
Autriche : difficile de jouer contre
En 2017, les Autrichiennes ont atteint les demi-finales de leur premier championnat d’Europe à la surprise générale. Elles n’ont pas vraiment confirmé depuis lors et ont souvent manqué de régularité. L’équipe a terminé deuxième de son groupe de qualification et n’a perdu que des points contre la France. Par la suite, elle n’a parfois pas été à la hauteur contre des nations moins fortes sur papier.
Irene Fuhrmann est devenue la sélectionneuse nationale en 2020. Elle a pris de l’expérience aux côtés d’une connaissance de notre Pro League, Dominik Thalhammer, dont elle était l’assistante. Elle était déjà là lors de l’épopée de 2017. L’internationale aux 22 sélections a été la première femme autrichienne à décrocher une licence pro de l’UEFA. Son style de jeu exige beaucoup de flexibilité de la part de ses joueuses, mais cela a l’avantage de rendre l’équipe imprévisible. Malgré les nombreux changements de systèmes, la base reste la même : un travail acharné, un pressing intense et élevé et défense groupée. Le fait que l’Autriche soit une équipe difficile à manoeuvrer a également permis à sa gardienne, Manuela Zinsberger, de préserver ses filets inviolés à sept reprises en huit matches de qualifications. Elle n’a concédé que trois buts au total. Les Red Flames n’ont pas non plus réussi à trouver la faille contre les Autrichiennes lors d’un récent match amical.
L’Autriche ne compte pas de grands noms dans son équipe, même si certaines filles portent les couleurs dans de grands clubs. Par exemple, Zinsberger a terminé deuxième en Angleterre avec Arsenal et a réalisé l’une de ses meilleures saisons sous les couleurs des Gunners. Elle a travaillé sur ses points faibles et a progressé au niveau de son jeu au pied. Avec ses interventions décisives contre des adversaires de premier plan, elle est capable de faire la différence pour son pays. L’Autriche attendra également beaucoup de Laura Wienroither dont les qualités défensives ont fait le bonheur d’Hoffenheim et d’Arsenal. De l’autre côté du terrain, l’attaquante Nicole Billa devrait faire la différence. Elle a été élue « joueuse de l’année » en Autriche et s’est offert le titre de meilleure réalisatrice de la Bundesliga.
Irlande du Nord : la bête de somme de la piscine
La qualification des Irlandaises du Nord constituait déjà une surprise. La question est donc de savoir ce que le pays le moins bien classé du groupe pourra montrer lors de ce tournoi important. Cette équipe sera très probablement la plus faible, car plusieurs filles ne peuvent jouer au football qu’à mi-temps et vont directement être confrontés à des stars mondiales. Ce manque de qualité sera compensé par un travail acharné sur le terrain et un collectif sans failles. C’est grâce à ces principes, qu’elles ont remporté le match de barrage contre l’Ukraine et ont pu se qualifier pour la première phase finale de leur histoire. Pour réaliser un beau tournoi, les Irlandaises du Nord ont suivi un camp d’entraînement à plein temps au cours des six derniers mois. Elles ont également affronté les Red Flames et ont tenu bon pendant très longtemps avant de finalement craquer à la fin du match (4-1), alors qu’elles étaient réduites à dix.
L’entraîneur n’a pas toujours été irréprochable dans son comportement et a insinué que « les femmes encaissent plus de buts parce qu’elles sont plus émotives que les hommes ». Malgré cette polémique, les joueuses ont décidé de continuer à soutenir Kenny Shiels.
L’Irlande du Nord n’a pas de stars mondiales dans son effectif et leur joueuse la plus importante évolue à Liverpool. Le but de Rachel Furness a permis à l’équipe de se qualifier pour l’Euro. Elle est la meilleure buteuse de l’histoire de son pays (les deux sexes confondus). Elle a aussi aidé Liverpool en première division de football. Elle a refusé de représenter l’équipe nationale anglaise après que la fédération anglaise lui ait refusé le droit de passer un test, alors qu’elle était adolescente.
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