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Justine Vanhaevermaet (Red Flames): « Certaines joueuses sont peut-être trop vite contentes »

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

Depuis 2019, Justine Vanhaevermaet est devenue l’un des pions incontournables des Red Flames. La milieu de terrain passe à table avant des rencontres capitales contre l’Arménie et la Pologne.

Le football belge n’avance-t-il pas à deux vitesses? Avec d’une part la sélection et puis les clubs qui sont toujours loin d’être pros.

JUSTINE VANHAEVERMAET: Oui, je pense. Surtout que la moitié de l’équipe est issue de la Super League belge. C’est déjà bien qu’ils aient instauré des entraînements le mercredi pour les internationales qui jouent en Belgique. La Fédé est consciente de ce qu’il faut changer. Mais c’est un tout, je ne sais pas trop comment les clubs travaillent, mais ça doit aussi venir des joueuses. Je ne dis pas qu’elles doivent toutes aller à l’étranger, mais on ne peut pas se contenter des trois entraînements hebdomadaires qu’on a en Belgique. Elles doivent en faire plus.

As-tu l’impression que la nouvelle génération est plus ambitieuse qu’avant, mieux suivie, avec des diététiciens, etc.?

VANHAEVERMAET: Oui, même si certaines restent quand même prudentes. Il y a des filles comme Amber Tysiak qui n’hésitent pas à parler de leurs ambitions d’aller à l’étranger, ce qui me plaît beaucoup. Une grande partie d’entre elles sont issues des TopSport Schools, où la formation est plus poussée. Ce sont des choses dont les joueuses de ma génération n’ont pas bénéficié.

Cette envie d’aller toujours plus haut, est-ce aussi quelque chose qui fait défaut en général à l’équipe belge?

VANHAEVERMAET: Oui, certaines sont peut-être trop vite contentes de ce qu’elles ont, ne s’imaginent pas sortir de leur zone de confort. Après, c’est vraiment leur choix, comment leur en vouloir? Chacun fait ce qu’il veut. Mais si on veut amener le foot belge un cran plus haut, on doit toutes franchir des paliers, on ne peut pas en rester là où on est actuellement. Si on nous revoit il y a cinq ans, la situation est bien meilleure. Mais les autres pays progressent eux aussi! On doit donc en vouloir plus! Si on fait toujours la même chose, on aura toujours le même résultat. Or, il nous reste trois ans pour atteindre le top 8 européen ( la Belgique est actuellement onzième, ndlr).

La Belgique n’a-t-elle pas atteint un plafond? Avec moins de dix joueuses pros, peut-elle faire mieux?

VANHAEVERMAET: Dans l’état actuel des choses, hélas, ça va être difficile. Il faut plus de joueuses qui vivent de leur sport et peuvent se concentrer à 100% là-dessus. Parce qu’être à 100% durant l’ensemble du match, c’est à la fois physique, mais aussi dans la tête que ça se passe. Ça s’apprend en évoluant au plus haut niveau semaine après semaine. Ce n’est pas qu’une question d’entraînement, en fait. Il faut des matches pour ça. On peut courir tant qu’on veut, c’est en compétition qu’on acquiert le rythme et l’intensité des matches.

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