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À LIRE SUR RAIMUNDO: Sérgio Conceição, le cracheur de feu de Porto

L’ancien leader du vestiaire liégeois s’apprête à disputer les quarts de la Champions League avec les Dragons de Porto. Retour sur le parcours de l’extraverti entraîneur portugais, à quelques jours du double duel face à Chelsea.

Il faut remonter le temps et repenser au Sergio Conceição joueur. L’homme à la grinta et aux coups de sang. En 2009 et à 35 ans, c’est la version fatiguée de la star qui raccroche les crampons avec le PAOK Salonique. Parce qu’on ne se lasse jamais vraiment des talents hors normes, son président lui propose un rôle hybride de directeur sportif. Conceição accepte, mais moins d’un an après son entrée en fonction, il quitte son poste, bien décidé à se rapprocher des terrains. C’est déjà l’heure de son retour en Belgique, au Standard. Il devient le nouveau T2 de son ami Dominique D’Onofrio. Après un an et demi à se former auprès de celui qu’il considère comme son seul mentor, notamment pour sa capacité à gérer un vestiaire, il se dit prêt à voler de ses propres ailes. Inutile de dire que l’histoire récente plaide sa cause.

Ce ne serait pas impensable de voir Sergio Conceição à la tête de la sélection portugaise.

Des débuts prometteurs

En janvier 2012, il s’engage au SC Olhanense, en Liga NOS, mais ne restera que quelques mois suite à une mésentente avec ses employeurs. Il commence véritablement son parcours en 2013 lorsqu’il signe dans sa ville natale, à l’Académica de Coimbra. Treizième au moment de prendre les rênes, il a pour but d’éviter la relégation. Objectif réussi. Il quitte le navire après une intéressante huitième place. Il cherche enfin un peu de stabilité et signe un contrat de deux ans avec Braga. Un premier défi de taille car les Guerreiros do Minho sortent d’une saison décevante et ne verront pas l’Europe, pour la première fois en une décennie. L’entraîneur relève le défi à merveille et remet le club sur les bons rails en terminant à une prometteuse quatrième place mais échoue aux tirs aux buts en finale de la Coupe, contre le Sporting. Cette défaite lui coûte cher et il est limogé suite à une altercation avec son président. En 2015, il signe dans un quatrième club portugais, au Vitória de Guimarães. À nouveau, il ne fait pas long feu et quitte en fin de saison, après une décevante dixième place.

Il débarque en Ligue 1 fin 2016 et prend la place de René Girard à Nantes. Alors que tout se passe pour le mieux, il quitte le club six mois après son arrivée et alors qu’il venait tout juste de prolonger jusqu’en 2020. Il affirme vouloir rentrer au pays pour se rapprocher de sa famille.

Une stabilité enfin trouvée à Porto

Sergio Conceição arrive à Porto en juin 2017 pour prendre la place de Nuno Espírito Santo et signe un contrat de deux saisons. Sa patte se fait vite ressentir et il se met les supporters dans la poche en soulevant le premier titre de champion du Portugal après cinq ans de domination lisboète. Une demi-décennie sans remporter la Liga NOS, une éternité pour un club de ce calibre. S’il laisse filer le titre une saison plus tard au rival de toujours, Porto renoue avec le succès et signe même le doublé coupe-championnat en 2019-2020. Sur le plan européen, il a remis les Dragons sur le devant de la scène en atteignant les quarts de la Champions League pour la deuxième fois en trois ans. Parmi ses coups d’éclat, on retiendra principalement sa qualification contre la Roma et la Juventus.

Le Portugais semble avoir trouvé un point d’ancrage après une carrière de joueur mouvementée et un début d’aventure comme entraîneur tout aussi chahuté. Relégué à dix points du Sporting cette saison, il a cependant rendez-vous avec l’Histoire en Champions League et tentera d’aller chercher le dernier carré. Les coéquipiers de Pepe peuvent y croire, surtout après l’exploit réalisé face à la Juve de Cristiano Ronaldo. Et si la route des deux hommes venait à se croiser en équipe nationale? Fernando Santos, 66 ans et en place depuis 2014, n’est pas éternel et ce ne serait pas inimaginable de voir le coach de Porto un jour à la tête de cette nouvelle génération talentueuse.

Par Mariano Spitzer

Pepe dans l’oubli

On appelle ça la culture du paradoxe. Être sous les spotlights quand tout va mal, et se complaire à l’ombre des succès. Quand le nom de Pepe arrive aux oreilles, les yeux convoquent en vrac des tacles, du trash-talk, voire des coups de pied balancés dans le dos de Javier Casquero lors d’un duel madrilène face à Getafe. Personne pour se rappeler que le défenseur portugais était le vrai héros de l’EURO 2016, incarnation de la muraille défensive dressée par les Lusitaniens sur la route du trophée, bien plus qu’un Cristiano Ronaldo parvenu à s’arroger le premier rôle depuis l’autre côté de la ligne de touche.

Au fil des ans, Pepe s’est éloigné de l’image de défenseur colérique pour endosser le costume du patron discret. Poussé vers la sortie par l’éclosion de Raphaël Varane à Madrid, le portugais est parvenu à rebondir à Istanbul, emmenant le Besiktas en huitièmes de finale de Ligue des Champions en 2018 au bout d’une phase de poules bouclée avec quatorze unités au compteur devant Porto, Leipzig et Monaco.

Désormais revenu chez les Dragons, le défenseur central a régulé le trafic aérien lors du huitième de finale contre la Juve, dominant dans la surface arrosée par les Bianconeri pour alimenter le plus célèbre de ses compatriotes. À 38 ans, l’apothéose continentale de sa carrière pourrait déboucher sur un doublé avec la Seleção cet été. Une manière de couronner méritoirement la trajectoire souvent sous-estimée de l’un des meilleurs défenseurs du début de siècle.

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