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Comment Remco Evenepoel est devenu un coureur de grands tours

Après la Vuelta, Remco Evenepoel s’attaque au Giro pour ajouter un deuxième grand tour à son palmarès. Le résultat d’une évolution méticuleuse.

L’année dernière, dans les semaines et les mois qui ont précédé la Vuelta a España, de nombreuses questions sur les qualités de Remco Evenepoel n’avaient pas encore trouvé leur réponse. Certes, il était l’un des meilleurs spécialistes du contre-la-montre. Mais pouvait-il survivre à un grand tour de trois semaines, sans connaître de «jour sans»? Comment digérerait-il les multiples longs cols d’une même étape? Tiendrait-il le coup lors des ascensions avec un sommet à plus de 2 000 mètres? Pouvait-il gérer les montées plus courtes mais très raides? Etait-il suffisamment habile pour rester indemne durant 21 étapes?

Le cycliste avait déjà, en partie, balayé certains doutes, mais tout le monde n’était pas convaincu de ses chances de succès, surtout à court terme. Même le directeur de son équipe, Patrick Lefevere (Soudal- Quick Step), avait admis, après le Tour de Valence et Tirreno-Adriatico au début de la saison dernière, où Evenepoel n’avait pu suivre les cadors dans les montées, qu’il n’était pas certain qu’il puisse un jour remporter un grand tour. «Ce n’est pas Remco, mais Tadej Pogacar, le nouveau Merckx. C’est clair désormais», avait-il carrément déclaré.

Le Tour d’Italie, avant le Tour de France ?

Six mois plus tard, il a dû admettre que son poulain l’avait pris de vitesse: le jeune homme de 22 ans, originaire de Schepdaal, venait de remporter le Tour d’Espagne et y avait ajouté un titre mondial obtenu avec panache. Le tout bien plus tôt que prévu. Lefevere dut même lui verser d’importantes primes qu’il n’avait pas prises en compte dans ses prévisions. La question s’est donc immédiatement posée de savoir si Evenepoel devait prendre le départ du Tour de France en 2023, de loin le grand tour le plus prestigieux et le plus intéressant sur le plan commercial. Après les présentations des parcours du Tour de France et du Giro d’Italia, la réponse est rapidement tombée: ses débuts sur la Grande Boucle n’auraient lieu qu’en 2024. Le champion ne veut rien précipiter et se concentre d’abord sur le Tour d’Italie. Surtout parce que l’édition 2023, avec ses 72 kilomètres contre le chrono, correspond mieux à ses qualités. De plus, son équipe n’est pas encore à la hauteur de formations comme Jumbo-Visma (du vainqueur du Tour de France Jonas Vingegaard) ou UAE Team Emirates (de l’ultrapolyvalent Tadej Pogacar).

Des exercices de visualisation l’ont aidé à surmonter sa peur des descentes après sa grave chute au Tour de Lombardie en 2020.

Remco Evenepoel sait que la patience est une vertu depuis qu’il a dû abandonner lors du Giro 2021, quand il n’a pu répondre aux attentes beaucoup trop élevées du monde extérieur, de son équipe et de lui-même. Un an et quatre mois plus tard, il a remis les pendules à l’heure lors de la Vuelta. La première partie du rêve caressé par le Brabançon depuis qu’il est passé du football (il a notamment évolué chez les jeunes d’Anderlecht) au cyclisme en 2017: remporter un jour les trois grands tours. Reste à savoir s’il y parviendra. Une chose est sûre: il s’est hissé au sommet de la hiérarchie mondiale à une vitesse folle – six ans à peine – grâce à son énorme volonté de gommer ses faiblesses et d’améliorer ses points forts. Comment y est-il parvenu?

Contre-la-montre

Déjà lors de ses deux saisons chez les juniors, depuis ses débuts de coureur en avril 2017, la plus grande qualité de Remco Evenepoel est immédiatement apparue: sa capacité à rouler seul très rapidement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: sur ses 37 victoires en juniors (sans compter les cinq victoires au classement général de courses par étapes), il en a enregistré 35 en contre-la-montre ou sur de longues échappées solitaires. Chez les pros, depuis la saison 2019, même tableau: sur ses trente succès à ce jour (sans compter ses onze victoires au classement général de courses par étapes), il en a remporté neuf en contre-la-montre et quinze suite à un solo, court ou long. Comme lors des Championnats du monde sur route 2022 à Wollongong, en Australie, où il est parti seul à 26 kilomètres de l’arrivée. Ou encore lors des deux dernières éditions de Liège-Bastogne-Liège, où il s’est détaché à chaque fois à une trentaine de bornes de la dernière ligne droite.

Dans les contre-la-montre, le Brabançon s’appuie sur son exceptionnelle position aérodynamique.
Dans les contre-la-montre, le Brabançon s’appuie sur son exceptionnelle position aérodynamique. © getty images

Malgré son poids (entre 62,5 et 65 kilos selon les périodes) et sa taille (1,71 mètre) limités, Evenepoel peut appuyer très longtemps et très fort sur les pédales, même sur des routes plates. De plus, il le fait à une vitesse de rotation supérieure à la moyenne: dans les contre-la-montre, il peut atteindre jusqu’à 105 coups de pédale par minute. Cette fréquence de pédalage élevée est difficile à maintenir, car les nerfs se fatiguent, ce qui perturbe la coordination avec les muscles. Il a moins de mal à la maintenir que les autres parce qu’il s’y entraîne depuis son passage chez les juniors.

Une autre qualité essentielle est son seuil aérobique très élevé. Ce seuil est le moment où les muscles commencent à produire de l’acide lactique, avant que l’athlète ne passe dans le rouge et ne doive puiser dans ses réserves. Ainsi, Evenepoel est plus frais que beaucoup de ses concurrents dans les courses longues et difficiles. Cela lui permet même de les distancer sans attaquer et sans se donner à fond. Comme lors du récent Liège-Bastogne-Liège, où Tom Pidcock n’a soudainement plus pu le suivre dans le final.

Le Brabançon s’appuie aussi sur une autre caractéristique exceptionnelle, voire unique: sa position aérodynamique sur le vélo. Sur son vélo de route, il se fait très étroit et s’assoit très bas, de sorte qu’il subit moins de résistance à l’air. Il doit donc pousser moins fort sur les pédales qu’un coureur plus grand qui prend beaucoup de vent. Sur son vélo de contre-la-montre, cette position est encore plus extrême, presque parfaite même. «Une position encore plus aérodynamique me semble impossible», avouait Bert Blocken, spécialiste de la discipline, dans le guide du Giro du Vif Sport. Koen Pelgrim, l’entraîneur d’Evenepoel chez Soudal-Quick Step, a également déclaré qu’en plus de dix ans, il n’avait jamais rencontré de coureur avec un tel coefficient aérodynamique.

Il le doit principalement à sa morphologie: petite taille, épaules étroites, muscles ischio-jambiers, nuque et dos très souples. C’est assez remarquable pour un ancien footballeur, ceux-ci ont généralement des muscles plutôt courts et explosifs. Le champion du monde en titre, lui, pose sans effort les paumes de ses mains à plat sur le sol. Ça lui permet de maintenir sans problème sa position sur son vélo de contre-la-montre. Il cale son nez entre ses bras, qui reposent sur les supports de son guidon. Ces derniers ont été légèrement rehaussés ces dernières années, ce qui rend sa position encore un peu plus aérodynamique. Mais il est toujours à l’aise pour pédaler à des puissances élevées. Beaucoup d’autres cyclistes n’y parviennent pas dans une position aussi extrême. Evenepoel bien, notamment parce qu’il s’exerce jusqu’à trois ou quatre fois par semaine sur son vélo de contre-la-montre. Là aussi, c’est une question d’entraînement.

Montagne

Lors de ses deux saisons juniors (2017 et 2018), Remco Evenepoel ne s’est pas frotté une seule fois à la haute montagne. Même lors de sa première année pro (2019), son expérience dans l’exercice s’est limitée à une longue montée finale. Gagner dans ce type de course n’était pas encore envisageable. Au Tour de Turquie, il a terminé quatrième d’une telle ascension, alors que l’opposition n’était pas des plus féroces. Par la suite, en 2020, Remco s’est imposé au sommet de l’Alto da Fóia lors du Tour d’Algarve, puis sur le Picón Blanco dans le Tour de Burgos, des ascensions de sept à huit kilomètres.

En août 2020, c’est le drame: il chute gravement au Tour de Lombardie, où il bascule par-dessus le muret d’un pont pour atterrir plusieurs mètres plus bas dans le lit d’une rivière. L’accident stoppe sa progression. Après une longue rééducation, Remco reprend au Tour d’Italie 2021. Un mauvais choix, car sa condition physique est encore trop fragile pour briller sur une épreuve longue de trois semaines. Dans les dix premiers jours, sans longues ascensions, il tient bon et s’accroche à la deuxième place du classement général. Avant de devoir inexorablement laisser filer ses opposants sur le Monte Zoncolan, très pentu, et sur le Passo Giau, à 2 250 mètres d’altitude. C’est assez pour que les critiques remettent en question ses capacités de grimpeur et son potentiel dans les grands tours.

Durant le reste de l’année 2021, aucune course par étapes difficile, avec beaucoup d’ascensions, n’est à son programme. Elles le seront en 2022, mais sans grand succès dans un premier temps. Au Tour de Valence ou à Tirreno-Adriatico, il n’est pas à la hauteur dans les ascensions. En partie parce qu’il est alors trop lourd et qu’il s’entraîne davantage au printemps pour des montées plus explosives et plus courtes, en vue de son grand objectif: Liège-Bastogne-Liège (qu’il a remporté deux fois depuis, ndlr). Après un stage en altitude et le Tour du Pays basque, où il est déjà meilleur en montée, il réalise l’un de ses rêves en s’adjugeant la Doyenne.

Ce n’est qu’après cela qu’il se concentre sur des efforts plus longs en montée. Au Tour de Norvège, en mai, ses séances d’entraînement portent déjà leurs fruits. Sur le Gaustatoppen, une ascension de douze kilomètres, Evenepoel réalise la meilleure performance de grimpeur de sa carrière, ce qui lui permet de décrocher la victoire d’étape, puis le classement général. Lors du Tour de Suisse, il ne réussit cependant pas à s’imposer en montagne. Il n’est pas assez frais et il souffre de la chaleur. De quoi alimenter le scepticisme de certains en vue de la Vuelta. Il lève toutefois les doutes en surclassant ses adversaires lors de la Clásica San Sebastián, fin juillet. Sur le Puerto de Erlaitz, un raidillon de quatre kilomètres, il laisse la concurrence sur place. En développant une énorme wattage et grâce à un poids réduit. Cette combinaison est cruciale lorsque la route s’élève. Sur l’Erlaitz, Evenepoel pédale même avec une puissance extraordinaire de sept watts par kilo.

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Un signe avant-coureur de ce qu’il montrera un peu moins d’un mois plus tard lors de la Vuelta. Les premiers jours, il se distingue sur plusieurs ascensions: des longues (Pico Jano, Colláu Fancuaya, Peñas Blancas), des courtes, mais également des raides (Les Praeres). Ce n’est que lors du troisième week-end, sur la Sierra de la Pandera et sur la Sierra Nevada, qui affiche une altitude de 2 507 mètres, qu’Evenepoel craque légèrement. Mais c’est surtout à cause d’une gêne physique due à une chute survenue quelques jours plus tôt. Dans la dernière semaine, sa victoire finale n’est plus menacée, et le coureur s’impose même au sommet de l’Alto del Piornal lors de la 18e étape.

Remco Evenepoel élimine ses adversaires en les étouffant comme un serpent.

Evenepoel et l’équilibre du grimpeur

Remco Evenepoel remporte ainsi sa première victoire sur un grand tour. Grâce à un contre-la-montre où il a fait «exploser» ses adversaires et à des performances en montée qui n’ont rien à envier à celles de Jonas Vingegaard au Tour de France. Il est désormais également un grimpeur de classe mondiale. En effet, le Belge sait de mieux en mieux se préparer, grâce à des stages en altitude ou des séances d’entraînement près de son appartement d’Empedrola, en Espagne. Grâce à une stratégie nutritionnelle sophistiquée, il peut également descendre progressivement jusqu’à son poids idéal de 62,5 à 63 kilos. Au Giro 2021, il pesait deux kilos de moins, mais il manquait de puissance dans les jambes. Aujourd’hui, il a trouvé son équilibre optimal.

Il n’est cependant pas le prototype du pur grimpeur, accélérant debout sur les pédales et multipliant les changements de rythme. Cependant, son seuil aérobie élevé et sa fréquence de pédalage, grande également, lui permettent de développer des wattages importants pendant longtemps sans que ses jambes ne faiblissent. C’est en partie grâce à la puissance qu’il tire du bas du dos, assis sur la selle. En effet, Evenepoel possède des muscles du tronc particulièrement puissants, vestige de son passé de footballeur. C’est ainsi qu’il élimine lentement ses concurrents. Non pas par une attaque fulgurante, mais en les étouffant comme un serpent, même dans les montées raides. Lors des séances d’entraînement sur le Mortirolo, en Italie, et sur El Miserat, en Espagne, l’été dernier, il a également appris à adapter sa technique de pédalage aux pentes raides. Selon ses propres termes, il détestait ces séances, mais elles ont porté leurs fruits.

L’an dernier, Remco avait réussi à développer 250 watts de plus dans un sprint par rapport à sa première année professionnelle, soit un gain de 20% à 30%.
L’an dernier, Remco avait réussi à développer 250 watts de plus dans un sprint par rapport à sa première année professionnelle, soit un gain de 20% à 30%. © getty images

Reste maintenant un point d’interrogation: comment le champion du monde se comportera-t-il au Giro lors des trois grosses étapes de montagne, avec plusieurs cols difficiles et plus de 5 000 mètres de dénivelé à franchir? Il n’a pas été confronté à de tels parcours lors de la Vuelta de l’année dernière. Evenepoel dispose d’une arme pour résister à la fatigue de ces étapes monstrueuses: sa capacité de récupération phénoménale. Selon son entraîneur, Koen Pelgrim, c’est sa qualité physique la plus exceptionnelle. C’est grâce à cela qu’il peut continuer à pédaler aussi fort dans le final, même dans des courses de plus de 250 kilomètres, comme aux Championnats du monde et à Liège-Bastogne-Liège, et c’est pourquoi (comparé à d’autres) il a également peu de périodes de «moins bien» sur trois semaines. C’était déjà évident lors de la Vuelta. Le sera-ce bientôt également au Giro?

Sprint

«Remco doit arriver seul, sinon il ne gagne pas. Il n’est pas explosif car il a peu de fibres musculaires rapides», souligne Fred Vandervennet, son entraîneur lorsqu’il était chez les juniors. Au cours de ces deux saisons, le natif de Schepdaal ne s’est donc imposé que deux fois au sprint au sein d’un groupe de tête. Et encore, en se plaçant en tête dans le dernier kilomètre et en roulant si vite que personne ne pouvait le dépasser.

Lorsqu’il est passé pro, il s’est rendu compte que c’était l’un de ses principaux points de travail. Pour attaquer dans les montées abruptes des classiques d’un jour et pour gagner des secondes de bonification dans les sprints en montée des courses par étapes, il avait besoin d’une accélération plus explosive. Le perfectionniste a donc commencé à se concentrer sur ce point, en incorporant de nombreux sprints, de dix secondes à une demi-minute, durant ses séances d’entraînement.

Cela aussi a porté ses fruits. En partie grâce à l’acquisition naturelle d’une masse musculaire fonctionnelle supplémentaire, surtout sur la partie supérieure de ses jambes. L’an dernier, après sa victoire à Liège-Bastogne-Liège, il a déclaré qu’il avait développé 250 watts de plus dans un sprint par rapport à sa première année professionnelle, soit un gain de 20% à 30%. Un mois plus tard, au Tour de Norvège, il a même battu sept coureurs échappés dans un sprint plat.

Ce gain d’explosivité a déjà été évident cette année, lors du Tour des Emirats arabes unis et du Tour de Catalogne, où il a remporté plusieurs sprints en montée pour une place d’honneur et a même battu le rapide Primoz Roglic au sommet de La Molina. Bien qu’Evenepoel dut cette victoire à un meilleur état de fraîcheur après une étape de montagne difficile, son sprint amélioré n’en demeure pas moins une arme de choix qu’il pourra utiliser dans le prochain Giro contre Roglic, et plus tard contre le plus explosif encore Tadej Pogacar.

Le pilotage d’Evenepoel

A l’été 2017, Carlo Bomans, entraîneur national des juniors belges, a appelé le manager de Quick Step, Patrick Lefevere. Il avait découvert un coureur très talentueux, Remco Evenepoel. Il avait cependant un gros point faible: il n’avait pas encore les compétences de pilotage des jeunes coureurs qui roulent dans un peloton depuis des années et qui ont appris à se positionner à grande vitesse dans la perspective d’un sprint ou d’une ascension. Le fait qu’il ait également couru la plupart du temps devant le peloton, en solo à l’attaque, au cours de ses deux années chez les juniors n’a pas remédié à ce manque d’expérience. Lors des stages en montagne organisés par la Fédération cycliste belge, le Brabançon se sentait également peu à l’aise dans les descentes.

Ce problème est également apparu lors des premières années d’Evenepoel chez les professionnels. Il a même été exacerbé par plusieurs chutes, notamment celle en Lombardie en 2020. Le coureur a alors consulté le psychologue Michael Verschaeve. Ce dernier lui a appris à faire davantage confiance aux coureurs qui le précèdent et à ne pas se focaliser sur ce qui pourrait mal se passer dans une descente. Ainsi, il ne panique plus lorsqu’une manœuvre inattendue se produit. Des exercices de visualisation – imaginer comment on aborde une descente les yeux fermés et de la musique dans les oreilles – ont aidé Evenepoel à se débarrasser de cette peur. Il s’est également amélioré grâce à ses coéquipiers, qui lui ont appris des astuces techniques à utiliser en descente. Son expérimenté coéquipier Mark Cavendish lui a aussi appris à se positionner avant et pendant un sprint. Les deux années précédentes, il a même osé s’impliquer dans la préparation d’un sprint massif.

Ces dernières années, Remco a en outre beaucoup progressé dans les virages et dans la disposition en éventail (lorsque les coureurs roulent en petits groupes formant une ligne inclinée lorsque le vent est fort). Il ne sera jamais le coureur le plus technique et il lui arrive encore de commettre des erreurs dans le choix de sa position, mais ce n’est plus un défaut qui pourrait lui être fatal dans sa volonté de remporter un (nouveau) grand tour.

Reste à savoir si son évolution en tant que coureur, dans tous les domaines, lui vaudra la victoire lors du prochain Giro et, plus tard, au Tour de France. Si c’est le cas, ce sera grâce à sa soif d’apprendre et à son sens du perfectionnisme.

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