» Un entraîneur en devenir « 

Découverte du défenseur espagnol dont l’arrivée a stabilisé l’arrière-garde gantoise.

Formé à Villarreal par Manuel Pellegrini, un expert ès défense, César Arzo, le défenseur central espagnol, a été le transfert le plus significatif de l’hiver. En enrôlant le joueur de Valladolid, Gand espérait combler une de ses principales carences, la porosité de sa ligne arrière.

Arzo ne figure toutefois pas parmi les meilleurs défenseurs ibériques. A l’image des équipes pour lesquelles il s’est produit, il pèche par manque de régularité. A Valladolid, relégué en D2, il manquait de constance. Les journalistes ibériques lui reprochaient son manque de concentration à certains moments. Quand l’équipe tournait, il haussait son niveau mais il flanchait si elle était à la peine, sans pourtant jamais manquer de bonne volonté, puisqu’il a même dépanné au milieu défensif, un poste qui ne lui convient pas. Il jouait quelques matches puis se retrouvait sur le banc. Durant toute la saison dernière, il a ainsi soufflé le chaud et le froid. C’est pourquoi, il a saisi des deux mains l’offre de Gand, qui lui permettait de retrouver la Division 1 et de relancer sa carrière, loin de l’étiquette qu’il s’était attirée en Espagne où, même lorsqu’il brillait, il laissait le public indifférent. En Belgique, il a immédiatement entamé son opération de séduction tout en s’imposant par ses actes et ses qualités.

Tactiquement fort, il s’aventure rarement au-delà de sa position, selon la tradition espagnole, qui laisse plus d’espace sur les flancs mais cadenasse l’axe. Arzo est un leader mais aussi un communicateur. Débarquer dans un club étranger en cours de saison n’est pas évident. En outre, il constituait une menace pour Wils et Suler, les arrières axiaux en poste. Pourtant, il s’est fondu d’emblée dans le groupe.  » Dès la première semaine, il a cherché le contact avec ses coéquipiers, en français, en anglais et en espagnol. S’il voyait quelqu’un avec un iPad, il allait le trouver et en profitait pour établir le contact « , explique Francky Dury.

L’entraîneur gantois est charmé par l’implication du défenseur dans l’évaluation des entraînements.  » Il n’hésite pas à me dire qu’on effectue aussi tel et tel exercice en Espagne. Son aptitude à tout analyser facilite son intégration, comme son talent. Jamais je ne dois lui préciser les détails de sa mission « , poursuit Dury.

Organisateur hors-pair

Contrairement à Suler et à Wils, Arzo ne se concentre pas uniquement sur son propre football : il conserve en permanence une vision globale du jeu, il surveille la position de ses adversaires comme de ses coéquipiers, qu’il n’hésite pas à diriger, sans jamais exagérer : il ne commande pas pour se rendre important mais pour aider les autres. Il ne les casse pas, il les encourage. Alors même que son équipe amorce une attaque, il se concentre sur la réorganisation de sa défense, au cas où elle perdrait le ballon.

Avec Suler, il forme un duo complémentaire. Habile des deux pieds comme de la tête, il a été posté à gauche dans l’axe, une place qu’il occupait fréquemment à Valladolid. S’il possède une excellente technique, qui lui permet, toujours dans la tradition ibérique, d’assurer une relance propre, il n’hésite pas à envoyer un ballon dans la tribune car il recherche avant tout l’efficacité. Arzo est un défenseur et un joueur collectif.  » Au début, il a balancé beaucoup de longs ballons, non parce qu’il aime ça mais parce qu’il fallait stabiliser la défense. Il a stoppé l’hémorragie et maintenant, il recherche davantage de solutions footballistiques « , précise YannickFerrera, scout de Gand.

Gand encaisse encore trop de buts mais pourtant, ses coéquipiers estiment son apport important, comme en témoigne le gardien Frank Boeckx :  » Ses prédécesseurs ne déméritaient certainement pas mais César confère plus de stabilité à la défense parce qu’il lui apporte sa sérénité au bon moment et qu’il n’hésite pas à la réveiller quand il le juge nécessaire. Il incite tout le monde à communiquer. Il est passionné de foot et suit énormément de matches à la télévision. Ainsi, quand il a vu Barcelone ou le Real réaliser quelque chose, il nous le raconte et détaille comment procéder. Il a déjà vu et analysé maintes solutions, sur diverses phases de jeu, alors que nous tâtonnons. Il est fait pour le métier d’entraîneur. En outre, il nous apporte une touche de classe bien précieuse.  »

PAR RAOUL DE GROOTE

 » Il nous apporte une touche de classe « 

Frank Boeckx

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire