Temps de partir

Comment expliquer que les Pharaons ne dominent pas leur sujet en Afrique, alors que les grands d’Egypte, comme le Zamalek et Al Ahly, y font main basse sur les compétitions de clubs?

Tarek El Said: « La raison est très simple: comparativement à ce qui se passe dans la plupart des pays africains, les footballeurs égyptiens sont bien payés. C’est pourquoi, contrairement aux joueurs de l’Afrique noire, par exemple, ils n’ont, très longtemps, guère éprouvé le besoin de s’expatrier. A l’échelon des clubs, il était forcément logique qu’ils dominent leur sujet face à des opposants dont les plus beaux fleurons s’étaient exilés en Europe. Mais quand ceux-là revenaient au pays, pour s’y mettre à la disposition de leur équipe nationale, ils la faisaient évidemment profiter de l’expérience acquise sur le vieux continent. C’est pourquoi le Nigeria et le Cameroun, pour ne citer qu’eux, nous ont régulièrement fait de l’ombre depuis quelques années. A présent, la situation est en train de changer. Des joueurs qui ont tout connu au pays, comme Ibrahim Nader El Sayed notamment, ont éprouvé le besoin, à un moment donné, de changer d’air afin de trouver une nouvelle source d’inspiration et, pourquoi le cacher, d’argent également. Personnellement, j’étais arrivé au même stade que lui cette année. J’avais effectivement tout vécu avec le Zamalek: une victoire en coupe nationale contre Ismaily en 1999, un succès en finale de la Coupe des Coupes face au Canon Sportif de Yaoundé la saison passée et, cette année, le titre devant Al Ahly. Dans ces conditions, il était temps de partir moi aussi, puisque je n’avais strictement plus rien à gagner avec ce club. D’autres joueurs ont imité le même exemple dans un passé récent et militent à l’étranger également. C’est le cas d’ Ahmed Salah Hosny au VfB Stuttgart, d’ Hany Ramzy à Kaiserslautern ou de Mohamed Omara à Hansa Rostock. Sans oublier les exemples d’ Ahmed Hossam ou de Mohamed El Yamani au Standard. Grâce à l’apport de cette main-d’oeuvre étrangère, tout porte à croire que l’Egypte, au niveau de son équipe nationale, sera sous peu aussi performante que les Super Eagles nigérians ou les Lions Indomptables camerounais. J’ose espérer que le public en aura un aperçu à la Coupe du Monde 2002″.

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