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Qui peut ramener du monde à Daknam ?

En 2018, Lokeren n’attire pratiquement plus personne. Il n’en a pas toujours été ainsi.

3.978 spectateurs seulement ont assisté au match Lokeren – Standard la semaine dernière. Il y avait six ans et demi qu’il n’y avait plus eu aussi peu de monde. Ces dernières années, on ne parle pratiquement plus des Waeslandiens. Olivier Deschacht sait ce qui lui reste à faire.

À la fin des années ’70 et au début des années ’80, tout était différent. Lokeren était réputé pour son jeu offensif de qualité avec les trois L ( Lubanski, Lato, Larsen) et des Belges de talent comme Raymond Mommens et René Verheyen, que le club avait acquis à Turnhout pour cinq millions, au nez et à la barbe des grands clubs.

Lato et Lubanski étaient des stars mondiales qui s’étaient retrouvées à Lokeren plutôt qu’au Real, à Monaco, à Francfort, à Cologne, à Hambourg ou au Cosmos de New York parce que le richissime président de Lokeren, Etienne Rogiers, dirigeait une usine de plastique à Varsovie et avait d’excellents contacts avec les décideurs polonais.

À l’époque, Lokeren était non seulement une valeur sûre du top 5 mais il faisait également parler de lui sur la scène européenne. En 1976-77, il avait même accueilli le grand Barcelone de Johan Cruijff. Battu 2-0 à l’aller, il avait refait son retard à la pause du match retour mais Cruijff avait sauvé la peau du Barça en deuxième mi-temps.

Après quatre montées consécutives, l’homme d’affaires avait engagé le flamboyant Anversois Aloïs Derycker pour soigner les relations publiques. L’ex-manager du Beerschot s’acquitta parfaitement de sa tâche et attira l’attention sur le club tandis qu’à l’étranger, Rogiers choisissait les restaurants les mieux cotés du Gault et Millau ou les plus étoilés du Michelin, comme ce fut le cas lors du déplacement à Nantes en septembre 1981.

 » On dit qu’au resto Delphine, il n’y a qu’un mauvais moment : quand on vous présente l’addition « , écrivait Herman Jacquemyns.  » Mais c’est sans doute Etienne Rogiers qui s’en est occupé.  »

Le classement perpétuel des clubs belges après 44 saisons de professionnalisme prouve que Lokeren n’était pas juste de passage. Il y occupe la cinquième place derrière Anderlecht, le Club Bruges, le Standard et Gand.

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