Khalilou Fadiga (RTBF)

Consultant qui fait porter des chaussures vertes à Vincenzo Ciuro

Tu as mis du temps avant de signer ton contrat de consultant. Parce que tu es cher ?

Cela n’a rien à voir ! J’ai été à l’étranger pendant une période. Je suis rentré en Belgique quelques jours avant l’EURO.

Comment juges-tu ton duo avec Nicaise ? Deceuninck dit que tu es romantique tandis que Nicaise est plus terre à terre…

On peut le voir comme ça. Nicaise est aussi plus brut dans sa formulation. Ce n’est pas pour autant que je ne dis pas les choses telles qu’elles sont. Lui et moi analysons les mêmes situations. Nicaise les voit avec son regard de défenseur et moi avec mon vécu d’attaquant. Même quand j’observe un défenseur, c’est toujours dans l’optique de mettre en évidence le geste qui profitera à l’attaquant. Parfois, nous ne sommes pas d’accord. Mais ce n’est jamais un scénario écrit à l’avance. Avant le tournoi, j’ai fait comme Nicaise. J’ai regardé peu de matches. Cela te permet d’avoir le regard frais et de faire de véritables découvertes. Comme l’Ukrainien Andriy Yarmolenko. Lui, il m’a vraiment impressionné. De toute façon, avec des équipes comme l’Espagne, pas besoin de te préparer : tu connais les joueurs et le système.

Quelles différences notes-tu entre La tribune de Michel Lecomte et L’EURO 2012 de Benjamin Deceuninck ?

Ce n’est pas comparable. Dans La tribune, on parle de plusieurs matches disputés sur un week-end, de la politique d’un club, des transferts, etc. Ici, on se concentre sur deux rencontres, on décortique tout le jeu et les angles d’analyse sont différents. C’est plus direct. En tant qu’ancien joueur, c’est plus facile de parler football.

Tu es réputé pour ton look. Tu te fais conseiller ?

Non, je choisis moi-même mes vêtements. C’est une habitude que j’ai depuis que je suis tout petit. J’ai plusieurs designers de référence mais je ne suis pas nécessairement focalisé sur ce qui brille, hein !

Il paraît que tu as piégé Vincenzo Ciuro…

Je l’ai forcé à porter des chaussures vertes en direct. Il m’avait dit que je n’étais pas capable d’en ramener une paire. J’ai fouillé ma garde-robe et j’en ai trouvé trois ou quatre. Heureusement pour lui, je n’ai pas sélectionné les plus moches. Avec Mathieu Istace et Vincenzo, j’ai pris l’habitude de parier sur tout et n’importe quoi : un coup franc qui sera ou non marqué,… D’ici la fin de la compétition, il y aura peut-être d’autres surprises. J’ai une paire rose fluo à la maison…

En contrepartie, les autres t’appellent  » Monsieur l’ambassadeur « …

C’est Macky Sall, le président du Sénégal, qui m’a donné ce titre. C’est un honneur. Certains diront que c’est un dû par rapport à ce que j’ai fait. Je préfère penser que c’est le peuple qui m’a choisi. Je suis chargé de promouvoir la culture sénégalaise et de convaincre des sociétés d’investir au pays. C’est vrai que Benjamin et les autres me vannent avec ça. Même en coulisses, les assistants m’appellent en souriant Monsieurl’ambassadeur. Cela reste bon enfant. Mais je n’ai pas changé. Khali reste Khali !

PAR SIMON BARZYCZAK

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