IRLANDE DU NORD

PAYS

SUPERFICIE

14.130 km2

HABITANTS

1.837.938

CAPITALE

Belfast

SITE

www.irishfa.com

SÉLECTIONNEUR: MICHAEL O’NEILL

MICHAEL O’NEILL – 46 ans – Est devenu conseiller fiscal et entraîneur à temps partiel de Brechin City, après sa carrière de joueur de Newcastle et de Coventry. Il a gagné deux titres avec les Shamrock Rovers et est devenu sélectionneur en 2011. Avec un salaire annuel de 2,6 millions d’euros, il est le manager le mieux payé de l’histoire de son pays.

Comment fait-on pour qualifier un pays dépourvu de vedettes ?

MICHAEL O’NEILLL : La campagne précédente, nos matches étaient souvent meilleurs que leur résultat. Il fallait muer les nombreux nuls en victoires. Pour cela, il nous fallait un buteur. Avec ses sept buts lors des huit premiers matches, Kyle Lafferty nous a beaucoup aidés. Le Pays de Galles est aussi une petite nation du football mais il a Gareth Bale. Nous avons dû mettre toute une organisation en place. Peu d’équipes aiment jouer contre nous et cet avantage psychologique fait notre force.

Vous avez procédé à beaucoup de tests dans les matches amicaux. Pourquoi ?

O’NEILLL : Nous avons joué avec trois et quatre défenseurs, parfois avec deux avants et une fois avec un attaquant en soutien de l’avant-centre. Contrairement à la plupart des autres pays, je n’ai pas deux joueurs équivalents par position. Je dois donc bricoler. La blessure au genou de Chris Brunt, un des rares footballeurs chevronnés, qui joue en Premier League à West Brom, est un coup dur. On ne remplace pas un joueur de ce calibre d’un coup de cuiller à pot.

L’Allemagne, l’Ukraine et la Pologne : un tirage plus difficile était-il possible ?

O’NEILLL : Je ne crois pas mais nous avons déjà prouvé que nous pouvions réussir quelque chose contre des adversaires plus forts. Nous avons fait match nul au Portugal et battu la Russie en qualifications. Nous avons gagné notre poule, devant la Roumanie et la Hongrie, mais nous devrons hausser notre niveau en France.

Le nouveau format du tournoi peut faire la différence car trois nuls ou une victoire peuvent suffire.

O’NEILLL : C’est une bonne affaire. Quand on a élargi le tournoi, tout le monde a cru que les grands pays se qualifieraient plus aisément. Ce n’est pas le cas. Nous étions assurés de notre qualification après neuf matches alors que la Turquie n’y est parvenue que dans l’ultime minute du dernier match. Cela va peut-être se produire au tour final aussi. Il y aura des surprises parmi les seize derniers. Après les poules, il n’y a que huit équipes renvoyées à la maison. Je ne veux pas en être ! Pour toute une génération de Nord-irlandais, c’est le premier grand tournoi car les gens de 40 ans ne se souviennent sans doute pas du Mondial 1986. Nous devons savourer le fait de pouvoir participer à ce tournoi.

Voyez-vous des parallèles avec l’exploit de Leicester City ?

O’NEILLL : Beaucoup. La Grèce était dans notre groupe, emmenée par Claudio Ranieri. Un gentleman, qui a été limogé suite à sa défaite contre nous. J’en suis donc un peu responsable ! Nous avons amené des joueurs de League One et Two sur la scène internationale, comme Leicester l’a fait avec Jamie Vardy et des joueurs inconnus, bon marché. C’est une belle histoire, comme nous aimerions en vivre en France.

ANALYSE ÉQUIPE TYPE 3-5-2

Expérimenter et encore expérimenter. Michael O’Neill ne s’est pas reposé sur ses lauriers après avoir offert à l’Irlande du Nord son premier EURO. En qualifications, il a constamment adapté sa composition à l’adversaire : 4-3-3, 4-2-2, 4-1-4-1. Avant le tournoi, il a continué à chercher le système idéal pour disputer trois matches en l’espace de dix jours.

Dans le but, MichaelMcGovern, dont la soeur est également internationale, est une certitude. O’Neill a quelques soucis défensifs suite à la blessure au genou de ChrisBrunt (West Bromwich Albion) : ses doublures jouent en D3. Un trio défensif central – Evans et McAuley de West Brom et Cathcart (Watford) – peut constituer la solution, avec les médians défensifs Norwood (Reading) et Paddy McNair. Agé de 21 ans, ce dernier a joué huit matches de championnat à Manchester United cette saison, mais toujours en défense centrale et en 3-5-2.

Dallas (Leeds United), le capitaine StevenDavis (Southampton) et McLaughlin (Fleetwood Town) doivent assurer les élans offensifs, même si McLaughlin a joué à l’arrière gauche pendant les qualifications. Devant, les statistiques de Kyle Lafferty sont éloquentes : sept buts en dix matches, mais il n’a pas beaucoup joué ces derniers mois. O’Neill va donc sans doute aligner un second avant : Conor Washington, pour lequel les Queens Park Rangers ont versé quatre millions d’euros à Peterborough en janvier. Il y a six mois, il jouait en D3 anglaise et le voilà promu à l’EURO. Le sélectionneur n’a pas de problèmes de luxe.

THE VOICE

DAVID HEALY EX-JOUEUR

 » Michael O’Neill a réussi un miracle, avec un potentiel aussi faible. Ce qui me réjouit le plus, c’est que le succès de notre football a été un facteur de réunification de notre pays, qui a été trop longtemps divisé.  »

BILLY HAMILTON EX-JOUEUR

 » Nous allons affronter des équipes qui, comme l’Allemagne, vont sanctionner nos moindres erreurs mais la force de notre équipe réside dans le fait qu’elle n’a pas de vedettes : chacun a sa tâche et même quand il y a des blessés, le sélectionneur ne bouleverse pas l’équipe. Dommage que nous soyons privés de Chris Brunt. Pourvu aussi que notre buteur-maison, Kyle Lafferty, soit en forme au début du tournoi. « 

À SAVOIR

– Kyle Lafferty est le meilleur buteur des qualifications, avec sept goals. L’avant de 28 ans, qui joue à Birmingham City depuis mars, est un cas spécial. Il a connu sa meilleure période aux Glasgow Rangers (2008-2012). A Palerme, il s’est surtout distingué par sa vie nocturne, ce qui lui a valu cette description du président Maurizio Zamparini :  » Un coureur de jupons incapable de se contrôler.  »

– Après son succès à l’ Irish Open, le golfeur Rory McIlroy, qui participe aux Jeux de Rio sous la bannière de l’Irlande, a rendu visite à l’équipe. Le numéro trois mondial s’est livré à une petite démonstration de son art.

JOUEUR: GARETH MCAULEY

Il y a douze ans, vous étiez encore semi-pro à Coleraine, un petit club du championnat nord-irlandais. A 36 ans, vous voilà à l’EURO. Auriez-vous jamais osé en rêver ?

GARETH MCAULEY : Pas du tout ! J’avais 24 ans quand j’ai signé un contrat à Lincoln City, en D4 anglaise. Jusque-là, j’assistais aux matches de notre équipe nationale de la tribune. Ma sélection en 2005 m’a donc paru très étrange. Je m’y suis vite habitué mais personne n’avait imaginé que nous serions qualifiés un jour pour le tour final d’un EURO.

Quand avez-vous réalisé que c’était faisable ?

MCAULEY : La presse s’est posé des questions après notre défaite en Roumanie. Après notre victoire sur la Finlande à Windsor Park, nous avions joué contre toutes les équipes et nous n’avions à redouter personne : nous avions déjà gagné en Grèce et en Hongrie. C’était nouveau. Avant, en déplacement, nous étions déjà contents avec le point et là, nous avions pris les trois.

Gagner notre poule, devant la Roumanie et la Hongrie, nous a placés un peu sous pression mais j’ai vu que les bookmakers nous cotaient à 500-1 alors qu’ils mettent la Roumanie à 200-1 et la Hongrie à 400-1, soit un peu plus haut que nous. Mais nous préférons être des outsiders et créer la surprise. Ça rend notre groupe encore plus fort.

On a pourtant l’impression que l’Irlande du Nord ne doit sa qualification qu’à l’élargissement du tournoi à 24 nations.

MCAULEY : Nos adversaires alignaient des joueurs qui avaient déjà disputé la Ligue des Champions, ce dont nous ne pouvons que rêver. Jonny Evans a joué en LC avec Manchester United et cette saison, Paddy McNair était sur le banc à United. Personne ne s’est approché plus près du bal des champions, chez nous. Dire ou écrire des choses pareilles est un manque de respect envers Michael O’Neill, la fédération et les autres pays de notre groupe. D’ailleurs, même si seuls les premiers des groupes étaient qualifiés, nous le serions.

Que visez-vous ?

MCAULEY : Je viens de discuter avec Jonas Olsson, qui a joué un EURO avec la Suède, et avec James McClean, d’Irlande, qui était à l’EURO 2012. Jonas m’a dit que leur qualification était totalement inattendue, il y a quatre ans, et qu’ils avaient donc tellement peu d’espoirs qu’ils n’ont pas fait bonne impression. Nous devons en tirer des leçons. Nous n’allons pas en France pour nous amuser. Nous devons viser le deuxième tour.

Avant, nous entamions un match en nous disant que nous allions faire de notre mieux. L’arrivée de Michael O’Neill a changé notre mentalité. Michael et son staff vont bien analyser nos adversaires et établir un plan A, un B et un C, pour que nous puissions changer de style de jeu en cours de match. C’est comme ça que nous avons posé les jalons de notre qualification. Pourquoi ne pourrions-nous pas créer la surprise en France ?

 » Nous avons amené quelques joueurs de League One et Two parmi l’élite internationale, comme Leicester.  » MICHAEL O’NEILL

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