Futsal du cour

Le premier Challenge François Sterchele a donné une nouvelle ampleur au tournoi de futsal co-organisé par Benoît Thans.

Huit mois ont passé depuis que François Sterchele a tragiquement trouvé la mort au volant de son bolide. Huit mois durant lesquels l’ombre du joueur de Bruges a continué à planer sur le monde du football belge et où les hommages les plus divers se sont succédé. Le dernier s’est installé au c£ur du 19e Challenge Edhem Sljivo, à une date hautement symbolique : le 23 décembre. Mis sur pied par Benoît Thans, le premier Challenge Sterchele a rameuté foule et célébrités au Wex de Marche-en-Famenne.

Environ 2.000 spectateurs payants et invités, parmi lesquels quatre équipes arbitrées par Jérôme Nzolo et Marcel Javaux et amenées à s’affronter sur des terrains synthétiques pour le fun : Bruges ( Stijn Stijnen, Eric Deflandre, Sven Vermant, Gaëtan Englebert, Glen Verbauwhede), Charleroi ( Frank Defays,Geoffrey Mujangi Bia, Damien Miceli, Pierre-Yves Hendrickx, Raymond Mommens) et deux formations reprises sous le nom de Team Sterchele ( Massimo Moia, Olivier Renard, Thierry Berghmans, des proches ou des membres de la famille Sterchele…). Un vaste panel de people aussi, renforcé par la présence dans l’accès VIP d’ Axel Witsel, Daniel Van Buyten et Logan Bailly, tous interdits, pour une raison ou l’autre, de porter short et maillot.

 » Comme les autres, j’aurais voulu rendre hommage à François et je suis déçu de ne pas avoir été sur le terrain « , déclare un Bailly, qui n’a pas hésité à donner un coup de pied au derrière de Jérôme Nzolo quand les célébrités ont été appelées sur le terrain !  » J’y avais déjà participé il y a une dizaine d’années chez les jeunes. Mais les gens de Mönchengladbach me l’ont interdit. Ils ne voulaient pas que je me blesse. C’est le père de François, que je connais bien, qui m’a demandé d’être là. François et moi allions assister ensemble à des matches du Standard… « 

Incroyable mais vrai : Thans se fâche (… sur le GBA) !

Sollicité en moyenne toutes les deux secondes pour un autographe, un renseignement, une demande des services de sécurité, une poignée de mains,… Thans s’est installé dans la peau du maître de cérémonie. Au moment de présenter les équipes du Challenge Sterchele, le chroniqueur de Studio 1 s’est même laissé aller à quelques piques, dans un style qu’on ne lui connaissait pas :  » Defays ? On sait qu’il n’est pas bon dans le jeu alors Charleroi l’a mis au but. D’ailleurs, on cherche actuellement un gardien à Genk. Witsel ? Il ne peut pas jouer car il n’est pas assez technique. Stijnen ? Sa place n’est pas dans le goal. Il encaisse trop. Il a d’ailleurs promis de ne pas prendre de cartons rouges.  »

Inauguré par Stéphane Pauwels et Jonathan Legear, le Sljivo a été the place to be, celle où les chasseurs d’autographes et de photos ont pu traquer leurs vedettes des étoiles plein les yeux. Même notre journaliste Bruno Govers eut droit aux honneurs d’un cliché pris par l’un de ses admirateurs !

 » Nous n’attendions pas autant de vedettes « , s’étonne Thans.  » Et nous avons été surpris par leur implication dans leurs contacts avec les gens. Les joueurs sont venus car ils m’apprécient. Puis, des personnalités comme Vermant, Stijnen… ont compris que la famille Sterchele avait besoin de leur soutien. « 

Mais Thans a aussi dû faire face à des imprévus. Comme le refus du GBA de dépêcher une équipe qui aurait dû comprendre Kevin Vandenbergh, Khalilou Fadiga, Rocky Peeters,Kurt Van Dooren, Martijn Monteyne,…  » Quand nous avons contacté Charleroi, Mogi Bayat m’a directement répondu : – Nous viendrons. Pour la famille et pour un garçon qui nous a apporté beaucoup sur le terrain et nous a permis de gagner de l’argent. C’est cru mais c’est comme ça. Quand on me parle de risques de blessure, je rigole. Stijnen a joué et marqué sept buts lors de la soirée. En toute simplicité et sans forcer. Mais peut-être que demain, il se cassera une jambe en descendant de sa voiture ou en ratant une bordure. Vous pensez que le tournoi Sljivo sera responsable ? Je n’ai même pas eu envie de convaincre les Anversois. Par peur de complications, ils ont voulu envoyer leur équipe Espoirs. Nous avons refusé. Les jeunes seraient venus avec l’ambition de gagner. Là, il y aurait eu des problèmes. Vandenbergh et Fadiga étaient les deux seules personnalités du GBA présentes. Eux avaient compris notre message.  »

Oui mais… Vandenbergh resta au bar VIP à siroter des Red Bull et Fadiga égaya de quelques feintes de corps et de dribbles magiques le jeu d’une des Team Sterchele. Mais après avoir reçu son bon de sortie de la part du GBA…

En réalité, on peut parler de vraie fausse participation des clubs belges. Seul Charleroi respecta le deal en délivrant trois joueurs de D1 (Defays, Miceli, Mujangi Bia). Bruges ? Stijnen était bien présent. Verbauwheede est grillé après son passage foireux à Courtrai, Englebert et Deflandre sont deux ex-joueurs du Club et proches de leur fin de carrière. Et Vermant a déjà rangé ses crampons. Les autres ? Excepté Moia (qui était alors en conflit avec Gand) et Renard, des vedettes de seconde zone. L’année prochaine, les clubs joueront durant la trêve. Ce qui risque encore de compliquer la présence de stars sur le terrain. Le futur Challenge Sterchele devra sans doute déjà être revu.

 » Nous verrons bien. L’idée serait d’organiser des soirées à thème pour les vétérans, les sponsors, les espoirs, la famille Sterchele… « , conclut Thans.

L’ASBL Sterchele est née au Sljivo

757 entrées payantes à 12 euros la place pour la soirée du Challenge Sterchele : le père et la mère de François recevront une coquette somme à remettre à une association caritative. Marlène Boonen, la maman, en a profité pour annoncer la création d’une ASBL : François Sterchele, rêves d’enfants. L’objectif ? Offrir à des gamins malades la possibilité de rencontrer leurs idoles ou bien d’assister à des matches de football. Nordin Jbari, Renard, Giuseppe Rossini, Stijnen et Vincenzo Verhoeven ont déjà accepté de parrainer l’association.

Une manière d’adoucir une plaie qui reste toujours vive. Même si Marlène Boonen apparut souriante et disponible, elle n’a pas pu réprimer ses larmes au moment de remercier la foule :  » Je donne l’impression d’être bien mais au plus profond de moi-même, je suis détruite et j’ai perdu une partie de mon identité. Je continue d’assister à des matches de football. Mais plus mes parents. Le grand-père de François le suivait tous les week-ends, reparlait du match avec lui, compilait les articles de journaux. Les fêtes de fin d’année ravivent cette douleur. Nous avions l’habitude de louer une salle et François n’avait pas son pareil pour mettre l’ambiance. Cette fois-ci, nous n’avons rien organisé. « 

par simon barzyczak

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire