Cocorico Sacco !

La victoire de la France contre l’Espagne a permis de découvrir une caractéristique des journalistes français que personne ne soupçonnait : le chauvinisme. De plus, bon nombre d’entre eux souffrent de la maladie d’ Alzheimer qui provoque des pertes de mémoire à répétition. L’émission d’ Eugène Saccomano, On refait le match, a encore atteint des sommets que seule la presse hexagonale peut réussir à escalader. Après avoir critiqué, pour ne pas dire descendu en flammes, le sélectionneur et plusieurs joueurs, les participants à ce débat stérile oublient tout sur un seul match et sur… quatre-vingt-dix minutes simplement rassurantes .

On passe d’une situation dramatique, sans issue, vers une euphorie qui amène déjà la France à balayer les champions du monde brésiliens et à rencontrer l’Allemagne en finale. Tout est vraiment dans la démesure et en cas de déconvenue contre le Brésil, les critiques allaient à nouveau s’abattre sur les choix d’un sélectionneur, dont la plupart des médias mettent en doute les compétences. A propos de compétences, qui peut se targuer d’en posséder réellement dans la bande à Sacco ?

Tous, bien entendu, puisqu’ils sont persuadés qu’ils détiennent la science infuse. Or, le niveau tactique de cette émission est on ne peut plus faible à l’image d’un Pascal Praud, ancien présentateur de Téléfoot, qui, malgré la victoire contre l’Espagne, critiquait l’entrée de Sidney Govou car il aurait préféré voir David Trezeguet monter sur la pelouse. Son argument était de dire que le Turinois convenait mieux pour remplacer Thierry Henry alors que le Lyonnais s’était en réalité substitué à son équipier de club, Florent Malouda ! Aucun des protagonistes présents sur le plateau, le mage Eugène Saccomano en tête, n’a remarqué la chose et on est alors rentré dans un débat stupide qui n’avait même pas lieu d’être. Intéressant, s’il en est !

Que les supporters passent du noir au blanc, cela peut se comprendre car on ne leur demande pas d’effectuer une analyse technique, mais que les journalistes ne parviennent pas à tempérer leurs sentiments, c’est inadmissible. Après la première phase, les critiques fusèrent sur les vieux barons de l’équipe, tels Patrick Vieira ou Zinédine Zidane, puis en 90 minutes (180 pour Vieira), ils redeviennent des héros. Après la Corée, ils étaient prêts à jeter sur le bûcher ceux qu’ils avaient adorés, pas plus tard que lors des derniers matches qualificatifs pour le Mondial ! Zizou, de retour en sélection avait été accueilli comme le véritable déclencheur de l’obtention du ticket pour l’Allemagne. Après le Togo, la France était meilleure sans lui et la presse française l’envoyait déjà à la pension puis quatre jours plus tard, il était de nouveau le Dieu Zizou. A qui, à la limite, on demandera de signer dans un bon club français afin de pouvoir aider les Bleus à se qualifier pour l’Euro 2008 ! Et le sommet de l’émission fut atteint lorsque Sacco, visiblement gêné d’avoir critiqué outrageusement l’équipe et le staff, a eu le culot de dire que c’était peut-être grâce à cela que les joueurs avaient eu une réaction d’orgueil. C’est tout juste si ce ne sont pas trois journalistes qui ont marqué les trois buts de la France !

étienne delangre

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