Vaccins: Médecins du Monde conteste deux demandes de brevet de Pfizer/BioNTech

Le Vif

Médecins du Monde, qui dénonce le monopole de Pfizer/BioNTech sur la production et le commerce de vaccins contre le Covid-19, conteste deux demandes de brevet introduites par les firmes pharmaceutiques auprès de l’Office des brevets européens. Pour l’ONG, ces brevets ne sont pas mérités, car la science nécessaire au développement des vaccins à ARNm était préexistante.

« Les demandes de brevet déposées par BioNTech montrent un manque manifeste d’activité inventive, un critère de brevetabilité requis », estime Médecins du Monde mercredi dans un communiqué. « BioNtech a simplement appliqué directement un savoir découlant de l’état actuel de la technique des vaccins à ARNm et de la vaccination contre les coronavirus (connaissances produites grâce au travail de chercheurs issus du secteur public et des universités) à un nouveau virus, le Sars-CoV-2. », justifie l’ONG, qui a introduit deux observations de tiers auprès de l’Office des brevets européens.

   À travers son action, Médecins du Monde dénonce l’inégalité d’accès au vaccin en raison du monopole de certaines firmes pharmaceutiques, dont Pfizer/BioNTech qui a déposé plusieurs demandes de brevet. « Ces entreprises font non seulement des profits colossaux, mais elles empêchent aussi l’accès d’un très grand nombre de personnes à ces vaccins essentiels », souligne l’ONG.

   Deux ans après le début de la pandémie, « 11% des personnes vivant dans des pays à faible revenu ont reçu une primo-vaccination alors qu’elles sont 75% dans les pays à hauts revenus, dont 44% ont même reçu une dose de rappel », précise Médecins du Monde.

   En Belgique, Pfizer/BioNTech contrôle deux tiers du marché des vaccins contre le Covid-19. « Payer 20 euros par dose peut sembler acceptable. Mais, compte tenu de l’investissement public dans la Recherche et Développement et la production, et du fait que le coût de production d’une dose se situe entre 1 et 2,5 euros, plus de 250 millions d’euros auraient pu être économisés et redirigés vers notre système de santé publique l’année dernière et cette année », note le Dr Xavier de Béthune, chargé du plaidoyer Prix des Médicaments chez Médecins du Monde. « La politique du « quoi qu’il en coûte » adoptée par les gouvernements à l’égard des multinationales pharmaceutiques s’avère avoir un coût important pour l’ensemble de la société », conclut-il.

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