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Vaccination contre le Covid: une étude révèle d’importantes disparités entre les Belges

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Même si la campagne vaccinale contre le Covid a été un succès en Belgique, il y a d’importantes disparités de taux de vaccination entre les habitants, révèle une nouvelle étude de Sciensano en cours d’examen scientifique (« peer review »), consultée par Le Vif.

Les chercheurs ont étudié les données de 5 342 110 adultes en Belgique ayant reçu la première injection du vaccin entre le 28 décembre 2020 (date officielle de la date de début de la campagne de vaccination) et le 31 août 2021. Elles révèlent d’importantes disparités entre les habitants.

Les scientifiques constatent un taux de vaccination plus faible parmi les jeunes, les hommes, les migrants, les parents célibataires, les ménages d’une personne, et les groupes socio-économiques défavorisés. Dans l’ensemble, les disparités sociodémographiques et socio-économiques sont comparables pour toutes les régions du pays.

« La vaccination s’avère un puissant instrument de santé publique pour réduire la transmission du virus et diminuer la probabilité de développer des maladies graves, la transmission du virus et de réduire la probabilité de développer de graves conséquences sanitaires », rappellent les chercheurs.

Groupes d’origines différentes

Les plus grandes différences dans la couverture vaccinale se situent entre des groupes d’origines différentes. Si le nombre de non-vaccinés parmi les Belges autochtones est de 5,2 %, il est beaucoup plus élevé parmi les migrants de deuxième génération (19,1 %), les migrants européens de première génération (18,9 %) et les migrants non européens de première génération (22,4 %). « Ces enquêtes montrent, par exemple, que les locuteurs non natifs ignorent parfois qu’il existe une recommandation de vaccination en raison de problèmes de communication », déclare le spécialiste en vaccin Pierre Van Damme au quotidien De Morgen.

Ces résultats correspondent aux études menées dans d’autres pays. En Suède, les scientifiques constatent que la couverture vaccinale était plus faible parmi les plus jeunes et chez les personnes à faibles revenus, vivant seules et nées hors de Suède. Ils notent également un écart dans la couverture vaccinale entre les hommes et les femmes, même si l’étude de Sciensano révèle un écart assez faible entre les hommes et les femmes.

Aux États-Unis, les chercheurs constatent qu’à l’exception des personnes d’origine asiatique, tous les groupes de minorités raciales et ethniques présentaient un taux d’acceptation du vaccin plus faible que les groupes blancs. Ils soulignent que l’âge et les facteurs socio-économiques expliquaient une grande partie de ces disparités sociales et étaient donc des facteurs clés.

Plusieurs explications

Les chercheurs avancent plusieurs facteurs d’explications à l’hésitation à se faire vacciner parmi les minorités ethniques et les groupes défavorisés: l’impact direct et indirect plus sévère de la crise pourrait avoir renforcé leur méfiance à l’égard des gouvernements, des systèmes de santé et de la vaccination. Ils seraient également moins enclins à participer aux mesures de santé publique en raison d’un accès réduit aux soins de santé et aux ressources. Les scientifiques observent également des inquiétudes et des hypothèses négatives concernant la vaccination en raison d’un manque de connaissances en matière de santé et d’informations erronées qui peuvent être accentuées par l’introduction d’un vaccin basé sur une nouvelle technologie.

Les obstacles administratifs peuvent également expliquer en partie la couverture plus faible dans certains groupes socio-économiques. En effet, les résultats de l’étude révèlent en effet que le taux de vaccination était plus faible chez les individus dont les données étaient partiellement absentes des registres nationaux.

L’étude vient confirmer la tendance déjà constatée en novembre 2021 à Bruxelles: plus le revenu imposable est élevé dans une commune, plus le taux de vaccination y est élevé, et vice-versa. 

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