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Selon un baromètre Solidaris, la population belge ne surconsomme pas les soins en santé mentale pour l’instant

La crise sanitaire n’a pas entraîné de surconsommation de soins en santé mentale, affirme la mutualité socialiste Solidaris à la lumière de sa dernière analyse des chiffres. Le constat pourrait cependant être le révélateur d’une difficulté d’accès aux soins, estime-t-elle.

Selon le dernier baromètre « Confiance et bien-être » réalisé entre le 18 mai et le 4 juin 2021 par la mutualité, 28,4% de la population se déclarait en dépression modérée à sévère, plus de quatre personnes sur dix sont en « stress élevé » et cinq sur dix ressentent de l’épuisement face à la pandémie.

Cinq personnes sur dix ressentent de l’épuisement face à la pandémie

Ces chiffres, qui confirment pourtant une tendance observée depuis le début de la crise, ne se traduisent pourtant pas dans les statistiques de l’Inami, relève Solidaris. Cette situation pourrait s’expliquer par un possible effet « retard », comme cela avait été observé à la suite de la crise économique de 2008.

Cela pourrait également être « le révélateur d’une difficulté d’accès aux soins de santé mentale et d’une offre sous-dimensionnée pour faire face à une hausse aussi rapide de la demande », selon la mutualité. Celle-ci souhaite dès lors lancer un Baromètre Santé mentale pour monitorer précisément et régulièrement la situation en Belgique sur base des données quantitatives dont elle dispose.

Un appel à la classe politique

Solidaris « met ainsi à disposition son expertise en la matière et lance un appel aux acteurs politiques ainsi que du secteur de la santé mentale pour leur proposer un travail d’analyse de la consommation en santé mentale ».

La situation de la santé mentale est grave

D’après nos confrères de La Libre, le Comité de concertation avait evoqué à plusieurs reprises, la mise en place d’un baromètre de la santé mentale qui n’a pourtant jusqu’à présent vu le jour. « La crise sanitaire a mis en lumière une réalité qu’on ne prenait pas en considération. J’espère que le Covid va inscrire durablement la santé mentale dans des perspectives politiques. S’il faut retenir une leçon de la crise Covid, c’est que la situation de la santé mentale est grave. Elle l’était avant, elle l’est pendant et elle le sera après. Le retour à la normale ne va pas régler les problèmes de la santé mentale en Belgique » confie à La Libre, François Perl, directeur du pôle « acteur social et citoyen » de Solidaris.

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