A Spa, un conseiller communal va déposer une motion permettant aux médecins de prescrire des activités culturelles à leurs patients pour les aider à surmonter leurs problèmes de santé mentale. Une idée inédite.
Charles Gardier (MR) est député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est pourtant à Spa, où il est conseiller communal, qu’il s’apprête à déposer, jeudi, une motion prévoyant que les professionnels de la santé puissent « prescrire » une activité culturelle à leurs patients. Objectif de ce « certificat culture », qui n’existe nulle part ailleurs: améliorer la santé mentale des citoyens en mettant en avant le rôle thérapeutique de la culture.
Alors que le nombre de cas de dépression et de burn-out entraînant une incapacité de travail de plus d’un an a augmenté de 44% entre 2018 et 2023, « un partenariat entre les lieux culturels et les spécialistes de la santé doit permettre d’apporter un bien-être non négligeable aux personnes atteintes d’un problème de santé mentale, d’apporter une visibilité supplémentaire aux œuvres des artistes, mais également de mieux faire connaitre les lieux culturels sur notre territoire« , explique ainsi le député, mercredi, dans les travées du parlement régional.
Santé mentale et démocratie culturelle
Dans sa motion, le co-fondateur des Francofolies de Spa invite notamment les professionnels de la santé et les structures culturelles locales (centre culturel, bibliothèque, musée, associations artistiques, etc.) à collaborer pour co-construire un réseau local de « prescriptions culturelles ». Concrètement, les acteurs culturels pourraient mettre à disposition, gratuitement, des places non-vendues sur une plateforme accessible aux médecins généralistes et autres spécialistes de la santé mentale, à charge pour ces derniers de prescrire ces activités à leurs patients.
Charles Gardier sollicite également la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et l’AViQ afin d’assurer un soutien structurel à ce type d’initiatives, « dans une logique de santé mentale communautaire et de démocratie culturelle« . « L’échelle communale est le bon niveau pour que cette proposition avance concrètement même si le but n’est pas que ça reste cantonné à Spa« , indique-t-il encore. « Une députée germanophone vient d’ailleurs de me dire qu’elle allait soumettre l’idée au ministre de la Culture en Communauté germanophone. »