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Omicron VS Delta: le jeu des 7 différences

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Symptômes, contagiosité, dangerosité : voici les sept éléments principaux qui différencient les variants Omicron et Delta.

Les symptômes

Les symptômes observés après une infection du variant Omicron semblent légèrement différer par rapport à Delta. Principale dissemblance : Omicron semble moins affecter la perte de goût et d’odorat que Delta. La majorité de la population étant vaccinée, il n’est pas étonnant que les symptômes se présentent sous une forme plus légère. L’impact d’Omicron sur les poumons semble également moindre, comme le démontre cette étude.

Contagiosité

La transmissibilité d’Omicron est beaucoup plus élevée que Delta. En d’autres termes, Omicron contamine plus vite, et plus de monde. Il présente une plus grande capacité à se répliquer dans les cellules du système respiratoire. Le temps d’incubation d’Omicron s’avère également plus court. Autrement dit : pour devenir contagieux, une personne porteuse d’Omicron mettra environ trois jours, contre environ cinq jours pour Delta. Cette faible durée d’incubation pourrait également mener à des vagues moins allongées dans le temps.

Profil génétique

Un plus grand nombre de mutations profère à Omicron une meilleure capacité à s’insérer dans les cellules humaines. La clé de la serrure est mieux ajustée par rapport à Delta.

Dangerosité

Si Omicron se transmet plus, et plus vite, il n’est pas pour autant plus dangereux que Delta, au contraire. Omicron touche moins les bronches et les poumons. « On peut dire que l’idée d’une maladie qui se manifeste principalement dans le système respiratoire supérieur est en train d’émerger », a affirmé Roland Eils, bio-informaticien à l’Institut de la santé de Berlin. D’autres études ont montré qu’Omicron semblait moins agressif que le variant Delta. Des experts de Hong Kong ont étudié des échantillons prélevés lors d’opérations sur des voies respiratoires humaines. Pour douze de ces échantillons, Omicron s’est développé plus lentement que Delta et que les autres variants.

Hospitalisation

Les premières études venues d’Afrique du Sud, d’Ecosse et d’Angleterre montrent qu’Omicron semble entraîner moins d’hospitalisations que Delta. Selon ces données, encore très incomplètes et à manier avec prudence, Omicron pourrait être entre 35% et 80% moins sévère que Delta. En Belgique, « depuis début décembre, on observe une chute des entrées à l’hôpital, suivie en décalage de la même courbe pour les sorties. Depuis le 25/12, on observe une stagnation des entrées », écrit Yves Coppieters sur Twitter. Il ajoute : « L’occupation des lits en SI (soins intensifs) a suivi la même courbe que celle des hospitalisations malgré ‘un plateau’ la première quinzaine de décembre. »

Face au vaccin

Les mutations d’Omicron semblent lui permettre de réduire l’immunité par anticorps contre le virus. Conséquence: il peut probablement contaminer un nombre important de vaccinés (et réinfecter des personnes précédemment atteintes par le virus). Point encourageant : une dose de rappel semble relancer nettement l’immunité par anticorps. Mais tout cela ne signifie pas que les vaccins ne sont plus efficaces. Car les anticorps ne sont qu’un des volets de la réponse immunitaire, qui passe aussi par des cellules appelées lymphocytes T. Plus difficile à mesurer, cette « immunité cellulaire » n’en joue pas moins un rôle très important, notamment contre les formes graves de la maladie.

Ainsi, une étude présentée mi-décembre en Afrique du Sud laisse penser que Pfizer/BioNTech reste efficace contre les formes graves dues à Omicron, y compris avant le rappel (et donc sans doute encore plus après).

Echappement et saisonnalité

Dans des propos accordés au Vif, l’épidémiologiste Yves Coppieters (ULB) indique qu’Omicron pourrait annoncer le début d’un cycle naturel de mutation du coronavirus. « Omicron, c’est peut-être le démarrage d’un cycle saisonnier du virus. Il a réussi à échapper à l’immunité, il fait sa vague maintenant. Et un autre mutant reviendra l’hiver prochain. Le virus trouve les capacités de continuer à se multiplier chez l’être humain en trouvant des mécaniques d’échappement. C’est un cycle qui va continuer tant qu’on n’a pas trouvé une solution à l’échelle mondiale. »

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