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Le home-trainer: un achat inutile?

Le Vif

La longue fermeture des salles de sport a pris beaucoup de sportifs au dépourvu. D’autres exercent un sport de plein air mais en sont parfois privés à cause de l’obscurité, du verglas, de la pluie ou d’une blessure. Le home-trainer est alors bien utile mais lequel choisir?

« Un mauvais achat », commente un couple, pourtant sportif, en pointant du doigt un superbe vélo d’appartement, installé dans le living, à côté d’une immense fenêtre. Le panorama est superbe, l’aération idéale et il est possible de regarder la télévision en pédalant. Pourtant, l’engin est inutilisé. C’est le sort de bon nombre de home-trainers: ils sont plus ennuyeux qu’une salle de fitness ou une piscine car il n’y a pas de contact social ni de dépaysement. Ils ne permettent pas de prendre un bon bol d’air ni de profiter de la nature. Il faut être stakhanoviste pour s’entraîner régulièrement sur ces engins.

Alternative temporaire

Inutile, donc? Non. Si la fermeture des salles de sport au printemps et cet hiver a privé beaucoup de sportifs de séances d’endurance, il faut admettre que tout le monde n’est pas capable de courir ; quant à la marche, elle n’est pas suffisamment intense pour un sportif assidu. Le cyclisme? Une séance efficace dure deux à trois fois plus longtemps qu’un jogging ; or, les journées sont courtes en hiver et les cyclistes dépendent davantage des conditions météorologiques: tempête, verglas, pluie.

Alors le home-trainer peut être une alternative. Un peu de musique, un podcast ou une télévision peuvent vous distraire agréablement. Attention cependant: évitez la lecture car vous adopterez une mauvaise position et la concentration qu’elle exige risque de nuire à l’intensité de la séance. La surchauffe est un autre obstacle: il faut absolument ouvrir une fenêtre proche du home-trainer, sous peine de trop suer.

« Ces engins servent surtout à exercer le système aérobique, via la carburation des lipides et des hydrates de carbone par l’oxygène. Ils sont donc très utile pour entraîner le système cardiovasculaire. Si on passe en résistance, en anaérobie donc, on brûle plus d’hydrates de carbone et le corps sature plus vite. La séance sera nettement plus courte », explique Laurens Janssen. Kinésithérapeute du sport et thérapeute manuel au cabinet PVMT Tienen, entre autres, il a également été entraîneur fonctionnel au fitness de Sportoase Louvain.

Vélo, ou cross-trainer?

Vélo, cross-trainer, rameur, tapis roulant, step, appareil elliptique: le choix est large. Il dépend des goûts et des ambitions de chacun. « Il est possible de s’entraîner en aérobie comme en anaérobie mais de manière spécifique à son sport: si vous voulez progresser en cyclisme, vous devez surtout pédaler. Si vous voulez devenir un meilleur rameur, vous devez ramer. Plus vous sollicitez de muscles, plus l’effort est intense et efficace. Ainsi, nous avons le cross-trainer qui fait appel à tout le corps. Le rameur, pour sa part, exerce successivement poussée et traction des jambes et traction des bras. Le cycliste récréatif va souvent se contenter de pousser sur les pédales alors que le coureur va aussi exercer une traction, activant plus de muscles et augmentant sa vitesse. »

Un home-trainer est aussi un outil idéal de revalidation: il est stable et permet d’entretenir la condition physique sans risque. « Le vélo apporte une plus-value thérapeutique au genou. Le mouvement cyclique huile l’articulation. Il est conseillé dans de nombreuses pathologies du genou. Le cross-trainer, de son côté, présente l’avantage d’amortir les chocs, contrairement à la course. Durant une revalidation, on peut utiliser le vélo puis le cross-trainer pour soumettre progressivement le genou à une charge plus forte avant de reprendre la course. »

Autre possibilité: fixer son vélo sur des rouleaux. Plus économiques, ils prennent peu de place et on peut utiliser son vélo de course, déjà bien réglé. Elite vend une cassette fixe: on enlève la roue arrière et le tour est joué. Les modèles de Tacx s’utilisent avec les deux roues mais le pneu arrière s’use plus vite. Si on n’a qu’un vélo et qu’on effectue des sorties régulières en hiver, il faut chaque fois démonter et monter la roue arrière. Mais un ancien vélo peut faire l’affaire.

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