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Contraception hormonale, un risque accru de cancer du sein ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Une nouvelle étude met en lumière les risques des contraceptifs hormonaux.

Une équipe de l’université de Copenhague a mené des recherches sur les effets des contraceptifs de type hormonal, comme la pilule, sur le corps. Leurs résultats ont été publiés dans la revue New England Journal of Medicine. Ojvind Lidegaard, meneur de l’étude, et ses collègues ont détecté un risque 20% plus important de développer un cancer du sein chez les femmes utilisant ou ayant utilisé récemment des contraceptifs hormonaux. En outre, plus les femmes utilisaient ce type de contraceptif, plus le risque était élevé : 9% chez celles qui l’utilisent depuis moins d’un an, 38% pour une utilisation supérieure à 10 ans.

Importance de la durée d’utilisation

L’étude, menée au Danemark, se base sur le registre de santé où toutes les ordonnances remplies sont enregistrées par la loi. L’information sur la prescription a été couplée avec le registre des cancers afin d’établir une possible association entre les deux données. L’équipe de chercheurs a suivi les implications de tous les contraceptifs hormonaux (pilule, patch, anneau…). S’ils pointent un lien entre contraceptif hormonal et risque de cancer du sein, c’est surtout l’utilisation prolongée d’un de ces dispositifs qui augmente le risque : « le fait que nous puissions démontrer un tel effet linéaire sur la durée d’utilisation donne un lien de cause à effet plus probable », confirme Lidegaard.

Pour les scientifiques, il est nécessaire de réévaluer les contraceptifs hormonaux et de rappeler aux médecins d’informer davantage leurs patientes au sujet des bénéfices, mais aussi et surtout des risques de ce type de médicaments avant de les prescrire.

Risques et effets protecteurs

Des études antérieures menées sur le sujet avaient déjà lié les contraceptifs oraux à un risque accru de cancer du sein, ainsi qu’à celui de développer des caillots de sang.

La prise de la pilule contraceptive, par exemple, « augmenterait légèrement le risque de cancer du sein, du col de l’utérus et du foie », peut-on notamment lire sur le site de la Fondation contre le Cancer. Elle exerce cependant un effet protecteur contre le cancer de l’ovaire et diminuerait le risque de cancer de l’utérus. L’organisation rappelle également qu’il y a « un risque de développement de maladies cardiovasculaires » et que ce type de contraception n’est pas recommandée pour « les fumeuses, les femmes en surpoids ou obèses et celles souffrant de migraines ou d’atteintes cardiaques ou vasculaires préexistantes ».

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