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Acné : de l’ado à l’adulte

Particulièrement fréquents chez les ados, les points noirs, points blancs et autres boutons n’épargnent pas pour autant les adultes.

 » Si l’acné touche évidemment surtout les jeunes, elle reste une maladie relativement courante plus tard dans la vie et pas seulement chez ceux et celles qui ont eu beaucoup d’acné à l’adolescence, explique le dermatologue Serge Coopman. Ce problème peut en effet être favorisé par de nombreux facteurs, susceptibles de se manifester à n’importe quel âge. Il n’est donc pas du tout impossible d’en souffrir pour la première fois à l’âge adulte.  »

Tout commence par une obstruction des follicules pilo-sébacés qui forme les comédons – les fameux points noirs (comédons ouverts) et points blancs ou microkystes sous-cutanés (comédons fermés) – qui constituent un environnement particulièrement accueillant pour les bactéries productrices d’acides gras. Lorsque celles-ci s’installent, elles peuvent faire éclater les follicules, avec à la clé de beaux gros boutons.

Laissez la peau respirer

Chez certaines personnes, la structure naturelle des pores est telle que les follicules sébacés sont plus facilement obstrués par le sébum et les cellules mortes.  » Les produits de soins et cosmétiques peuvent toutefois accélérer le processus, avertit Serge Coopman. Si vous avez une peau sensible à l’acné, mieux vaut éviter les produits très gras et occlusifs, qui couvrent complètement la peau. Ce caractère occlusif peut venir d’une haute teneur en substances telles que la vaseline ou la paraffine, mais aussi par exemple d’une surabondance de particules de poudre. Je songe ici aux poudres cosmétiques ou au fond de teint extrêmement couvrant, qui aggravent l’acné même s’ils permettent sans doute d’en camoufler les lésions. Certaines crèmes solaires aussi sont occlusives du fait de leur forte teneur en filtres solaires minéraux, qui déposent sur la peau une fine pellicule blanche.  »

Acné : de l'ado à l'adulte

Les personnes qui se savent sensibles à l’acné veilleront également à ne pas trop s’exposer au soleil. Si le rayonnement UV tue les bactéries et améliore l’inflammation sur le court terme, il provoque aussi un épaississement de la couche cornée qui rétrécit les pores et facilite ainsi l’apparition de nouveaux comédons. Au retour des vacances, on risque alors une poussée d’acné particulièrement violente.

Le bal des hormones

L’inflammation des comédons est favorisée par les changements hormonaux :  » poussée d’hormones sexuelles à la puberté, en particulier, mais aussi juste avant les règles, à l’arrêt d’une pilule qui améliore l’acné ou lors du passage à un autre contraceptif oral ou à un stérilet hormonal « , illustre le Dr Coopman.

Les traitements hormonaux mettent à rude épreuve les peaux sensibles à l’acné, mais aussi d’autres médicaments comme la cortisone et certains antiépileptiques, antipsychotiques et traitements contre le rejet du greffon après transplantation. Le tabagisme, le stress et des facteurs mécaniques tels que la pression ou la friction due au port d’un casque ou d’un foulard peuvent également jouer un rôle.

Pas de  » prêt-à-traiter  »

 » Nous nous efforçons toujours d’identifier un maximum de causes chez un patient donné, tout en débutant un traitement contre les comédons et l’inflammation, explique Serge Coopman. En cas d’acné légère, il suffira généralement d’une crème, d’un gel ou d’une lotion, avec d’une part des dérivés de la vitamine A (comme la trétinoïne et l’adapalène) pour traiter les comédons et d’autre part du peroxyde de benzoyle ou un antibiotique pour combattre les bactéries et l’inflammation.  »

Pour apaiser une acné assortie de nombreuses lésions inflammatoires, il sera parfois nécessaire d’administrer des antibiotiques oraux. En dernier recours, il y a également l’isotrétinoïne en gélules, qui combat efficacement l’acné proprement dite et abaisse fortement la production de sébum.  » Ce traitement est habituellement réservé aux formes plus sévères, telles qu’on les rencontre en particulier chez les adolescents à la peau très grasse. L’isotrétinoïne est toutefois également utilisée à faibles doses en présence de nombreux microkystes sous-cutanés qui ne répondent pas suffisamment à d’autres traitements.  » Soulignons toutefois que cette molécule peut provoquer de graves malformations foetales et ne convient donc pas aux femmes enceintes ou qui souhaitent concevoir. Une grossesse devra être évitée à tout prix pendant au moins un mois après la prise de la dernière gélule.  »

 » Il n’existe donc pas de traitement ‘prêt-à-porter’ efficace chez tous les patients, conclut l’expert. Il faudra toujours développer une approche sur mesure… et faire preuve d’une bonne dose de patience en attendant que les lésions disparaissent, parfois après plusieurs semaines, voire plusieurs mois.  »

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