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SNCB: Fin du paiement en cash dans les trains, inquiétude justifiée pour les accompagnateurs ?

A partir du 1er mai, il ne sera plus possible d’acheter un ticket de train en espèces directement auprès du contrôleur. Les syndicats voient dans cette mesure une démarche inégalitaire pour les voyageurs et dangereuse pour les accompagnateurs. La SNCB justifie sa décision.

Le collectif des accompagnateurs de train de Namur et plusieurs syndicats, dont la CGSP et le SLFP-Cheminots sont inquiets. En cause, l’annonce de la SNCB de supprimer le moyen de paiement en liquide directement dans le train. A partir du 1er mai, seuls les paiements par carte seront possibles auprès des contrôleurs « Le premier objectif, c’est d’abord d’encourager les voyageurs à payer leur ticket de train avant de monter. De la même manière que quand on va à un concert, on n’entre pas dans la salle si on n’a pas son ticket», explique Marianne Hiernaux, porte-parole de la SNCB.

Seulement, cette mesure ne rassure pas les travailleurs de la société des chemins de fer. Tout d’abord par crainte d’une hausse des agressions envers les contrôleurs. « Le SLFP-Cheminots regrette une fois de plus la non communication et la non concertation de la direction sur des décisions qui risquent d’envenimer, plus encore les relations entre la clientèle et les accompagnateurs », estime la direction du syndicat de la fonction publique.

Depuis 2020, les agressions des accompagnateurs de trains ont grimpé significativement, passant de 1300 agressions en 2020 à 1900 l’année dernière. Parmi elles, environ 50% sont liés à un conflit avec un voyageur lors d’un différend commercial.

Mais selon la SCNB, cette nouvelle mesure devrait inverser la tendance. « Dans certains cas, cela peut permettre de diminuer les agressions. Le contrôleur est moins une cible s’il ne transporte pas de cash. Maintenant, j’entends tout à fait ce que disent les accompagnateurs. Pour répondre à cela, on a mis plusieurs choses en place. » Parmi ces solutions, la porte-parole indique la mise en place depuis 2022 de contrôles aléatoires dans les gares. Concrètement, des équipes de Securail vérifient, avant d’arriver sur le quai, si les voyageurs disposent d’un titre de transports. Si ces derniers n’en ont pas, ils seront redirigés vers un point d’achat. « L’année dernière, il y a eu 55.000 trains contrôlés. Cette année, nous en sommes à environ 11.000 pour les mois de janvier et février. On va y aller crescendo parce que cela fonctionne. Cela permettra ainsi d’éviter que les discussions arrivent jusque dans le train et donc jusqu’à l’accompagnateur. »

Une mesure inégalitaire ?

Outre la sécurité pour les accompagnateurs, les syndicats s’inquiètent également des conséquences pour les voyageurs. Ils dénoncent une décision discriminatoire et inégalitaire, notamment pour les personnes n’ayant pas accès à un compte bancaire « Le front commun syndical maintient que, dans ce contexte, la position de la direction est difficilement compréhensible. Cette décision va créer des situations difficiles sur le terrain lorsque le personnel sera confronté à des voyageurs sans moyen de paiement électronique mais prêts à payer leur billet en espèces. La SNCB reste un service public qui doit être accessible à tous les citoyens, qu’ils soient en possession d’un moyen de paiement électronique ou non », souligne la CGSP.

Ll’entreprise ferroviaire entend compenser cette demande par l’amélioration et la diversité des moyens de paiement proposés. « On a beaucoup travaillé ces dernières années à étoffer la diversité des moyens de paiement. Aujourd’hui, on peut acheter un ticket via tous les moyens de paiement aux guichets, via l’automate aussi qui permet un paiement en cash, il y a aussi via l’application et le site web », indique Marianne Hiernaux. Pour les cas plus compliqués, comme les jeunes, les personnes sous tutelle ou les publics plus précarisés, une solution transitoire sera mise en place au cas par cas. « Nous allons analyser les cas individuels et réagirons de façon commerciale avec nos voyageurs. »

A noter que la SNCB, en contrat avec le réseau de distributeurs automatiques de billets Batopin, profite notamment des rénovations dans certaines gares pour en ajouter, comme à Nivelles dernièrement. Sans donner de chiffres précis, la porte-parole parle d’environ 80 nouveaux distributeurs installés depuis l’année dernière.

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