© CALLUM

Des voitures à base de riz ? Comment les déchets alimentaires sont réutilisés dans l’automobile

Le café, les œufs, les noix, le riz et les lentilles pourraient tout aussi bien se retrouver dans l’habitacle de votre future voiture que dans votre panier à provisions, selon une nouvelle étude réalisée par le cabinet de conseil anglais en conception et ingénierie CALLUM.

En utilisant l’intérieur d’une Porsche 911 comme base de recherche, l’équipe dirigée par Charlotte Jones et Ian Callum (célèbre designer anglais à qui l’on doit, notamment, quantité de Jaguar) a identifié la pulpe de café, les coquilles d’œufs, les lentilles rouges, les noix et le riz comme des matériaux viables pour l’intérieur d’une voiture, et ce dès 2030.

Gaspillage

Des milliers de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque jour rien que dans un pays de la taille de la France ou de l’Angleterre. La société Ottan, spécialisée dans les technologies vertes, a déterminé parmi ces déchets les matériaux les plus appropriés pour remplacer le plastique tout en répondant aux exigences rigoureuses d’une voiture. Il est tout d’abord question de coquilles d’œuf (et/ou de noix) mélangées à de la résine pour créer un matériau lisse et opaque que l’on pourrait appliquer à des garnitures.  

Le riz ou les lentilles périmés sont transformables en un matériau lisse et translucide, idéal pour les glaces de lampes ou les interrupteurs lumineux. Le riz (ou plutôt son écorce) entrent aussi dans la composition des pneus, Michelin en commercialisera dès 2025.

Résistante aux flammes, la pulpe de café pourrait remplacer les plastiques traditionnels dans le. Cas de certains inserts décoratifs. Enfin, beaucoup plus abondantes, les feuilles d’arbres sont recyclables en une surface sombre et lisse en guise d’alternative aux placages en bois.

« Dans le monde entier, nous consommons environ 62 millions de tonnes de textiles par an et près de 87 % de l’ensemble des fibres utilisées pour les vêtements sont soit mises en décharge, soit incinérées »,

Charlotte Jones, responsable des matériaux et de la durabilité chez CALLUM.

Déchets de vêtements

Les vêtements d’occasion représentent une manne considérable. Par exemple, des jeans déchiquetés puis pressés avec de l’amidon de pomme de terre ou de maïs peuvent donner un placage dur qui servirait à concevoir les coques de siège ou les centres de tableau de bord. Cela dit, dans le domaine des nouveaux textiles, on utilise déjà, sur des voitures vendues de nos jours, des matériaux recyclés pour habiller les sièges. Par exemple, le Camira, un tissu fabriqué à partir de déchets plastiques marins tels que le polyester, ou la Féline, un matériau souple produit à partir de bouteilles en PET. Et bien sûr l’Econyl, un matériau qui utilise des tapis en nylon ou des filets de pêche pour créer un nouveau tissu résistant.

Pour la société CALLUM la prochaine étape consiste désormais à tester tous ces matériaux dans des produits concrets. La société britannique a déjà conçu une option de composite chanvre/lin que les acheteurs peuvent désormais choisir sur son dernier projet, le scooter Barq EV.

L’utilisation des nouveaux matériaux recyclés influencera l’apparence de nos habitacles (concept Dacia Manifesto).
Lire plus de:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire