don de sperme
don de sperme © Getty

Le Comité de bioéthique pour la levée de l’anonymat obligatoire des donneurs de sperme

Le Comité consultatif de bioéthique recommande de lever l’anonymat obligatoire des donneurs de sperme, dans un avis daté du 5 décembre adressé au ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke.

Si le Comité de bioéthique considère que la décision de révéler à un enfant qu’il a été conçu par un don de gamètes doit revenir aux parents et souligne que plusieurs études scientifiques ont conclu que l’ignorance de l’identité du donneur ne créait pas de problèmes de construction identitaire chez l’enfant, il préconise la levée de l’anonymat obligatoire.

   L’instance consultative officielle, qui se positionne à la demande du ministre Vandenbroucke, estime qu’il n’existe « pas suffisamment de motifs impérieux pour ne pas laisser cette décision aux personnes concernées ». Il souligne, en outre, que « l’anonymat ne peut plus être garanti », toute personne ayant désormais la possibilité d’envoyer un échantillon de salive pour une analyse ADN et découvrir ainsi ses parents génétiques via de grandes bases de données.

   Le comité propose une procédure avec trois options, tant pour le donneur que pour le receveur. Tous deux pourraient décider de rester anonymes, identifiables (l’identité du donneur peut être réclamée par l’enfant à un certain âge) ou connus (donneur et receveur se connaissent au moment du don).

   Ces choix pourraient être revus ultérieurement en cas de demande d’un enfant né d’un don, « à un âge qui pourrait être fixé à 16 ou 18 ans », suggère le comité.

   Ce dernier estime également que tout enfant né d’un don de sperme, et qui le souhaite, doit pouvoir accéder à des informations non identifiantes sur le donneur, via le centre de fertilité ou une base de données centrale.

« La question relative à l’identifiabilité n’a aucun rapport avec l’accès aux informations médicogénétiques », souligne encore le comité. « Si des experts estiment que l’obtention d’informations génétiques sur le donneur est importante pour la santé de l’enfant, cela peut être réalisé sans révéler l’identité du donneur à l’enfant ou aux receveurs. L’échange de ces informations est normalement organisé entre les médecins traitants ou les hôpitaux. »

   Pour mettre en place cette nouvelle procédure, un cadre légal devrait être établi pour la création d’une banque de données centrale reprenant les informations des parties prenantes et leurs choix, ainsi que pour attribuer aux centres de fertilité la tâche de soutenir les parties concernées dans leurs interactions, lorsqu’elles en ressentent le besoin, recommande encore le Comité de bioéthique.

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