Carte blanche
« Il est parfaitement possible de chauffer au bois sans polluer »
On dirait que le gouvernement flamand lance une chasse aux sorcières contre les propriétaires de poêles à bois. Aussi beaucoup de gens se demandent-ils s’ils peuvent encore allumer leur poêle. « Évidemment », disent les Oost-Vlaamse bosgroepen (Groupements forestiers de Flandre-Orientale), « en cas d’utilisation correcte, un poêle à bois est une excellente alternative écologique aux combustibles fossiles ».
Est-ce vraiment mauvais pour la santé de brûler du bois ? Ces derniers mois, on entend de plus en plus d’annonces négatives à propos de la combustion de bois. Depuis peu, la VMM, l’Agence de l’environnement flamande, émet même un avis de chauffage (en même temps que l’alerte smog) les jours où il y a beaucoup de particules fines dans l’air. Elle conseille d’alors d’éviter de brûler du bois comme chauffage d’appoint. Du coup, beaucoup de gens se demandent s’ils peuvent encore allumer leur poêle.
Mais est-ce vraiment si polluant? Oui, brûler du bois peut être malsain. Si vous mettez du bois exotique, pollué et humide dans un vieux poêle mal ventilé un jour de brouillard sans vent. Cependant, s’il est utilisé correctement, le poêle à bois est une excellente alternative aux combustibles fossiles.
« Les poêles à bois sont la plus grande source de particules fines », lit-on régulièrement à la une des journaux, en hiver. Les chiffres communiqués par la VMM ne sont pas des moindres : la combustion de bois en Flandre est responsable de 35% des émissions totales de fines particules, et contient un pourcentage non négligeable de substances cancérigènes comme les dioxines et les HAP. Faire brûler son poêle pendant quatre heures reviendrait même à rouler 600 kilomètres en camionnette. Est-ce une raison pour paniquer ? Pas du tout !
Brûler du bois n’est pas du tout une mauvaise façon de chauffer. Pendant leur croissance, les arbres absorbent du CO2, et de nombreuses autres substances nocives. Ensuite, ces substances sont fixées dans le bois. Une étude révèle que les arbres plantés à Louvain purifient cinq tonnes de particules fines par an. Comme la combustion de bois ne libère que ce qui a été d’abord absorbé par l’arbre, elle est considérée comme n’affectant pas le climat. Si vous optez pour du bois local, les émissions de CO2 sont très limitées. Comparée au bois d’Europe de l’Est, la différence serait même de 86%. En plus, si vous utilisez du bois issu des groupements forestiers, vous êtes sûr que pour chaque arbre abattu, on replante un nouveau, en respectant la diversité des espèces d’arbres indigènes.
Et last but not least : mettez du bois sec à haute valeur calorifère – séché de préférence naturellement – dans votre poêle. Le bois mouillé ne brûle pas bien et produit plus de cendres et de particules fines. Choisissez du bois dur tel que le charme, le chêne, le hêtre et le frêne. Ces bois brûlent plus longtemps et donnent plus de chaleur. Le bois provenant d’arbres à feuilles est de toute façon préférable au bois de conifères. Évitez à tout prix le bois peint, traité ou imprégné. Celui-ci contient des collagènes, qui libèrent des substances nocives en brûlant.
Poêle à bois versus feu ouvert
Si on souhaite réduire la pollution de l’air, on doit évidemment regarder plus loin que le bois à brûler. Il faut commencer par faire la différence entre le feu ouvert et le poêle à bois. Un poêle à bois a de toute façon un rendement beaucoup plus élevé, donc c’est la meilleure option. Cependant, l’âge du poêle est encore beaucoup plus important, car les appareils anciens émettent beaucoup plus. D’après l’association professionnelle Agoria-CIV, qui représente les fabricants de poêles, les émissions de particules fines diminueraient fortement si tout le monde utilisait des appareils modernes à rendement élevé. D’après plusieurs études, celles-ci baisseraient de 90%. En outre, les particules fines générées par la combustion de bois moderne seraient 5 fois moins toxiques et expirées 16 fois plus rapidement, parce qu’elles sont de nature plus minérale et qu’elles ne contiennent presque pas d’hydrocarbures.
Il est parfaitement possible de brûler du bois sans polluer.
À condition d’avoir un poêle bien ventilé et entretenu à rendement élevé et de faire attention quand il y a du brouillard et peu de vent, il est parfaitement possible de brûler du bois sans polluer.
Oost-Vlaamse bosgroepen (Groupements forestiers de Flandre-Orientale)
De bosgroepen zijn vzw’s die de private boseigenaars ondersteunen bij het beheer van hun bos. Les groupements forestiers sont des asbl qui soutiennent les propriétaires de forêts privés dans la gestion de leurs bois. www.bosgroepen.be
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