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Dominique Barbier : «L’adulte est une espèce en voie de disparition» (entretien)

Le psychanalyste Dominique Barbier décortique, dans son dernier essai, la personnalité typique de l’individu moderne, hypernarcissique et vulnérable aux moindres vicissitudes de la vie. Grandir ne le fait plus rêver.

Nous suffoquons sous l’empire de la «société du spectacle», clamait tragiquement Guy Debord en 1967 dans son célèbre essai éponyme (éd. Buchet-Chastel), rapidement érigé en bible par une jeunesse survoltée sur les barricades de mai 68. Faux!, répliqua trois ans plus tard le sociologue Jean Baudrillard dans La Société de consommation (Gallimard). Spectacle? Consommation? La réalité du XXe siècle tient certainement des deux. Celle du XXIe n’est guère de meilleur augure: bienvenue dans la «société du narcissisme». Pire: de l’hypernarcissisme. Tel est du moins le diagnostic alarmant mais solidement étayé que dressait, fin 2022, le psychanalyste Dominique Barbier dans un essai incisif, Hypernarcissisme ou psychose ordinaire (Odile Jacob).

Psychiatre aux heures ouvrables et essayiste dès la tombée du jour, Dominique Barbier peut s’enorgueillir de sa redoutable capacité à capter l’air du temps et sentir l’époque. En 2013, les médias repéraient son remarquable essai sur les pervers narcissiques, La Fabrique de l’homme pervers (Odile Jacob). Dans son sillage, il a ensuite décortiqué la personnalité typique de l’individu moderne, hypernarcissique, obsédé par son image, friand des likes, soumis à la tyrannie du bonheur, dévoré par les écrans, vulnérable aux moindres vicissitudes de la vie. Pour terrasser Narcisse, Barbier propose la figure d’Epicure.

Comment définiriez-vous l’individu hypernarcissique moderne?

L’individu hypernarcissique se caractérise par un manque d’altérité. Il n’intègre pas la différence, l’étranger, le droit de l’autre à vivre sa personnalité. Il présente une rigidité et un jugement plutôt acerbe à l’égard d’autrui et, surtout, il est autocentré sur son image. C’est le cas d’Angèle, 17 ans, que je présente dans mon ouvrage: elle est obsédée par son reflet et sa capacité à exercer une influence. Elle décompte le nombre de likes à propos de ses selfies et de tous ses posts, en restant indifférente à ce qui se passe autour d’elle. Certes, comme le disait Oscar Wilde, «s’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute la vie», mais l’hypernarcissisme a des conséquences à la fois psychologiques et sociologiques.

Quels éléments vous permettent d’affirmer que notre époque se caractérise par l’hypernarcissisme? Pourriez-vous donner des exemples?

On pourrait notamment évoquer la sociologie de la politesse: plus personne ne présente ses excuses ni accepte de reconnaître ses erreurs. Il y a beaucoup trop d’assertivité face à des données fausses. L’hypernarcissisme engendre un cercle vicieux: comme on ne supporte plus les critiques par inflation narcissique, tout le monde ment et flatte, ce qui renforce le narcissisme. Le développement exponentiel de la chirurgie esthétique est un autre exemple qui prouve à quel point nous avons basculé dans l’hypernarcissisme. Il y a à peu près quarante ans, on se plaignait, on aimait la plainte, la névrose allait bon train, puis la perversion a fait sa route jusqu’à aller vers une indifférence à l’autre par outrance narcissique, indifférence dont la seule entaille est de s’exhiber au mieux.

Pour Dominique Barbier, les politiques font appel à l’hypernarcissisme des électeurs pour «obtenir une adhésion dans une servitude volontaire».
Pour Dominique Barbier, les politiques font appel à l’hypernarcissisme des électeurs pour «obtenir une adhésion dans une servitude volontaire». © getty images

En 2013, vous publiiez La Fabrique de l’homme pervers, où il était déjà question du narcissisme. Qu’est-ce qui a changé depuis et dans quelle mesure les mœurs ont évolué?

L’accélération de l’histoire avec les réseaux sociaux crée un environnement hypernarcissique: chacun veut s’exposer, parler de soi, faire le buzz. La dégradation hypernarcissique avance au galop et provoque une mutation sociale sans précédent: nous sommes face à un individualisme désocialisant et déshumanisant où nous restons figés devant l’image, fascinés! La distinction entre la personne et le personnage n’existe plus, le faux self a remplacé l’honnêteté. Qu’est-ce que l’être, quel est le sens de notre vie? Qui donc se soucie de cette question existentielle et essentielle? Nous produisons des existences vides fondées sur l’argent et le nombre de likes, engloutis que nous sommes dans une superficialité qui n’était pas du tout l’essence de l’homme inquiet de la transcendance et de sa destinée tragique. Si exister, c’est sortir de soi, alors vivre tout simplement serait respecter le côté biologique de la vie, ses épreuves, ses souffrances, mais aussi sa valeur. La course à la réussite, à l’argent et au bien-être montre la faillite de notre civilisation. C’est cela aussi l’hypernarcissisme.

Cette nouvelle tendance sociale à la jouissance sans limites fragilise notre psychisme.

Le titre de votre plus récent ouvrage est Hypernarcissisme ou psychose ordinaire. Qu’entendez-vous par «psychose ordinaire»?

On peut considérer qu’il y a eu, depuis 1920, trois étapes caractéristiques dans la psychopathologie des peuples occidentaux. En 1920, Freud évoquait la névrose ordinaire ; l’individu était pris dans un carcan de croyances, de religion, d’interdits moraux extrêmement sévères qui étouffaient la personnalité. Vers les années 1990, avec l’essor considérable de la société de consommation et de la société du spectacle, nous en sommes arrivés à la perversion ordinaire que je décris dans La Fabrique de l’homme pervers. Aujourd’hui, la transformation et l’exploitation de l’homme à cause du «dieu argent» nous ont placés dans la psychose ordinaire qui se caractérise par un refus d’honorer la dette que nous avons contractée auprès de ceux qui nous ont donné la vie, de nos enseignants ou de nos soignants – qui sont de moins en moins respectés – et de toute forme d’autorité en général. Cette dette existe aussi à l’égard de nos instituteurs, des grands auteurs classiques comme Montaigne, Voltaire, Rousseau, Montesquieu, pour ne citer que les philosophes des Lumières, et de tous ceux qui nous aident à penser.

La course à la réussite, à l’argent et au bien-être montre la faillite de notre civilisation.

Vous estimez que l’homme moderne a oublié le caractère tragique de l’histoire et de l’existence. Pensez-vous que le retour de la guerre en Europe, en Ukraine, puisse participer à une prise de conscience de ce caractère tragique?

Peut-être, mais il ne faut pas oublier que la société numérique rendra l’humain tellement superficiel et non ancré dans le réel que la réalité deviendra une imposture. Une société qui survit en créant des besoins artificiels pour produire efficacement des biens de consommation inutiles ne paraît pas susceptible de répondre à long terme aux défis posés par la dégradation de notre environnement, disait déjà le prix Nobel de chimie Pierre Joliot. Nous sommes entrés dans l’ère du non-droit, dans cette société parricide et matricide que j’évoquais il y a un instant, et cela produira une psychopathologie nouvelle très difficile à appréhender dans une optique thérapeutique.

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Dans le même ordre d’idées, vous fustigez aussi l’empire des coachs et une forme de tyrannie du bonheur qu’ils cultiveraient. Qu’entendez-vous par là?

Le déni de la souffrance, de la mortalité, de la castration nous engloutit dans une course à l’argent et à la réussite de notre petite entreprise de jouissance personnelle qui constitue la tyrannie du bonheur. Si nous ne sommes pas heureux, c’est de notre faute! Nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-mêmes et l’usage abusif du concept de résilience, mal utilisé et mal compris, renvoie à cette évacuation du tragique de la vie. Or, c’est ce tragique qui permettait le partage et la compréhension solidaire. Je me révolte, donc nous sommes. Il existe aussi des causes extérieures au malheur, auxquelles les coachs, dans leur tyrannie du bonheur, ne peuvent apporter de réponse. «L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit», disait Aristote. Dans la psychose ordinaire, Narcisse n’écoute rien, il se mire! Grandir ne fait plus rêver, la psychanalyse est contestée en tant que recherche et réflexion sur l’altérité antinarcissique. C’est ainsi que la recherche de coachs en tout genre répond à une demande d’assistanat qui n’aide pas à acquérir une maturité et à penser par soi-même. La tyrannie du bonheur est une négation de l’attente et du désir. Tout, tout de suite et tout entier… Les impatients sont devenus des gros bébés qui passent leur vie à téter. C’est cela la consommation du bonheur et l’empire des coachs.

Vous ajoutez qu’à notre époque, on éprouve plus de difficultés à sortir de «l’âge du sein»…

L’oralité excessive fait que nous n’avons pas été sevrés, ou mal sevrés. Le consommateur croit que l’objet le remplira de bonheur, le comblera. Mais à peine le possède-t-il qu’il en veut un autre. Il tète donc sans être sevré. Nous sommes bien revenus à l’âge du sein qui fait tourner le système économique, le PIB et le moral des ménages. On ne s’intéresse absolument pas à la valeur humaine ajoutée (VHA), alors qu’on a tout à y gagner, sauf l’argent.

Peut-on parler d’une crise de la maturité et de la figure de l’adulte?

Evidemment. L’adulte est devenu une espèce en voie de disparition. Nous nous sommes autorisés à refuser toute limite et à rejeter la contrainte. Grandir ne fait plus recette. Nous souffrons du syndrome de Peter Pan, l’enfant qui ne voulait pas grandir – regardons les quinquas en trottinette, tatouages ostensibles et AirPods aux oreilles. Notre société, obsédée de jeunesse, considère que devenir adulte, c’est se résigner. Avoir une vie moins aventureuse. Il existe un lien entre la construction psychologique de l’individu et la sociabilité – la dimension d’altérité sociétale – tributaire de l’idéologie néolibérale. Notre société n’a pas pris la mesure de sa mutation, ni de la nécessité de mettre fin au fantasme de toute-puissance de l’enfant. Il y a encore quelques décennies, les rites de passage étaient simples: terminer ses études, décrocher un emploi, se marier, quitter le foyer familial, avoir un enfant. Maintenant, grandir ne fait plus rêver! Comment passer d’une «bouche ouverte» à un citoyen responsable? Ne pas rester un consommateur avide pris toujours dans davantage d’addictions? Quand ils sont mis en cause d’une manière ou d’une autre, de plus en plus d’adultes revendiquent le statut de victimes, coupant court à tout endossement de responsabilité personnelle. Le discours ambiant, centré autour de la consommation et de la satisfaction immédiate, nourrit une intolérance à la frustration. Le principe de plaisir prend le pas sur le principe de réalité.

C’est-à-dire?

On veut jouir à tout prix et sans entrave, sans se soucier des autres et de l’avenir. Cette nouvelle tendance sociale à la jouissance sans limites fragilise notre psychisme. L’individu ne supporte plus la hiérarchie et la morale car cela dérange sa jouissance. Cette progression de l’immaturité se perpétue par l’éducation. A défaut de se sentir légitimes, des parents veulent pouvoir aimer leurs enfants sans devoir endosser le mauvais rôle. En réalité, ce sont eux qui deviennent dépendants de l’amour de leurs enfants. Or, ces derniers ont besoin d’un cadre pour construire leur psychisme… Et devenir un jour adultes, si possible.

Revenons à Narcisse. Son mythe se conclut par sa mort. L’hypernarcissisme peut-il, dans des formes extrêmes, conduire au suicide, précisément au «suicide égoïste» ou au «suicide anomique» catégorisés par le sociologue Emile Durkheim?

Je ne le pense pas. Le suicide égoïste, appelé faussement «suicide altruiste», entre plus dans la catégorie paranoïaque de la vengeance: «Tu ne me survivras pas.» Le suicide anomique est plutôt du ressort de l’«abandonnisme»: je n’ai plus de liens avec personne, je me sens seul et j’en suis très triste. Narcisse, lui, est rempli de sa propre image, amoureux et heureux. N’oublions pas que c’est fortuitement qu’il se noie dans la contemplation de son reflet. Il ne souhaite pas vraiment sa mort mais accomplit la malédiction lancée par Némésis. L’individu hypernarcissique a très peur de la mort. Il voudrait être éternel.

Vous reprenez à votre compte la célèbre citation de Pier Paolo Pasolini: «Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé la société de consommation.» Que suggérez-vous par là?

Pasolini est un homme d’exception qui pensait. La société de consommation nous enferme dans une servitude volontaire. Elle se présente comme le meilleur des mondes mais au détriment de notre humanité, de notre sensibilité et de notre capacité à vibrer pour la beauté, pour l’art, pour le modeste. Elle calibre l’homme, en fait un déchet lorsqu’il n’est plus utile, le licencie, le jette au-delà du chemin. Son côté insidieusement dictatorial, en faisant croire que l’objet acheté apporte le bonheur, est un «fascisme consenti inconsciemment» qui calibre le désir de l’homme, le vilipende et aliène sa liberté.

Votre analyse, comme d’autres qui se sont penchées sur le narcissisme contemporain, caractérise le Narcisse moderne par un sentiment de vide intérieur et de vacuité plutôt que par l’autoadmiration et l’autosatisfaction que l’on connaît à Narcisse. Est-ce la nouvelle condition de l’homme moderne?

Nous sommes dans la société du spectacle fascinée par l’image et le zapping. De ce fait, nous ne retenons plus rien, nous n’avons plus de contenant des pensées et même quelquefois nous suivons l’air du temps, car nous sommes intoxiqués par l’ambiance générale qui tient lieu de pensée. Or, penser exige labeur, élaboration, effort, réflexion, c’est-à-dire du temps. Cela ne caractérise pas trop notre époque d’impatience et de très grande vitesse. Nous assistons au vide intérieur de celui qui ne doit rien à personne car il ne supporte pas la dette et la dette, c’est l’altérité. Ce vide intérieur est rempli d’images, de zapping, ne laissant pas d’espace intérieur… ce qui induit justement le vide intérieur.

Au XXe siècle, de grands auteurs, tels que Paul Valéry et André Gide, ont inversé le jugement sur le narcissisme en donnant une image valorisante et positive de Narcisse. De quoi ce changement de paradigme est-il le signe?

Les poètes sont des phares qui prévoient l’avenir et ont une très grande sensibilité, ce qui fait qu’ils illustrent une époque ou la devinent, voire la devancent. Or, au XXe siècle, les néoromantiques que sont Paul Valéry et André Gide ont voulu faire de Narcisse un héros, une sorte d’archétype qui se libère de la faute et de la punition. Pour Valéry, Narcisse est le chantre de la pureté, l’attrait de l’intouchable et l’expression du bonheur inépuisable d’être soi dans une exquise suffisance. Pour Gide, Narcisse est une figure du détachement. Il part à la recherche des contours souhaités pour enfin envelopper sa grande âme, parce que l’œuvre d’art est un cristal témoignant de l’Eden disparu. Ce changement de paradigme valorise considérablement le narcissisme, voire le solipsisme, à savoir la négation du monde extérieur, et fait de Narcisse un modèle. Alors que la version d’Ovide incluait une faute et une punition, nous arrivons au héros symbolique d’une époque qui ne se mire que dans elle-même. Ces deux auteurs ont très bien saisi et exprimé cette mutation sociologique.

Freud a déculpabilisé le narcissisme. Plus généralement, la psychanalyse ne porte-t-elle pas aussi une responsabilité dans l’explosion du narcissisme et ce, notamment, en diabolisant les normes collectives et en encourageant les désirs individuels?

C’est exact. A ceci près que Freud voulait normaliser toutes les pathologies pour dire que nous étions tous plus ou moins atteints. Son optique était de sortir de la morale et de la religion, de dé-moraliser les processus psychiques. Freud n’a pas diabolisé les normes collectives. On ne peut pas du tout dire ça. En revanche, il a interrogé l’avenir d’une illusion (la croyance) et posé la question du malaise dans la culture. C’est surtout Lacan qui a promu la question essentielle du désir en en faisant l’organisateur de l’existence. Mais un vrai désir qui n’a rien à voir avec le caprice et qui engage le sujet et son inconscient. Je pense que c’est la société de consommation et du spectacle qui ont à s’interroger sur l’explosion du narcissisme. Les freudiens proposent justement de ne pas se faire avoir par l’objet, miroir aux alouettes.

Les politiques peuvent-ils instrumentaliser cet hypernarcissisme? Et comment?

Evidemment. Il suffit de dire «America first» ou «ensemble, tout est possible» pour obtenir une adhésion dans une servitude volontaire d’un grand nombre d’électeurs. C’est caresser l’hypernarcissisme dans le sens du poil! Les politiques manient très bien l’hypnose de groupe et peuvent endormir et fasciner des populations entières. L’argent, le virtuel, le mensonge et le numérique permettent une instrumentalisation considérable du narcissisme.

A l’opposé de l’hypernarcissisme, vous parlez d’un narcissisme sain, d’un narcissisme bien tempéré. De quoi s’agit-il?

L’enfant n’a pas une image construite de lui et de son corps. Peu à peu, au cours de son développement, il va investir sa libido sur lui-même et intégrer son unité corporelle et psychique au point de dire devant le miroir: «C’est moi.» Cette unité du sujet est saine. Elle permet ensuite de se tourner vers l’autre, l’altruisme et l’altérité. Tout est ensuite question d’équilibre: l’oblativité est oubli de soi, c’est une force centrifuge ; l’hypernarcissisme est oubli de l’autre, c’est une force centripète.

Vous opposez Epicure à Narcisse. En quoi Epicure peut être un remède à l’hypernarcissisme?

Epicure est un sage qui combattait l’excès inspiré par l’orgueil: l’hubris. Il prônait une vie simple et équilibrée. Il fallait que les besoins essentiels soient satisfaits: la faim, la soif, le sommeil, l’amour. Lutter contre les déséquilibres était essentiel pour lui. Il prônait la frugalité dégustatrice et aimait le plaisir dans la valeur des limites. L’adjectif épicurien a été quelque peu déformé depuis son sens historique. L’hypernarcissisme est consumériste, excessif, veut tout, tout de suite et tout entier. Epicure est à l’opposé de Narcisse et il respecte autrui.

Bio express

1951

Naissance, le 11 janvier, à Le Coteau, dans la Loire.

1981

Diplômé en médecine, psychanalyste et membre de l’Ecole freudienne de Paris, fondée par Jacques Lacan.

2003

Publie La Dépression (Odile Jacob).

2013

Parution de La Fabrique de l’homme pervers (Odile Jacob).

2020

Devient membre de l’Association lacanienne internationale.

2022

Publie, en novembre, Hypernarcissisme ou psychose ordinaire (Odile Jacob).

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