L’homme est le plus souvent associé à l’histoire de l’évolution de l’espèce humaine. Mais dans un ouvrage riche de 600 pages, une chercheuse en sciences cognitives rappelle comment les femmes ont façonné nos sociétés depuis leur origine.
Qui dit évolution humaine pense aussitôt à l’homme. L’homme bâtisseur, l’homme chasseur, l’homme inventeur. Et si l’on avait l’essentiel? Dans Eve. 200 millions d’années d’évolution au féminin (1), Cat Bohannon inverse la perspective. Docteure en sciences cognitives à l’université Columbia, figure montante du monde anglo-saxon, elle propose une fresque vertigineuse sur plus de 600 pages où l’histoire de l’humanité s’écrit depuis le corps féminin, ses défis, ses révolutions, ses inventions invisibles. Un ouvrage fulgurant, fruit de dix années de recherches, qui revisite l’évolution à travers le prisme de la maternité, de l’allaitement, de la mémoire sociale ou de la ménopause, révélant comment, loin des récits biaisés, les femmes ont façonné nos sociétés dès leur origine.
Défiant le mythe de la «norme masculine» en science, Cat Bohannon démonte aussi les impensés d’une médecine encore trop souvent aveugle aux spécificités féminines. Dans un style limpide, nourri autant par la science que par la pop culture, la fiction et la mythologie, elle offre un manifeste pour réparer les oublis structurels, rétablir une juste reconnaissance et, surtout, outiller les jeunes générations pour les combats d’aujourd’hui. Cat Bohannon nous a accordé cet entretien au moment où ses idées résonnent plus que jamais avec les grands débats sur la santé, l’égalité et l’avenir du corps humain.
Qu’est-ce qui vous a poussée à entreprendre cette vaste enquête historique? Dans le livre, vous racontez qu’un film de Ridley Scott est à l’origine de sa conception…
En 2012, alors que j’étais doctorante à l’université Columbia, je suis allée voir Prometheus, le film qui précède Alien réalisé par Ridley Scott. Dans une scène devenue culte, l’héroïne, Elizabeth Shaw, se fraie un chemin dans un vaisseau spatial. Elle est alors enceinte d’un énorme calamar extraterrestre des plus agressifs. Comme toute personne confrontée à une grossesse non désirée, elle doit trouver un moyen d’avorter sans mourir d’une hémorragie. Elle demande à l’ordinateur de pratiquer une césarienne. Et là, grande surprise: «Erreur, répond la machine, cet appareil est calibré pour des patients masculins uniquement.» A ce moment, je me suis posé la question: qui fait ça? Qui envoie une expédition à plusieurs millions de dollars dans l’espace sans vérifier que le matériel fonctionne aussi pour les femmes? En réalité, c’est ce que fait très souvent la médecine moderne. J’ai alors réalisé alors que trop peu de gens le savaient.
En réalisant cette enquête, que cherchiez-vous à réparer, ou peut-être à déconstruire, en racontant l’histoire de l’évolution à travers le corps féminin?
En évolution, ce que nous sommes aujourd’hui est intimement lié à ce que nous avons été. Or, on a longtemps fait comme si l’évolution n’était qu’une affaire d’hommes. Cela a des conséquences bien réelles: les corps féminins sont moins étudiés, moins soignés. Les recherches sur des pathologies spécifiquement féminines sont bien moins financées que celles sur des maladies masculines (on sait beaucoup de choses sur les troubles de l’érection, mais beaucoup trop peu sur l’endométriose, par exemple). Même dans les sciences fondamentales, le biais a longtemps été considérable: pendant des décennies, presque toutes les études sur les animaux étaient menées uniquement sur des mâles, car c’était plus simple pour éviter les variations hormonales du cycle œstral (que nous appelons, chez l’humain, «cycle menstruel»).
Mais cela semble être moins le cas de nos jours selon plusieurs chercheurs. Les choses changent…
Les choses commencent doucement à changer, mais le chemin reste encore long. Il reste de l’ignorance et de la résistance, y compris chez des scientifiques ou des médecins qui devraient pourtant être mieux informés. A ma façon, j’essaie d’accélérer ce mouvement: il est plus que temps que les patientes reçoivent les soins qu’elles méritent.
Vous expliquez que les souris femelles sont encore largement exclues des protocoles scientifiques car leurs cycles hormonaux seraient jugés «trop instables». Pourquoi ce biais persiste-t-il, malgré une meilleure prise de conscience?
Il persiste parce que la communauté scientifique est composée d’êtres humains. Ce n’est pas seulement une question de changer les règles, mais d’un véritable changement culturel. Aux Etats-Unis, de nouvelles directives de la FDA (Food and Drug Administration) et du NIH (National Institutes of Health) tentent de corriger cela, mais nous n’y sommes pas encore. Même si 50% des participants aux essais cliniques sont aujourd’hui des femmes, la phase 1 —la plus critique pour tester la sécurité et les dosages— n’en compte encore que 22%. Dans les études animales, beaucoup de laboratoires incluent désormais des femelles… mais sans toujours analyser correctement les différences entre sexes, ni concevoir les expériences pour que ces analyses aient du sens.
Selon vous, qu’est-ce qui change lorsqu’on raconte l’évolution humaine à partir du corps féminin plutôt que du corps masculin?
La première chose qui change, c’est qu’on redonne à l’évolution son véritable moteur: dans les espèces sexuées comme la nôtre, les mâles fournissent un peu moins de la moitié du patrimoine génétique. Les femelles, elles, apportent l’autre moitié. Mais ce changement d’angle transforme aussi les questions que l’on peut poser. Par exemple: A quoi servent nos cerveaux? Que nous apprend la ménopause, et que peut-elle nous apprendre pour rendre le vieillissement moins douloureux pour tous ?
Même les récits sacrés de nos origines prennent une autre dimension: bâtir des villes antiques n’a jamais été l’apanage d’un seul sexe. L’urbanisation suppose de rassembler assez de gens sur une certaine surface et de maintenir cette densité au fil du temps. Alors, comment notre système reproductif a-t-il permis de bâtir ces corps sans que tout le monde ne meure prématurément ? La réponse passe, entre autres, par l’allaitement …
Pendant longtemps, en biologie, le corps féminin a été perçu comme un facteur perturbateur, comme quelque chose qui compliquait inutilement les résultats expérimentaux.
Justement, la biologie est souvent présentée comme une science rigoureuse et neutre. Comment expliquez-vous sa longue cécité aux spécificités du corps féminin?
Pour une fois, la réponse n’est pas seulement le sexisme! Ou du moins pas uniquement. Pendant longtemps, en biologie, le corps féminin a été perçu comme un facteur perturbateur, comme quelque chose qui compliquait inutilement les résultats expérimentaux. A cause du cycle œstral, le milieu hormonal féminin est plus dynamique. Et comme presque tous les tissus d’un mammifère possèdent des récepteurs aux hormones sexuelles, qui réagissent différemment et sont répartis différemment selon le sexe, le facteur «féminin» était considéré comme un impondérable gênant. Résultat: pour obtenir des expériences plus «simples», la plupart des biologistes préféraient ne pas étudier les femelles.
Vous insistez sur le fait que la grande majorité des essais cliniques et des recherches biologiques ont été basés sur une «norme masculine». Comment cela a-t-il façonné, et peut-être faussé, notre compréhension de l’histoire humaine ?
On ne sait pas ce qu’on ignore tant qu’on ne pose pas la question. Et pendant très longtemps, nous ne l’avons pas posée. Nous étions tout à fait à l’aise pour dire : «Le cancer de l’ovaire concerne les personnes qui ont des ovaires.» Mais penser l’histoire humaine sans jamais se demander si avoir des ovaires, allaiter, accoucher, pouvait influencer notre développement est profondément absurde, alors que la moitié de la population est concernée. Et surtout, nous avons un système reproductif particulièrement complexe et éprouvant: les grossesses humaines, les accouchements, et la période qui suit l’accouchement, sont plus difficiles et plus dangereux que chez quasiment tous les autres primates. A partir du moment où l’on reconnaît cela, il devient évident que trouver des stratégies pour contourner ou accompagner ces défis a été absolument central pour la survie de notre espèce. Je suis même convaincue que si Homo sapiens existe, c’est parce que nos ancêtres ont inventé une forme primitive de gynécologie.
Quelles sont aujourd’hui les conséquences concrètes de ce biais pour la santé et la vie des femmes?
Pendant des décennies, un grand nombre de médicaments et de traitements médicaux ont été mis sur le marché sans jamais avoir été testés sur des patientes. Ce n’est que grâce à des études rétrospectives que nous avons découvert, par exemple, que certains médicaments pour soulager la douleur sont métabolisés différemment dans le corps féminin; les patientes ont souvent besoin de doses plus élevées pour obtenir le même niveau de soulagement que les patients masculins, avec des durées d’effet et des effets secondaires également modulés par le sexe. Somnifères, anesthésiants, antidépresseurs, la liste est longue: en oubliant d’intégrer les différences sexuelles dès la recherche, nous avons transformé les femmes en cobayes involontaires. Cela a causé beaucoup de souffrances et creusé un fossé de défiance entre les femmes et le corps médical. Un fossé où prospèrent aujourd’hui toutes sortes de désinformations, comme les mouvements anti-vaccins. Quand on a l’impression de n’être ni écoutée ni prise en compte, pourquoi ne pas se tourner vers d’autres discours?
Vous affirmez que certaines caractéristiques biologiques propres aux femmes (la mémoire sociale, les rythmes hormonaux, les adaptations à la naissance) ont été cruciales pour la survie de notre espèce…
Nous savons que la reproduction est particulièrement difficile pour notre espèce: cela devrait être au cœur de toute histoire sur nos origines, et pourtant cela reste souvent ignoré. Par exemple, on parle de la façon dont un rapprochement des naissances aurait pu permettre d’accroître les populations anciennes, mais on oublie de dire que réduire l’espacement des naissances en dessous de 3,2 ans augmente fortement les risques de complications. Cela était vrai pour nos ancêtres aussi. Peut-être que rapprocher les naissances a parfois fonctionné… mais cela a aussi coûté beaucoup de vies féminines.
Vous revisitez des expériences corporelles majeures (allaitement, menstruations, ménopause) sous un angle nouveau. Que révèlent-elles de notre passé évolutif ?
Elles révèlent que les femmes ont toujours existé, qu’elles comptent, et qu’elles comptent encore aujourd’hui. C’est déjà une mise au point utile. Mais en creusant, ces expériences corporelles témoignent des défis profonds que nos ancêtres ont dû affronter et surmonter pour assurer la survie de l’espèce. Le placenta humain est un excellent exemple: il s’enracine profondément dans la circulation sanguine de la mère et affecte de nombreux systèmes corporels. Reconnaître cette réalité aide à comprendre pourquoi le système immunitaire féminin a évolué pour devenir plus dynamique et robuste que celui des hommes. Cela éclaire aussi pourquoi nos nouveau-nés sont si étonnamment gros et cérébraux: nous naissons aussi gras qu’un bébé phoque. Ce n’est pas le cas des autres primates. L’allaitement, lui aussi, façonne ces corps si particuliers. Quant à la ménopause, elle prend tout son sens dans des sociétés où la survie dépend de la coopération: avoir des aînées sages et expérimentées devient alors un atout décisif.
«Je préfère ne pas réduire l’histoire des femmes à une forme élaborée de prostitution», écrivez-vous. Qu’entendez-vous par là?
L’un des récits populaires sur l’évolution des couples dit que les femelles chimpanzés échangent un accès sexuel contre des morceaux de viande rares. Les mâles leur offrent ces précieuses denrées dans l’espoir de s’amuser un peu et, du point de vue biologique, de transmettre leur patrimoine génétique. Etant donné que de nombreuses sociétés humaines ont adopté la monogamie ou la polygynie, à savoir des systèmes de harems masculins, certains ont supposé que les êtres humains étaient devenus ainsi: que les femmes auraient troqué l’exclusivité sexuelle contre de la nourriture précieuse. Je trouve cette hypothèse très improbable. Les femelles chimpanzés s’accouplent avec de nombreux mâles, probablement pour que nul ne sache avec certitude qui est le père, et ainsi éviter que les mâles tuent les petits.
Vous opposez deux grands récits de l’amour: l’un où les femmes seraient les gardiennes de l’attachement émotionnel, l’autre où elles seraient réduites à une monnaie sexuelle. Comment sortir de ce piège binaire?
La Madone ou la putain, en gros… On pourrait commencer par regarder d’autres traditions religieuses pour diversifier nos récits genrés. Mais le premier pas est de se rappeler que tous les êtres vivants cherchent le plaisir et fuient la douleur. Tous les membres de notre espèce sont compétitifs et coopératifs, capables de bienveillance et de cruauté. Chacun de nous porte à la fois l’ange de ses meilleures intentions et le démon de ses faiblesses. Et tout cela est équitablement réparti, quel que soit le sexe ou le genre de notre corps. D’ailleurs, même en biologie et en anthropologie, la définition de notions comme «matriarcat» et «patriarcat» est en pleine évolution: chez les chimpanzés, longtemps vus comme un modèle de patriarcat, les recherches récentes mettent en lumière des formes réelles de pouvoir féminin.
Au regard de vos recherches, quelles leçons devrions-nous tirer en matière de santé publique, d’éducation ou de recherche scientifique?
Il faut reconstruire tout le circuit de la santé genrée, depuis les fondements: de la recherche fondamentale sur les cellules et les modèles animaux, jusqu’aux essais cliniques, aux pratiques médicales et aux politiques de soins. Chaque étape de ce parcours a été biaisée par une méconnaissance structurelle des corps féminins. Mais contrairement à d’autres problèmes apparemment insolubles, celui-ci nous pouvons le résoudre!
Nous pouvons systématiquement intégrer l’étude des corps féminins pour comprendre quand et où le sexe biologique modifie les résultats. Nous pouvons mieux valoriser les avancées médicales pour les femmes et les filles, afin d’attirer davantage d’investissements industriels. Nous devons également garantir que davantage de femmes soient présentes à la table des décisions en matière de politique de santé. Surtout, il est essentiel de briser les tabous entourant le corps féminin pour pouvoir mener ces conversations sans honte.
A notre époque, où les débats féministes semblent de plus en plus polarisés, que peut apporter la biologie évolutive à la lutte pour l’égalité des sexes?
Je ne crois pas que les débats féministes soient réellement aussi polarisés qu’on le dit. La droite populiste s’est empressée d’alimenter ce mythe. Nous sommes diverses, oui, mais c’est notre force. Nous voulons toutes que les êtres humains souffrent moins, quel que soit leur sexe ou leur genre. Et nous voulons toutes réparer le domaine de la santé des femmes. Quant à la biologie évolutive, elle nous rappelle que, dans la nature, la diversité sexuelle est une richesse, pas un problème. Mieux comprendre cette diversité permet de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain dans son ensemble.
En oubliant d’intégrer les différences sexuelles dans la recherche, nous avons transformé les femmes en cobayes involontaires.
A l’heure de l’intelligence artificielle, de la biotechnologie et des utérus artificiels, comment votre travail peut-il nourrir les débats éthiques qui s’annoncent?
Je fais partie du comité consultatif d’Inclusive AI, une nouvelle initiative qui vise à mieux diversifier les bases de données utilisées pour l’entraînement de l’intelligence artificielle. Quand il s’agit d’IA ou d’apprentissage automatique, les résultats dépendent de l’ensemble des données. Et s’il s’agit de recherches biomédicales majoritairement fondées sur des corps masculins, cela peut conduire à des modèles défaillants, avec des conséquences très graves pour les corps féminins et les traitements qui leur sont destinés.
Vous explorez aussi les origines du langage et suggérez que les femmes auraient joué un rôle central dans la naissance même de la culture…
Nous devrions pleinement reconnaître que parmi nos ancêtres, tous les membres des sociétés humaines et préhumaines ont joué un rôle égal dans le développement des traits que nous considérons comme proprement humains. Aujourd’hui encore, dans l’acquisition du langage chez les enfants, la principale clé de communication, partout dans le monde, est celle de la mère et de l’enfant. Il est aussi vrai que la majorité des femmes allaitent au moins un enfant pendant un an ou plus, précisément durant la période critique où le cerveau humain développe la capacité linguistique, ce qui oblige la mère et l’enfant à être face à face, ou du moins visage contre poitrine, plusieurs fois par jour. Ignorer le rôle des mères dans ce processus serait donc profondément absurde, et pourtant, c’est ce que plusieurs recherches ont fait dans les recherches sur l’acquisition du langage au cours des dernières décennies. Un récit qui accorde enfin leur place aux mères serait bien meilleur.
Vous ne niez pas les différences sexuelles, mais vous mettez, au contraire, en lumière la plasticité des corps et des comportements…
Exactement ! Il faut concevoir les différences sexuelles comme une vaste distribution statistique à travers notre espèce. Selon les tissus ou les systèmes que l’on analyse, les écarts moyens entre sexes peuvent être plus ou moins marqués. Dans notre système immunitaire, par exemple, les différences sont profondes et prévisibles tout au long de la vie, ce qui explique pourquoi une femme adulte a souvent besoin de moitié moins de dose pour un vaccin contre la grippe qu’un homme adulte pour obtenir la même réponse immunitaire. Mais lorsqu’elle est enceinte, selon le trimestre, ces différences fluctuent. En revanche, du côté des fonctions cognitives, les écarts sont très faibles, voire inexistants: nos cerveaux semblent se construire davantage comme une «mosaïque» de caractéristiques plutôt que selon un modèle strictement masculin ou féminin. A l’inverse, ce n’est pas du tout le cas pour nos cœurs ou nos foies. En somme: oui, le sexe biologique compte, mais cela dépend de la question que l’on pose.
Vous tissez dans votre livre des références à la science-fiction, à la mythologie, à la culture populaire. Quel rôle jouent les récits collectifs dans notre manière de comprendre les vérités scientifiques?
Les êtres humains sont des animaux façonnés par les histoires. Notre cerveau produit et consomme en permanence des récits. Ce que l’on appelle la «cognition narrative» est en grande partie une extension de notre mémoire autobiographique: elle structure la manière dont nous segmentons les événements, dont nous stockons ou oublions les souvenirs. Chaque fois qu’on prend connaissance d’une histoire, cela modifie légèrement notre mémoire et notre compréhension du monde. La science-fiction comme l’écriture historique, en projetant vers l’avenir ou en éclairant le passé, ont donc un immense pouvoir: élargir notre conception de l’humain… ou l’enfermer dans des carcans étroits. Parce que c’est ainsi que fonctionne notre cerveau!
Au-delà des données biologiques, Eve pose aussi la question essentielle de la transmission. Que souhaitez-vous donc transmettre aux jeunes filles —et jeunes garçons— qui vous liront?
Chacun est déjà le meilleur expert au monde sur ce que signifie vivre dans son propre corps. Personne ne peut mieux le savoir que soi-même! Un livre comme Eve, qui parle de ce que sont nos corps et d’où ils viennent, n’est donc qu’une rencontre d’égal à égal avec ces experts. Je leur présente de nouveaux cadres de compréhension, mais c’est à eux de voir s’ils leur conviennent. Surtout, je leur dis: « Voici de nouvelles armes pour mener les combats nécessaires. » Car, mon Dieu, nous sommes en plein dedans. Les jeunes générations ont besoin de toute la force et de tout le soutien que nous pouvons leur offrir.
(1) Eve. 200 millions d’années d’évolution au féminin, par Cat Bohannon, Flammarion, 640 p.Bio express
1979
Naissance, à Atlanta (Etats-Unis).
1996
Prononce un discours sur les marches du Capitole à Washington en tant que représentante du tout premier congrès national de jeunes LGBTQ+ aux Etats-Unis.
2010-2017
Travaille sur Eve tout en poursuivant un doctorat à l’université Columbia.
2022
Soutient sa thèse de doctorat à Columbia.
2023
Sélection de l’ouvrage Eve pour le Women’s Prize, le prix Orwell de l’écriture politique, et le Royal Society Science Book Prize.