Anne-Sophie Bailly

Edito | Un brin d’optimisme ou pourquoi une courte récession vaudrait mieux qu’une longue stagflation

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Inflation galopante, facture énergétique délirante, croissance en berne. Quelle (toute petite) touche d’optimisme pouvons-nous trouver, malgré tout ?

Quelques semaines après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, nous abordions ici même le risque de stagflation qui planait sur nos économies. Six mois plus tard, cette inquiétude est telle que la Banque centrale européenne évalue, mois après mois, les craintes des consommateurs de la zone euro en la matière. Depuis le début de l’été, un autre terme essaime également de plus en plus fréquemment dans les discours des économistes: la récession.

Les ingrédients du déprimant cocktail actuel sont connus: inflation galopante, prix de l’énergie en délire, croissance en berne. Les banques centrales américaine et européenne ont sorti la recette qu’elles maîtrisent le mieux pour contenir, tant que faire se peut, l’inflation: la hausse des taux. Les Etats-Unis ont déjà annoncé deux hausses consécutives, les plus fortes depuis le début des années 1980. L’Europe suit le mouvement. Et depuis la réunion de Jackson Hole, le symposium des banquiers centraux, il est totalement clair qu’entre hausse des prix et ralentissement économique, les grands argentiers ont fait leur choix.

Il serait actuellement faux et inutilement anxiogène de prétendre qu’une récession mondiale s’ annonce. Mais les signaux n’en sont pas moins alarmants. La Chine peine à se remettre de sa politique zéro Covid. Les marchés financiers ont la gueule de bois. La croissance économique européenne marque le pas et des entreprises mettent en pause des pans entiers de leurs activités. En Belgique, les faillites ont augmenté de 22% cet été.

Les économistes annoncent une entrée en récession de notre pays à la fin de cette année ou au début de la suivante. Pareil pour l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Néanmoins, pour certains d’entre eux, une récession limitée dans le temps serait un moindre mal par rapport à une stagflation de longue durée, car cette baisse temporaire de la demande permettrait de calmer le jeu et d’ajuster la variable «offre» trop peu prise en compte dans les modèles récents et aujourd’hui mise à mal par les pénuries.*

Une récession limitée dans le temps serait moins dommageable qu’une stagflation de longue durée.

Par les temps qui courent, on prend les touches d’optimisme où on peut! Et on les partage.

* Friendly reminder à destination de la Vivaldi et des instances européennes: comme il est indispensable de rendre payable la facture énergétique des ménages, il faut soutenir tout autant les entreprises. N’agir que sur la demande et non sur l’offre ne résoudrait rien. Que du contraire.

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