Mélanie Geelkens

La sacrée paire de Mélanie Geelkens: pourquoi tout le monde déteste Sandrine Rousseau

Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

Quoi qu’elle dise, qu’elle fasse, Sandrine Rousseau s’en ramasse plein la face. Pourtant, la députée européenne française est souvent pertinente, comme dans son dernier ouvrage, Par-delà l’androcène. Mais personne ne la lit, l’essentiel étant de la discréditer…

Démonter une conférence universitaire… six mois après sa tenue? Quand il s’agit de Sandrine Rousseau, nul ne s’étonne plus de rien. Donc, la députée européenne écologiste française était invitée à l’UCLouvain en mars dernier. Donc, une demi- année plus tard, soit début septembre, deux historiens ont entrepris, sur Twitter, de démonter ses propos. Donc, un certain journal a cru bon de publier un article titré: «Sandrine Rousseau se fait recadrer» ; genre petite écolière inculte – elle est détentrice d’un double diplôme universitaire, mais bon. Donc, inciter à ridiculiser cette femme politique est devenu un sport populaire.

En particulier sur Twitter, réseau social aux relents nauséabonds. Sandrine Rousseau est devenue l’une des cibles privilégiées des trolls, ces courageux petits êtres qui s’attaquent en meute, souvent derrière de faux profils, principalement à des femmes qui s’expriment un peu trop fort pour leurs délicates oreilles.

Sandrine Rousseau déclare vivre avec un «homme déconstruit» (la bienheureuse! )? Elle se ramasse un torrent d’insultes. Elle poste une photo de son petit frère devant une fenêtre reflétant une fort peu éco- logique piscine? Encore des insultes. Elle associe le barbecue à un symbole de virilité? Toujours plus d’insultes. Elle cosigne Par-delà l’androcène (1), paru fin août (Seuil)? Ce n’est plus un torrent, mais un tsunami.

Dommage que ceux qui critiquent cet ouvrage n’aient pas pris la peine de le lire au préalable (seulement une soixantaine de pages au format poche, pourtant, mais c’est vrai, y a pas d’images, et les hommes lisent majoritairement des BD). Bon, allez, voilà un très court résumé: le monde va mal, très mal. Ecologiquement, socialement, politiquement parlant (la guerre, le réchauffement climatique, les factures d’énergie impayables, tout ça). Et c’est le résultat d’une «poignée d’oppresseurs, différents selon les lieux et les époques, [qui ont] exploité et asservi la multitude pour leurs intérêts propres».

Ces «oppresseurs»: au masculin, donc. Car c’est une évidence: ceux qui, ces dernières décennies, ont construit les systèmes politiques, le capitalisme, le colonialisme, l’industrie, la science, la médecine… sont des hommes (blancs), dans leur très grande majorité. Bien sûr, «d’une certaine manière, toutes et tous, ou presque, nous avons à [nous] interroger» sur nos actes, écrivent Sandrine Rousseau et les deux autres autrices, Adélaïde Bon et Sandrine Roudaut. «Mais oublier d’interpeller les systèmes de domination sociale, c’est omettre qu’ils sont pour beaucoup à l’origine de l’hécatombe.» Qui peut nier que cette société bâtie par quelques hommes au détriment de la majorité d’autres et des femmes, ne rend grand monde ni épanoui ni heureux?

Sandrine Rousseau ne raconte pas n’importe quoi. Ni plus ni moins que n’importe qui, en tout cas. Elle propose aussi cinq solutions pour «bâtir une nouvelle ère, sur la base de nos intérêts communs». Mais, évidemment, ça, tout le monde s’en fout: l’essentiel est de la ridiculiser pour mieux la décrédibiliser. «De Greta Thunberg aux Femen, on attaque les messager.è.res pour tuer le message, écrit-elle en conclusion de son opuscule. L’androcène se débat.» Bruyamment. Comme une bête mortellement blessée, qui subit son agonie.

(1) Androcène: néologisme formé par les chercheuses Myriam Bahaffou et Julie Gorecki ; soit «l’ère de l’homme», qui s’oppose à l’anthropocène, soit «l’ère de l’humain».

Parfum de séduction

Voilà une idée judicieuse et fraîche! Vous êtes une femme et vous voulez séduire? N’hésitez pas à recourir au vabbing. Mais encore? Le terme est issu de la contraction des termes anglais vagina (vagin) et dabbing (tamponner). En cru, donc, sa pratique consiste à se parfumer à l’aide de ses propres fluides vaginaux, dans le but d’attirer et séduire grâce aux phéromones qui y sont présentes, censées influer sur le comportement sexuel. Aucune étude scientifique ne l’atteste mais TikTok l’assure…

44%

des femmes sont seules à se lever la nuit lorsque leur enfant en bas âge pleure. Selon le sondage Ifop réalisé auprès de 1001 parents d’enfants de moins de 3 ans, les mères sont aussi deux fois plus rapides que leur conjoint à sortir du lit en cas de pleurs. Elles ne supportent ces larmes que 4,5 minutes en moyenne, alors que les hommes attendent jusqu’à huit minutes avant d’émerger de sous leur couette.

Sonne la Diane

Jouez hautbois, résonnez musettes: le réseau d’affaires féminin Diane, qui compte 3 800 membres en Wallonie, se déploie désormais dans la capitale. Ouvert à toute femme disposant d’un numéro d’entreprise dans la Région, il entend bien y doper l’entrepreneuriat au féminin, notamment par des formations, des échanges de bonnes pratiques et des mises en réseau. Si le nombre d’entrepreneures a crû de 14% entre 2017 et 2021 à Bruxelles, elles n’y représentent pas encore 30% des indépendants.

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