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Vive les vacances !

Il y a quelques semaines, le Conseil national de sécurité prenait ses quartiers d’été et souhaitait… un bel été à tous les Belges. C’était sans doute aller un peu vite en besogne. De nouveaux foyers de contamination apparaissent ça et là en Europe. Et la question des touristes-returnees s’invite au coeur des vacances.

Alors que de nombreux Belges étaient sur le point de boucler leurs valises pour partir en vacances, de nouveaux foyers de contamination de coronavirus ont fait leur apparition à différents endroits d’Europe, dont l’Espagne, le Portugal, l’Autriche et l’Allemagne. La Belgique a en outre décidé de garder fermées ses frontières à une quinzaine de pays pourtant considérés comme sûrs par l’Union européenne. Ce qui fait cogiter les touristes potentiels : partir ou pas ? Et où ? Le secteur touristique grince des dents. Selon les estimations de l’ONU, les restrictions liées au Covid-19 devraient se traduire dans les prochains mois par un manque à gagner allant de 1 200 à 3 300 milliards de dollars.

Les autorités comptent sur le civisme de la population. Qui, elle, compte sur un tracing efficace.

Surtout que les avis des experts belges vont globalement dans le même sens. Pour le virologue Marc Van Ranst, il est  » trop tôt pour partir en vacances à l’étranger  » tout comme pour son confrère Steven Van Gucht, qui prévient :  » Si vous n’êtes pas prêt à vous mettre en quarantaine après vos vacances, ne partez pas.  »

Le scénario catastrophe qui a prévalu après le retour des vacances de carnaval reste encore dans toutes les mémoires. Notamment dans celle du président de l’Absym, le principal syndicat des médecins, Philippe Devos qui pointait dans Le Soir,  » Si le virus n’est pas saisonnier et que nous nous trouvons toujours dans cette situation de relâchement et notamment des gestes barrières dans la population, fin août, on sera revenu à la situation de mars « . Un avis tempéré par l’épidémiologiste Marius Gilbert :  » On n’est plus du tout dans le même contexte qu’au retour des vacances d’Italie. On était alors dans une situation tout à fait différente, un pays où personne n’était infecté, où aucune mesure de distanciation (pas de masques, pas de distanciation sociale…) n’était mise en place.  »

Quoi qu’il en soit, le Risk Management Group a décidé de considérer les Belges revenant de zones où des mesures plus strictes sont à nouveau imposées comme des contacts à haut risque. Autrement dit, et comme l’a une nouvelle fois annoncé la Flandre avant les autres Régions (grincements de dents), ce sera testing, mise en quarantaine et suivi des contacts. Enfin, si le citoyen l’accepte car, juridiquement parlant, ces mesures ne peuvent être imposées. Les autorités comptent donc sur le civisme de la population.

La population compte, elle, sur un tracing efficace. En effet, près de quatre Belges sur 10 (37 %) se disent disposés à installer une application de traçage pour éviter la propa- gation du virus, selon une récente étude de Vias, l’institut belge pour la sécurité routière, et du Kenniscentrum Data & Maatschappij (VUB, KULeuven, UGent). Et quasi autant (36 %) se disent opposés à une telle installation. Avec une préférence pour la technologie Bluetooth, plutôt que gps, qui n’enregistre pas la localisation mais avertit la personne si elle a été à proximité de ou en contact avec une personne contaminée.

Mais avant que cette application ne voit le jour, il reste encore beaucoup, beaucoup à faire (lire par ailleurs). Et pourtant, les vacances ont déjà commencé. Dans les grincements de dents.

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