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Tous en choeur…

Notre besoin naturel de proximité physique n’apparaît jamais aussi clairement qu’en temps de crise. Parce qu’il suppose de bouger et de produire des sons d’une façon synchronisée, le fait de chanter ensemble (même à distance, chacun sur son balcon) crée un sentiment d’unité et de solidarité. Or, dans les temps difficiles, nous dépendons plus que jamais de la solidarité au sein des groupes auxquels nous appartenons (famille, amis, voisins, humains) non seulement pour notre survie, mais aussi parce que nous y trouvons un soutien émotionnel, pratique et financier. Ce confinement révèle ce à quoi nous nous raccrochons lorsque nous nous sentons les plus vulnérables: chanter en fait partie. Confrontés à des troubles sociaux, des remous politiques ou des catastrophes naturelles, nous chantons pour créer ou renforcer notre sentiment d’appartenance ; comme lorsque nous chantons un hymne national. Ces chants parlent d’une communauté, qui se trouve à son tour réaffirmée lorsqu’ils sont repris en choeur. Quant à savoir si nous entretiendrons le souvenir de la pandémie par des refrains dédiés au coronavirus, cela reste à voir…

Renée Vulto, musicologue à l’université de Gand, a consacré sa thèse de doctorat à la puissance du chant  » communautaire « : Renée Vulto. Singing Communities. Dutch Political Songs and the Performance of National Identity (1780-1820), Universiteit Gent.

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