QUAND LE POUVOIR REND INFIDèLE

S’entourer de jolies brunettes aux formes généreuses pour la campagne des européennes, offrir un collier en or et en brillants pour les 18 ans d’une starlette napolitaine, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi n’en manque pas une pour étaler ses capacités de dragueur impénitent malgré son âge (72 ans) et sa bague au doigt. Résultat, sa femme a demandé le divorce. Pauvre Cavaliere, sa testostérone lui aurait-elle joué des tours ? La production de cette hormone masculine responsable de l’appétit sexuel atteint son pic pendant la puberté, pour ensuite décroître, voire plonger brutalement vers l’âge de 50 ans. Mais, visiblement, tous les hommes ne sont pas condamnés à ce déclin vertigineux, et surtout pas les hommes de pouvoir.

 » Un homme admiré et sûr de lui entretiendra mieux ses filières hormonales et prolongera d’autant sa vie sexuelle « , écrit le journaliste et spécialiste du dopage Gilles Goetghebuer dans le magazine Sport et Vie. Henry Kissinger ne parlait-il pas du pouvoir comme du meilleur aphrodisiaque ? La vie sexuelle intense des grands hommes d’Etat, de Mussolini à Mao en passant par Mitterrand, Mobutu et Clinton, illustre le lien entre leadership et production testiculaire. Les présidents John Kennedy et surtout Lyndon Johnson avaient mis en place un réseau de call-girls pour assouvir leurs ardentes pulsions sexuelles. Ces filles ne se sentaient pas contraintes pour autant, tant le pouvoir peut exercer une étrange fascination sur le  » sexe faible « . Carla Bruni aurait-elle succombé à Nicolas Sarkozy en d’autres circonstances ? Poser la question, c’est y répondre. Des femmes interrogées lors d’un sondage trouvaient même du sex-appeal à Raymond Barre, lorsqu’il était Premier ministre.

Chez les grands singes, on observe la même chose, note encore Gilles Goetghebuer :  » Les chefs sont toujours les plus actifs sur le plan hormonal, ce qui leur donne priorité pour couvrir les femelles, poursuit le journaliste. Cette prérogative dure jusqu’à ce qu’ils chutent de leur piédestal. Chez les chimpanzés, par exemple, où de tels renversements d’alliance sont fréquents, cet atterrissage est parfois vécu très douloureusement.  » Ces fluctuations de testostérone ne sont pas la cause mais la conséquence du pouvoir.  » Si l’on dope un singe dominé, on n’en fait pas un dominant pour autant, explique-t-il. En revanche, si les hasards de la vie lui permettent d’occuper une place de leader, un réveil hormonal se produit qui élèvera naturellement ses taux à des sommets plus dignes de sa fonction.  » Mais qu’on ne se méprenne : les leaders ne sont pas tous des hommes en rut. Hitler, par exemple, fut une exception. n

F.J.O.

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