" Les jeunes djihadistes sont des suicidaires "
Dans l'ancien couvent qui abrite l'Institut universitaire européen, le " professore " contemple les oliviers et, au loin, la ville de Florence (Italie). Mais son coeur reste attaché à l'Orient mythique de sa jeunesse, notamment à l'Afghanistan, où cet ancien gauchiste s'était lié d'amitié avec le commandant Massoud. De ses décennies de périples dans des pays à majorité musulmane, qu'il conte avec saveur dans En quête de l'Orient perdu, un livre d'entretiens avec Jean-Louis Schlegel, l'universitaire tire des analyses originales sur l'islam politique, dont il est devenu un spécialiste reconnu. Dans un précédent ouvrage, paru en 1992, il prédit l'échec de ce même islam politique, une hypothèse à l'époque mal comprise. Aujourd'hui, le chercheur porte un regard acéré sur la lutte contre le mouvement Etat islamique et donne des clés pour appréhender ces milliers de jeunes Occidentaux fascinés par le djihadisme.