Lieux de pouvoir ou de rencontres

Caroline Dunski Journaliste

Certains pensent que tout se joue à la rue du 11 novembre, le domicile de Di Rupo, voire à l’hôtel de ville…  » ce qui revient au même « . Avant de nuancer et de citer l’Idea, les clubs sportifs et les réceptions liées au folklore montois.

Il ne faut pas nécessairement avoir le goût des mondanités pour faire des affaires et développer son business. Celui qui souhaite entrer en contact avec l’incontournable acteur de développement qu’est l’Idea pourra facilement obtenir un rendez-vous avec Caroline Decamps, la directrice générale, qui avoue ne pas être très mondaine. Il n’empêche que l’institution croit également en la force du réseautage et organise des petits déjeuners dans les Clubs Zonings qu’elle a initiés dans ses Zones d’activités économiques (ZAE) pour les entreprises qui ne se connaissent pas nécessairement.

L’intercommunale est aussi la structure qui coordonne le Conseil de développement unissant les forces vives du territoire autour du projet  » Coeur du Hainaut « . On y trouve des représentants des partis, des communes, des universités, des partenaires sociaux… Des agents de l’Idea ont piloté 8 des 12 groupes de travail mis en place pour élaborer les portefeuilles de projets pour la programmation Feder 2014-2020.  » L’Idea est le seul lieu où les hommes politiques de la région peuvent débattre de façon formelle. Tous les responsables communaux et intercommunaux s’y réunissent pour déterminer les choix stratégiques en matière d’aménagement du territoire et d’économie « , estime un observateur de la vie montoise.

La directrice générale de l’Idea mentionne aussi le poids de l’Invest et souligne que  » tout le monde est au coeur d’un réseau imbriqué avec des structures qui agissent dans des secteurs différents au service du développement régional « .

Ailleurs, les conférences-débats ou les repas d’avant-match réunissent des dizaines de personnes qui y trouvent l’occasion d’échanger leurs cartes de visite. L’asbl Mons Métropole, créée en 2001 à l’initiative d’Elio Di Rupo, propose quatre à cinq conférences par an.  » On l’a présentée un peu pompeusement comme un « think tank », mais c’est plutôt une vitrine où se pressent surtout des cadres moyens qui aiment se montrer et sont attirés par la qualité des orateurs « , relativise le même observateur. Début septembre, c’est Pascale Delcomminette, administratrice générale de l’Awex (Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers), qui parlait des relations entre la Wallonie et la Chine aux convives réunis dans le restaurant du tout récent Congres Hotel Mons.

Bonnes tables et orateurs de qualité

Les clubs sportifs de foot et de basket sont aussi des lieux de réseautage. Après la faillite du Royal Albert Elisabeth Club (Raec), actée le 31 mars dernier, le business club  » Club 44  » qui n’avait pas d’entité juridique propre est sorti du club de foot qui l’avait fait naître en 2003, pour poursuivre sa route sous le statut d’une asbl, avec le même objet social : organiser des déjeuners-conférences mensuels avec des orateurs issus des milieux économiques, sportifs, culturels, politiques et académiques. De son côté, la Mons Arena, salle du club de basket Belfius Mons-Hainaut présidée par Ronald Gobert, administrateur délégué de l’entreprise familiale de vente de matériaux de construction, accueille de nombreux fans.  » Les soirs de match de basket à Mons sont très prisés. D’autant plus que le foot est mort…  »

Et la franc-maçonnerie ? Bien présente à Mons, on n’en ferait pas pour autant un haut lieu de décision.  » Deux personnalités montoises influentes sur trois font partie de la franc-maçonnerie, nous dit un « frère ». Mais ce sont plutôt des lieux de fraternité, de convivialité, de partage intellectuel. Ce n’est pas là que se discute l’avenir de Mons !  » Un autre estime, par contre, que  » la franc-maçonnerie est très présente dans la vieille garde boraine, composée de bourgmestres, échevins et hauts fonctionnaires. Ils se tiennent très certainement.  »

Enfin, traditionnellement autour du Doudou, de nombreux cercles organisent leur réception. Le vendredi, celle de la Chambre de la construction réunit  » des gens qu’on ne voit jamais ailleurs, comme des chefs d’entreprise, des fonctionnaires, des architectes. Et certains tueraient pour être la « chambourlette » (NDLR : invité non montois aux festivités du Doudou) du bourgmestre ! « 

Caroline Dunski

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