» Les lâchetés du passé « 

Le bourgmestre d’Anderlecht, Gaëtan Van Goidsenhoven (MR), n’est pas resté inactif face aux problèmes qui touchent sa commune. Mais l’Isib a bel et bien déménagé… Avant qu’ait lieu lundi 1er février une réunion de plus avec les ministres de la Justice et de l’Intérieur, il ne mâchait pas ses mots.

 » Avec la police, nous agissons sur le terrain, en menant des enquêtes. Mais le phénomène n’est pas du simple racket, c’est comme si les intéressés voulaient mener une « action » à l’égard d’une partie des étudiants de cette école. Alors, c’est un long travail.  » Que faire ? Demander une aide au fédéral ?  » Il y a deux ans et demi que je rencontre les ministres concernés successifs, avec des résultats extrêmement modestes et un engagement de 2008 non tenu.  » Quant à l’actuelle ministre de l’Intérieur, Annemie Turtelboom (Open VLD),  » j’ai eu une réunion avec elle voici quelques semaines. Nous sommes d’accord sur les principaux constats. Mais il faut quitter le domaine de la lamentation et aller enfin au c£ur du problème. Peut-être étais-je trop poli jusqu’ici ? Je mènerai ce combat à son terme. Je ne me contenterai plus de vagues évocations ou de commentaires apitoyés.  » L’a-t-il été moins le 1er février ? Il semblait en tout cas un peu rasséréné, à l’issue de cette dernière réunion.

Et côté justice ?  » Nous avons réussi à renouer le dialogue avec le parquet ( NDLR : après l’arrivée du nouveau procureur du roi, Bruno Bulthé, en avril 2007). Il fait le maximum mais, dans l’état de surcharge où est la justice de Bruxelles, dans l’état où sont les IPPJ et les prisons pleines à craquer…  »

Que dit le bourgmestre à François Debast et à ses étudiants ?  » Je comprends ce geste fort. On se souvient de Joe Van Holsbeeck ( NDLR : ce jeune homme avait été racketté et tué à la gare Centrale, le 12 avril 2006, sa mort suscitant une émotion nationale). Mais il faudra ensuite qu’on parle des perspectives d’avenir. Je n’aimerais pas perdre l’Isib, un acteur positif du quartier.  » Quel avenir ?  » N’oublions pas que ce que nous vivons aujourd’hui, c’est un peu la récolte de lâchetés du passé. Il serait dérangeant qu’un manque de lucidité actuel nourrisse demain le terreau de difficultés encore plus graves.  » En clair : la culture de la violence, d’où qu’elle vienne et pour quelque raison qu’elle émerge, n’est pas tolérable. R.P.

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