Le cinéma flamand aan de top !

Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Il tenait un marché, il se découvre de nouveaux auteurs, et une reconnaissance internationale. 2009 restera une année faste pour le cinéma made in Flanders.

Longtemps,très longtemps, un double paradoxe a hanté les cinématographies francophone et néerlandophone en Belgique. Au Sud la reconnaissance internationale, les prix en festivals, la notoriété artistique, au Nord le succès populaire, un marché florissant pour les productions locales. A l’un, il manquait ce qu’avait l’autre. Les francophones peinaient à attirer dans les salles le public de leur propre communauté, les Flamands ne parvenaient pas à faire apprécier leurs films en dehors de la leur. 2009 aura vu la situation évoluer dans le bon sens. Avec le très bon démarrage des Barons, les choses ont peut-être enfin commencé à bouger au Sud. Quant au Nord, il a vu émerger quelques talents reconnus hors frontières et fêtés par la critique. En tête de peloton, tout nu sur son vélo comme les joyeux glandeurs de sa Merditude des choses, Felix van Groeningen a confirmé les promesses de ses deux premiers films, Steve + Sky (2004) et Dagen zonder lief (2007). Son nouvel et vigoureux opus a eu les honneurs d’une sélection au dernier Festival de Cannes, dans le cadre prestigieux de la Quinzaine des Réalisateurs. Et la critique internationale, faisant référence tantôt à Jacques Brel, tantôt à Breughel, a reconnu les mérites de cette comédie pleine de verve, supérieure au roman d’où elle tire son sujet. Mais van Groeningen n’était pas seul à Cannes, où un autre film flamand, Lost Persons Area de Caroline Strubbe, était aussi retenu, par la fort exigeante Semaine de la Critique, d’où il revint avec le Prix de la SACD. Le Festival de Toronto, le plus important du continent américain, ayant pour sa part sélectionné La Merditude des choses et My Queen Karo de Dorothée Vandenberghe. Le tout dans la section Avant-garde, qui présente la crème du jeune cinéma international. Ses chiffres d’entrée ne sont pas comparables à ceux du film de Felix van Groeningen, mais l’accueil fait à My Queen Karo, chronique féminine, attachante, des seventies communautaires et libertaires, fut plus qu’encourageant. Si la triplette van Groeningen-Vandenberghe-Strubbe n’est que la partie émergée de l’iceberg créatif, le cliché d’un cinéma flamand excellant dans le film de genre commercial mais pauvre en auteurs originaux fera bientôt et heureusement naufrage. Souhaitons-le, tout en espérant, de notre côté, que le triomphe populaire des Barons en annonce d’autres!

Louis Danvers

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