La belge histoire continue

Louis Danvers Journaliste cinéma

Le cinéma belge se signale toujours par l’excellence et la diversité de ses (souvent jeunes) réalisateurs.

Tout comme les précédentes, l’année 2010 aura vu le cinéma belge briller par son originalité, traçant dans une diversité renforcée un chemin de choix, nourri en proportions variées de réel et d’imaginaire. Le succès critique mais aussi et surtout public des Barons, entamé en 2009 mais se poursuivant bien au-delà des Fêtes, avait donné le La. Sans atteindre les chiffres d’entrées remarquables de la comédie de Nabil Ben Yadir, le bouleversant Illégal d’Olivier Masset-Depasse a réuni nombre de spectateurs autour du thème aussi révoltant qu’urgent du sort fait aux immigrés clandestins enfermés en centre de rétention. Un succès mérité pour un film que le Festival de Cannes avait ovationné, et qui s’inscrit dans la grande tendance réaliste marquant notre production. Une veine à laquelle se rattachent aussi l’émouvant et beau premier long-métrage de Vanja d’Alcantara, Beyond The Steppes (photo), révélé au Festival de Locarno, et le très prenant Le Jour où Dieu est parti en voyage de Philippe Van Leeuw – encore un premier film – évoquant le génocide au Rwanda.

A l’extrême opposé, le sulfureux Amer du jeune tandem Hélène Cattet-Bruno Forzani poussait les figures du giallo vers des sommets d’imaginaire érotique et cruel. L’imaginaire, encore, mais dans une version radicalement plus douce, étant au rendez-vous de la superbe et mélancolique adaptation du Quartier lointain de Jirô Taniguchi par Sam Garbarski. Animé aussi (littéralement) par les très familiales Aventures de Samy et (de manière cinéphile) par l’hitchcockien Double Take de Johan Grimonprez, 2010 aura aussi été marqué par le retour d’une Marion Hänsel inspirée par la jeunesse dans Noir océan, et la consécration du nouveau venu Hans Van Nuffel, dont le singulier Adem fut couronné au Festival de Montréal. Un autre réalisateur flamand de talent, Alex Stockman, faisant lui aussi un beau parcours festivalier avec Pulsar, une des sorties belges attendues en 2011, avec le Hitler à Hollywood de Frédéric Sojcher, Les Géants de Bouli Lanners et Montana de Stephan Streker. Eric Van Looy, le plus  » bankable  » des réalisateurs belges après les énormes succès de ses thrillers Zaak Alzheimer et Loft, espérant pour sa part bien, dans les prochains mois, mettre en scène à Hollywood le remake américain du dernier cité…

LOUIS DANVERS

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