Hiver rude ou doux ?

Les uns prédisent une saison glaciale, les autres misent sur trois mois frisquets, sans plus. Quels spécialistes du climat croire, désormais ?

A quels climatologues se vouer, quand leurs prévisions se révèlent tellement divergentes ? Exemples : pour nos latitudes, un modèle numérique américain table sur un mois de décembre particulièrement froid, avec 3 degrés sous la moyenne. Par contre, janvier serait plutôt normal, et février, très neigeux… En France, en revanche, les spécialistes penchent pour un hiver classique,  » dans la norme  » : ce qui donnerait, comme températures maximales moyennes à Bruxelles, de très supportables 6° en décem-bre, 5° en janvier et 6° en février. La même prudence, en somme, que ce que Météosuisse indique déjà : l’hiver prochain ne sera ni particulièrement froid, ni anormalement doux dans la zone alpine… Reste le cas britannique, sans conteste le plus sceptique : d’après les météorologistes d’outre-Manche, ça va cailler dans toute la moitié nord de l’Europe. Et pas un peu. L’hiver à venir devrait être le plus rigoureux depuis 1956. Une saison redoutable, avec afflux d’air sec et froid venu de Sibérie, carence en eau et coupures d’énergie en prime…

Au  » bureau du temps  » de l’IRM, le scénario catastrophe britannique fait sourire.  » Un hiver glacial ? Hum hum ! Voulez-vous qu’on se donne rendez-vous au printemps, pour comparer ces pronostics aux résultats ? » Simplement, les prévisionnistes belges ne croient pas aux prévisions à long terme : à ce jour, aucune donnée ne permettrait de déduire qu’un hiver sera plus ou moins pénible qu’un autre.  » Cela fait plusieurs années qu’on enchaîne des hivers cléments. Simple loi des cycles : il faudra bien qu’un jour, statistiquement, il en passe un rude !  » D’ailleurs, en Grande-Bretagne, après l’effet d’annonce du terrifiant pronostic, les météorologues ont nuancé : le retour de ce froid intense n’a qu’une probabilité égale à deux tiers.  » Nous, on dirait plutôt 50 % « , ajoute un prévisionniste de l’IRM.

Pourtant, actuellement, beaucoup de bureaux du temps se lancent, à travers le monde, dans des prévisions à long terme.  » C’est une sorte de mode qui se laisse facilement amplifier dans le public « , reconnaît un spécialiste. Quand, par hasard, la météo donne raison à ceux qui avaient prédit du chaud ou du froid, du sec ou du trempé, ces derniers ne manquent pas de souligner leur grande acuité. Ce fut le cas avec la petite offensive hivernale que la Belgique vient de subir.  » Mais des phénomènes pareils, légèrement inhabituels, peuvent se produire toute l’année, note un prévisionniste de l’IRM. Sans compter que la neige précoce en ville frappe toujours les esprits… »

Valérie Colin

Le scénario catastrophe britannique fait sourire à l’IRM

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