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Une entreprise pakistanaise vend de faux diplômes universitaires

Stagiaire Le Vif

Via plus de 350 sites web différents, AXACT vend des diplômes de prétendues universités américaines à travers le monde entier. Un business frauduleux qui rapporte plusieurs millions de dollars par mois.

C’est le New-York Times qui, dans une longue enquête publiée dimanche dernier, révèle les dessous de l’empire AXACT, une firme pakistanaise s’auto-proclamant « plus grande société de logiciel informatique » du pays. Une grande part ses recettes – plusieurs millions de dollars par mois – proviendrait toutefois moins de son activité dans la programmation que de la vente… de faux diplômes. À bon prix : en moyenne, il faut débourser 350$ pour un diplôme d’enseignement secondaire et minimum 4 000 dollars pour un doctorat. L’année dernière, un Saoudien a dépensé dépensé plus de 400 000 dollars pour obtenir les documents factices, alors qu’un Égyptien s’est séparé de 12 000 dollars pour recevoir, dans sa boîte aux lettres, un doctorat en ingénierie.

Pour les berner, eux ainsi que plusieurs milliers de personnes à travers le monde – essentiellement aux États-Unis et dans le Golfe -, AXACT s’est donné les moyens de paraître crédible : plus de 370 sites web de prétendues écoles supérieures et universités américaines, mais aussi d’agences de recrutement, de cabinets d’avocats, etc. L’entreprise utilise également, sans accord, le logo de CNN pour faire sa promotion, dans des clips vidéos où les professeurs souriants et convaincus ne sont en fait que des acteurs grassement payés. 2 000 employés sont par ailleurs chargés d’appeler des étudiants pour les inciter à s’inscrire sur leurs plateformes.

Jusque dans le nom des universités (Stenford High School pour Stanford High School, ou Columbiana University pour Columbia University), l’univers créé par AXACT est entièrement artificiel, mais fonctionne, profitant des largesses de la législation pakistanaise.

« Notre liste de clients est très longue », se vante l’un des patrons, Shoaib Ahmed Shaikh, qui déclarait récemment vouloir devenir « l’homme le plus riche de la planète ».

Un objectif qui pourrait bien être compromis : 2 jours après l’article du New-York Times, le ministère de l’intérieur pakistanais ordonnait à la police de perquisitionner les bureaux d’AXACT. A.V.

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