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Tempête au Mexique : au moins 80 morts et nouveaux risques de tempêtes

Le Vif

Les intempéries qui balayent le Mexique depuis samedi ont fait au moins 80 morts selon un nouveau bilan des autorités, tandis que de nouvelles tempêtes menacent le territoire.

« Le nombre de morts a malheureusement augmenté, nous en sommes à 80 pour le moment », répartis dans une douzaine d’Etats, a déclaré Ricardo de la Cruz, directeur de la protection civile, lors d’une conférence de presse tenue à Acapulco, dans l’une des régions les plus touchées, en présence du ministère de l’Intérieur, Miguel Osorio Chong.

Ce bilan est la conséquence des violentes tempêtes qui ont frappé simultanément les côtes Pacifique et Atlantique, une situation météorologique sans précédent depuis 55 ans, déclenchant inondations et glissements de terrain dans la plus grande partie du pays.

Le décompte du gouvernement devrait rapidement être revu à la hausse, le maire de la municipalité d’Atoyac (Etat de Jalisco, ouest), Edilberrto Tabares, ayant annoncé qu’au moins 18 personnes avaient également péri dans un glissement de terrain qui a englouti une trentaine de maisons dans le village de montage de La Pintada.

M. Chong n’a pas pu confirmer officiellement cette information, mais il a reconnu que les photos reçues de la zone n’étaient « pas encourageantes ».

Alors que les autorités nationales et locales tentent de dégager les routes bloquées et de porter secours aux populations, les prévisions faisaient état mercredi de la formation d’un nouveau cyclone sur la côte est, alors que la tempête tropicale Manuel reprenait de la vigueur au large de la Basse Californie, sur le littoral Pacifique.

A Acapulco, dont les voies terrestres de sortie sont bloquées au moins jusqu’à vendredi, les problèmes d’approvisionnement ont aggravé le chaos : des milliers de personnes ont pillé mardi un centre commercial inondé, en ressortant avec de la nourriture, des téléviseurs ou des réfrigérateurs.

« Malheureusement il y a du désespoir, mais des renforts de l’armée et de la marine sont arrivés », a indiqué le maire de la ville Luis Walton. « Nous demandons aux gens de rester calmes », a-t-il exhorté.

Les cieux se sont finalement dégagés au-dessus de la célèbre station balnéaire de la côte pacifique, mais les intempéries ont cédé la place à une forte chaleur, rendant encore plus difficile la situation à l’aéroport, dans les files d’attente de touristes mexicains et étrangers qui attendent d’embarquer pour des vols vers la capitale.

Des tentatives de resquille ont provoqué des accès de colère et des bousculades, tandis que les militaires fournissent de l’eau aux touristes accablés par la chaleur. La grogne a encore grandi quand se sont formées des files plus courtes de touristes argentés qui ont pu réserver des jets privés.
« Il n’y a pas de nourriture, pas d’eau, pas de vêtements »

« Je demande au gouvernement, puisque nous payons tous des impôts, que nous soyons tous traités de la même manière parce dans cette tragédie, la richesse et la pauvreté sont à égalité », a lancé à l’AFP Leonor Carretto, une infirmière de 45 ans, une petite fille fiévreuse dans les bras.

« Qu’il montrent que nous sommes égaux et qu’il laissent les rois cuire sous le soleil pendant seulement une heure. Nous sommes là depuis 16 heures et eux arrivent et partent immédiatement », a-t-elle encore fulminé.

Quelque 40.000 touristes mexicains et étrangers ont été piégés à Acapulco par la tempête Manuel. Quelque 5.000 d’entre eux ont pu quitter la ville grâce à un pont aérien, commercial et militaire, organisé par les autorités mardi. Les avions arrivent chargés de vivres et repartent remplis de passagers.

Les 26 décès, dont ceux de sept mineurs, enregistrés dans la ville sont survenus dans les zones périphériques d’Acapulco, théâtres de glissements de terrain, d’effondrements de maisons ou de crues de rivières gonflées par les pluies torrentielles, selon la municipalité.

Plus de 1.000 habitants de ces zones, réfugiés sur les toits, ont été secourus par hélicoptère. Mercredi, ce qui inquiétait le plus était le manque d’eau et de nourriture dans les magasin locaux.

« Il n’y a pas de nourriture, pas d’eau, pas de vêtements, personne n’est venu nous tirer de là. Où est la protection des autorités? « , s’indignait notamment America, une jeune femme de 28 ans.

Pourtant, l’armée a déjà acheminé 60 tonnes de nourriture et 8.000 litres d’eau à Acapulco, a indiqué mercredi le ministre de la Défense, Salvador Cienfuegos.

Acapulco, qui n’est plus depuis des années la destination favorite des stars d’Hollywood, a quelque peu perdu de sa superbe et est parallèlement devenue une des villes les plus touchées par la violence des narcotrafiquants. Mais les vacanciers continuent de s’y rendre.

Ces derniers jours, il s’y maintenait une vie nocturne malgré la catastrophe et on continuait de manger, de boire et d’écouter de la musique à plein volume dans ses nombreux bars.

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