Un char T-90 russe. © Belga

Syrie : les positions de la Russie depuis le début du conflit

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Selon les Etats-Unis, la Russie renforce sa présence militaire en Syrie. Elle a déployé de l’artillerie et sept chars sur un aéroport dans le nord du pays, près de Lattaquié, un fief du régime de Bachar al-Assad que soutient Moscou. La Russie admet que ses vols à destination de la Syrie transportent de l’équipement militaire, et pas seulement de l’aide humanitaire.

Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la répression sanglante de manifestations antigouvernementales pacifiques qui ont dégénéré en révolte armée puis en guerre civile.

2011

  • 27 avr: La Russie et la Chine bloquent à l’ONU une déclaration proposée par des pays occidentaux condamnant la répression par le régime du mouvement de contestation.
  • 7 oct: Le président russe Dmitri Medvedev estime que le régime doit faire des réformes ou partir, mais souligne qu’une telle décision n’est pas du ressort de l’Otan ou de certains pays européens.

2012

  • 8 jan: Un groupe de navires de guerre russes accoste dans la base de Tartous, la seule dont dispose la Russie en mer Méditerranée. En avril, l’agence d’Etat Ria Novosti affirme que Moscou a décidé de déployer des navires « en permanence » près des côtes syriennes.
  • 30 juin: A Genève, un Groupe d’action s’accorde sur les principes d’une transition, avant de diverger sur son interprétation. Washington estime que l’accord ouvre la voie à l’ère « post-Assad », Moscou et Pékin réaffirment qu’il revient aux Syriens de déterminer leur avenir. L’accord ne sera jamais appliqué.
  • 10 oct: Interception par la Turquie d’un avion syrien soupçonné de livrer de l’armement russe au régime de Damas.
  • 27 nov: Moscou et Damas entretenaient des relations « privilégiées » du temps d’Hafez al-Assad (père de Bachar) et de l’Union soviétique, contre simplement de « bonnes relations de travail » aujourd’hui (Premier ministre Dmitri Medvedev).

2013

  • 21 août: Attaque chimique près de Damas qui fait plusieurs centaines de morts. Washington et ses alliés affirment que l’attaque a été commise par les forces du régime. Damas et Moscou le nient et déclarent qu’il s’agit d’une provocation effectuée par la rébellion pour susciter une intervention internationale.
  • Le 14 septembre, les Etats-Unis et la Russie concluent à Genève un accord sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, qui écarte in extremis la menace d’une frappe américaine.

2014

  • 22 mai: La Russie et la Chine mettent leur veto à un projet de résolution français à l’ONU qui prévoyait de saisir la Cour pénale internationale (CPI) des crimes commis en Syrie par les deux camps. Il s’agit du 4e blocage par les deux pays de résolutions occidentales depuis le début du conflit.

2015

  • 27 mars: La Syrie accueillerait volontiers une large présence militaire russe dans ses ports, affirme Assad.
  • 17 août: Poser le départ du président Assad comme précondition est « inacceptable pour la Russie », affirme le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
  • 25 août: Assad se dit confiant dans le soutien de la Russie, après des affirmations américaines laissant entendre que Moscou et Téhéran étaient prêts à lâcher son régime.
  • 4 sept: le président russe Vladimir Poutine assure que le président Assad n’est pas opposé à des législatives anticipées dans le cadre d’un règlement politique. La Russie a multiplié ces dernières semaines les contacts avec des mouvances de l’opposition.
  • 10 sept: La Russie défend l’envoi de matériel militaire à la Syrie, mais rejette des accusations américaines faisant état d’un déploiement récent de matériel et de soldats près de Lattaquié, fief d’Assad.
  • Moscou admet que ses vols à destination de la Syrie, survolant notamment la Bulgarie, transportent aussi de l’équipement militaire, et pas seulement de l’aide humanitaire.
  • 12 sept: Deux avions russes ont atterri à l’aéroport international de Lattaquié (ouest) « transportant 80 tonnes d’aides humanitaires », indique l’agence syrienne SANA.

Avec AFP

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