© Image Globe / SERGEI SUPINSKY

Syrie : la fuite en avant de Bachar el-Assad

L’espoir aura été de courte durée. La levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 48 ans avait laissé croire que le président Bachar el-Assad avait choisi la voie de la raison. Las, c’est au contraire à une amplification de la répression que le régime syrien s’est livré depuis le vendredi 23 avril.

En cette journée devenue propice à la contestation arabe, plus de 80 manifestants ont été tués sous les balles de la police lors de rassemblements organisés à Lattaquié, Deraa ou Qamishli. Et le lundi 26 avril, 3 000 soldats au moins sont entrés à l’aube à Deraa, le foyer de l’insurrection situé dans le sud de la Syrie, pour mater les dernières résistances.

Bilan : au moins 25 morts. Face à cette violence « intolérable » (Union européenne) ou « absolument déplorable » (Etats-Unis), la communauté internationale commence à réagir. L’administration américaine étudie l’adoption de sanctions ciblées contre des dirigeants syriens tandis que le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et le Portugal tentent de faire adopter au Conseil de sécurité des Nations unies une déclaration condamnant la répression.

Un processus menant à une intervention militaire à la libyenne semble en revanche exclu. Notamment parce que l’évolution de la guerre en Libye a mis à mal certaines convictions au sein de la Ligue arabe et de l’Union africaine (représentées actuellement à l’ONU par le Liban, l’Afrique du Sud, le Nigéria et le Gabon) et parce que la Russie, qui dispose d’un droit de veto, reste un fidèle allié de la Syrie.

Les opposants à Bachar el-Assad risquent donc de se retrouver isolés dans leur combat et de devoir compter sur leur seul courage. Ils pourraient cependant bénéficier de la loi du nombre, la majorité de la population, sunnite, ne supportant plus le diktat et la corruption d’un cercle de dirigeants issus de la minorité chiite alaouite.

G.P.

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