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Réunion de sécurité à l’Elysée après la plus grande mobilisation contre le terrorisme

Une réunion au sommet consacrée à la sécurité intérieure doit avoir lieu lundi matin à l’Elysée, au lendemain d’une mobilisation historique à Paris et dans toute la France contre le terrorisme islamiste qui a endeuillé le pays.

Confrontés à une menace plus présente que jamais de nouveaux attentats, le président François Hollande réunit autour de lui le Premier ministre Manuel Valls, les ministres de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la Justice, Christiane Taubira, ainsi que les responsables des services de sécurité.

« La France n’en a pas terminé avec les menaces », avait averti vendredi le président français, alors que le gouvernement a reconnu « des failles » dans la sécurité du pays engagé sur plusieurs théâtres d’opération contre les mouvements djihadistes. Dimanche, pour expurger entre larmes et sourires la souffrance d’une folle semaine de violence, une marée humaine record, plus de 3,7 millions de personnes, a communié en province comme dans les rues d’un Paris en état de siège, marchant avec François Hollande et des dirigeants étrangers.

Au moins 3,7 millions de manifestants dans la France entière, dont de 1,2 à 1,6 million à Paris, selon le ministère de l’Intérieur, ont défilé, sans aucun incident, pour dire leur refus du terrorisme islamiste qui a frappé trois jours durant au coeur de la capitale.

Cette marche était conçue initialement comme un hommage aux victimes des trois djihadistes revendiqués, dont les irrévérencieux dessinateurs de Charlie Hebdo massacrés mercredi, une jeune policière municipale tuée jeudi et quatre juifs assassinés dans une supérette casher vendredi.

Elle a finalement été inédite par sa dimension planétaire et l’image stupéfiante de dirigeants étrangers défilant bras dessus dessous sur quelques centaines de mètres: François Hollande entouré du Malien Ibrahim Boubacar Keita et de la chancelière Angela Merkel, le président palestinien Mahmoud Abbas à quelques mètres du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Britannique David Cameron, le roi de Jordanie, l’Italien Matteo Renzi…

Applaudis par la foule à leur arrivée à la marche, les dignitaires étrangers ont observé une minute de silence avant de quitter le défilé et de retourner à l’Elysée, siège de la présidence française. Sur la place de la République, les manifestants agitaient des drapeaux français, mais aussi de Palestine, de Tunisie, d’Ukraine, du Liban, débattaient ou communiaient dans l’émotion et la solidarité.

La manifestation a également donné lieu à des scènes inhabituelles: les forces de l’ordre ont ainsi été chaleureusement applaudies et saluées tout au long du parcours. Mais certains n’ont pas manifesté, « pour ne pas donner d’importance aux djihadistes », pour « dénoncer la récupération politique », « par peur », ou parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec la ligne irrévérencieuse de Charlie Hebdo, qui avait publié à plusieurs reprises ces dernières années des caricatures du prophète.

C’est d’ailleurs « la présence de caricatures blasphématoires » dans la manifestation qui a conduit la délégation marocaine à refuser de participer à la marche.

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