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République solidaire, le nouveau parti de Dominique de Villepin

Sous les cris de « Villepin, Président! Villepin, Président! », l’ex-Premier ministre a mis sur pieds son mouvement samedi soir: la République Solidaire.

« Un mouvement neuf », « un mouvement indépendant », « non pas un parti de plus, mais un mouvement de rassemblement, au dessus des partis, ouvert à tous »… Ce samedi 19 juin, devant quelques 6000 personnes, selon les organisateurs, une poignée de ses plus fidèles soutiens et des centaines de journalistes français et étrangers, Dominique de Villepin donne le coup d’envoi de son mouvement, de sa République Solidaire.

Dans la Halle Freyssinet, dans le 13e arrondissement de Paris, quelques banderoles « La Dordogne avec Villepin », ou encore « Bergerac avec Villepin ». La foule, largement vêtue de t-shirts blancs portant l’inscrpition « Tous solidaires » et de badges « Je soutiens Dominique de Villepin », entonne une série de « Villepin Président! Villepin Président! »

Durant près d’une heure et demie, sans dire mot de sa candidature à l’élection présidentielle de 2012, celui-ci se pose en « alternative ». A qui? Si le nom de son éternel rival, Nicolas Sarkozy, n’est jamais prononcé, le discours de l’ancien Premier ministre est empreint d’attaques à l’adresse du chef de l’Etat. « Nous n’acceptons pas les dérives du débat sur l’identité nationale », « nous n’acceptons pas les petits jeux tactiques de l’ouverture », « nous n’acceptons pas qu’un gouvernement se lance dans une fuite en avant sécuritaire et que le kärcher tienne lieu de politique », lance Dominique de Villepin. Avant d’enfoncer le clou: « Le rendez-vous présidentiel de 2007 a été une occasion perdue de dénouer le drame des divisions françaises ».

« Il ratisse large »

L’ex-locataire de Matignon, la résidence du Premier ministre français, élabore d’ailleurs une liste de pistes, tendance droite sociale, de « Bastilles à renverser » et de « choix refondateurs » à opérer pour réconcilier les Français, « restaurer la confiance » et retrouver la voix de la France dans le monde. Parmi les priorités évoquées: une rigueur assumée, la bataille de l’emploi, les retraites, les banlieues, la réconciliation des mémoires, une justice et des médias indépendants ou encore l’environnement.

Ebauche de programme présidentiel? Pour ces trois Parisiennes, la cinquantaine, venues voir l’ex-Premier ministre par curiosité, cela ne fait aucun doute. « Ca donne l’impression d’être déjà dans un discours électoral. Et il ratisse large », confie l’une d’elles. Et de glisser: « D’ailleurs la population aussi est ratissée. Ca n’est pas homogène ».  » Il y a des gens du 16e et de banlieue. Est-ce que ça va prendre? », abonde Larbi, 30 ans, enseignant en économie, pour qui Dominique de Villepin en ce 19 juin s’est montré « fidèle à lui-même, animateur des foules, avec de belles phrases ».

De là à adhérer au mouvement mis sur pieds? « Quand on le voit sur scène, on est un peu plus convaincu. Mais j’attends de voir. L’homme, j’y adhère, le mouvement je ne sais pas ». Au vu du nombre d’admirateurs avides d’une poignée de main de l’ex-Premier ministre à sa sortie, certains semblent bien moins sceptiques.

Violette Robinet

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