L'ex-président américain Donald Trump. © Julia Nikhinson / AFP) / ALTERNATE CROP

« J’ai rendu l’Otan forte »: Donald Trump balaie les critiques sur ses propres déclarations

Les propos de Donald Trump, qui a menacé en cas de réélection aux Etats-Unis de ne plus défendre les pays de l’Otan en retard de paiement, ont été vivement critiqués. Mardi, Donald Trump a réagi à ces critiques.

Donald Trump a balayé lundi les nombreuses critiques sur ses menaces concernant l’Otan, assurant avoir rendu l’Alliance atlantique « forte » sous son mandat.

Le très probable candidat républicain à la présidentielle américaine de novembre n’est toutefois pas revenu sur ses propos les plus virulents, lorsqu’il a déclaré samedi qu’il « encouragerait » la Russie à s’en prendre aux pays de l’Otan si ceux-ci ne payaient pas leur part.

« J’ai rendu l’Otan forte et ça même les démocrates de la gauche radicale et les faux républicains l’admettent », a estimé Donald Trump sur son réseau, Truth Social.

« Lorsque j’ai dit aux 20 pays qui ne payaient pas leur juste part qu’ils devaient payer, sans quoi ils ne bénéficieraient pas de la protection américaine, l’argent a coulé à flots« , a-t-il affirmé.  « Mais maintenant que je ne suis plus là pour dire ‘vous devez payer’, voilà qu’ils recommencent », a poursuivi l’ancien président.

Donald Trump, qui affrontera probablement le président Joe Biden lors de l’élection, reproche régulièrement aux alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord de ne pas tenir leurs engagements en matière de dépenses militaires.

« Affligeants et dangereux »

Joe Biden a qualifié dimanche d' »affligeants et dangereux » les propos tenus la veille par Donald Trump lors d’un meeting, au cours duquel le républicain a affirmé qu’il encouragerait la Russie à s’en prendre aux pays de l’Otan si ceux-ci ne payaient pas leur part.

« Le fait que Donald Trump avoue qu’il compte donner le feu vert à Poutine pour davantage de guerre et de violence, pour continuer son assaut brutal contre une Ukraine libre et pour étendre son agression aux peuples de Pologne et des Etats baltes est affligeant et dangereux« , a déclaré dans un communiqué le président démocrate à propos de son rival probable à la présidentielle de novembre.

« Imprudents »

Dimanche soir, le président du Conseil européen Charles Michel avait pour sa part qualifié les propos de Trump d’ « imprudents ».

« L’Alliance transatlantique soutient la sécurité et la prospérité des Américains, des Canadiens et des Européens depuis 75 ans », a affirmé Charles Michel sur X.

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« Des déclarations imprudentes sur la sécurité de l’Otan et la solidarité de l’article 5 ne servent que les intérêts de Poutine » et « n’apportent ni plus de sécurité ni plus de paix dans le monde« , a-t-il ajouté.
« Au contraire, elles soulignent à nouveau la nécessité pour l’UE de développer de toute urgence son autonomie stratégique et d’investir dans sa défense« , a-t-il poursuivi.

L’article 5 stipule que si un pays de l’Otan est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Des propos qui « affaiblissent notre sécurité »

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, de son côté, a déploré dimanche les propos du probable candidat républicain à la présidentielle Donald Trump menaçant, s’il est réélu, de ne pas défendre les pays de l’Otan en retard de paiement.

« L’Otan reste prête et à même de défendre tous les alliés« , a réagi dimanche le Norvégien dans un communiqué.  « Toute attaque contre l’Otan fera face à une réponse unie et puissante. Toute suggestion que des alliés pourraient ne pas se défendre l’un l’autre affaiblit toute notre sécurité, en ce compris celle des Etats-Unis, et soumet les soldats américains et européens à un risque accru », a souligné M. Stoltenberg.

« J’attends que, indépendamment de qui remporte l’élection présidentielle, les Etats-Unis restent allié fort et engagé de l’Otan« , a-t-il ajouté.

Otan: Dedonder réfute les « déclarations outrancières » de Trump

La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), a elle aussi dénoncé dimanche les « déclarations outrancières » de Trump.

« Monsieur Trump nous a habitué aux déclarations outrancières de ce genre », a réagi dimanche la ministre. « Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, nous avons réussi à maintenir une cohésion et des positions communes. À côté des Etats-Unis, les pays de l’Union européenne ont largement contribué à l’aide de l’Ukraine. Concernant la Belgique, le gouvernement actuel a investi comme jamais depuis 30 ans dans la reconstruction de notre défense, en lançant le plus grand plan de recrutement de 10.000 militaires, l’acquisition de nouvelles capacités telles que l’artillerie et des moyens de défense antiaérienne ainsi qu’une nouvelle relation inédite avec l’industrie afin de renforcer l’innovation », souligne la ministre, contactée par Belga.

La ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder.

Mme Dedonder rappelle aussi l’approbation du plan STAR – initié avant la guerre en Ukraine – visant à consolider et développer la Défense belge. « Néanmoins, l’autonomie stratégique ne s’obtient pas au travers des capacités militaires, mais bien sur notre tissu industriel et notre maitrise technologique. Ainsi, et là aussi pour la première fois, nous avons développé une stratégie de renforcement de la base industrielle avec un budget de 1,8 milliard d’euros à l’horizon 2030. Cet objectif est partagé avec les autres Etats membres, les industries, l’Agence Européenne de Défense, pour construire le pilier européen au sein de l’OTAN », conclut la ministre.

« L’Otan ne peut être une alliance à la carte »

L’Otan ne peut-être « une alliance à la carte », a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Soyons sérieux! Soyons sérieux! L’Otan ne peut être une alliance à la carte. A l’époque où nous vivons, une alliance militaire ne peut fonctionner au gré de l’humeur du président des Etats-Unis, ce n’est pas: oui, non, demain, non, ça dépend. Allons! l’Otan existe ou bien n’existe pas », s’est-il agacé.

« Durant cette campagne (électorale américaine), nous allons voir et entendre beaucoup de choses (…) Ne comptez pas sur moi pour commenter toutes les idées stupides qui s’exprimeront lors d’une campagne nationale aux Etats-Unis », a-t-il averti.

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