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Libye: l’ONU met fin au mandat de l’Otan

Le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni jeudi, a adopté la résolution malgré l’appel à la prolongation du CNT. Le texte annule le mandat autorisant le recours à la force en Libye.

C’est la fin de l’opération « Protecteur unifié » de l’Otan en Libye, une semaine après la mort de Kadhafi. A l’unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU à adopté jeudi, à New York, une résolution mettant fin au mandat de l’Alliance.

La résolution du Conseil ordonne la fin de l’autorisation d’une zone d’exclusion aérienne et de toute action militaire pour protéger les civils à compter de 23H59 (heure libyenne) le 31 octobre. Elle vient annuler la résolution 1973 ayant permis l’usage de la force, adoptée en mars dernier, date de début de l’offensive de l’Otan.

Le texte du Conseil allège l’embargo international sur les armes de manière à ce que le CNT puisse en acquérir pour assurer la sécurité nationale. Elle met également fin au gel des avoirs de la Corporation nationale libyenne du pétrole de même que les restrictions visant la Banque centrale de Libye et plusieurs autres établissements financiers.

Prix Sakharov

Une semaine après la mort de Mouammar Kadhafi, le dissident Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanoussi, 77 ans, dont 31 passés en prison en raison de son opposition à l’ancien régime, a reçu jeudi le prestigieux Prix Sakharov du Parlement européen, en même temps que quatre autres militants du Printemps arabe. L’Otan doit se réunir vendredi à Bruxelles pour déclarer formellement la fin des frappes aériennes en Libye qui durent depuis sept mois.

Les nouvelles autorités libyennes avaient demandé à l’Otan de prolonger sa mission jusqu’à la fin de l’année. A l’ONU, des diplomates avaient fait savoir dès mercredi que le Conseil de sécurité souhaitait mettre rapidement fin au mandat accordé à l’Otan pour son action en Libye, malgré ces appels.

Comment accompagner la transition?

Les pays membres de la coalition engagée en Libye examinent avec les nouvelles autorités libyennes la façon d’accompagner la transition dans le pays.

Mercredi, le chef d’état-major du Qatar, le général Hamad ben Ali al-Attiya, dont le pays a participé à la mission de l’Otan, avait indiqué qu’une autre coalition d’au moins 13 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, verrait le jour pour superviser « l’entraînement des forces armées, la collecte des armes et l’intégration des rebelles au sein des institutions.

Où est Seif al-Islam Kadhafi?

Le sort de Seif al-Islam, fils de l’ancien dirigeant, reste incertain. Il avait été signalé mardi, tout comme l’ancien chef des renseignements, Abdallah al-Senoussi, près de la frontière entre la Libye et le Niger, un pays où des dizaines de responsables de l’ancien régime, dont Saadi Kadhafi, un autre fils de Kadhafi, ont trouvé refuge. Des sources sécuritaires nigérienne et malienne ont affirmé qu’Abdallah al-Senoussi, était déjà passé du Niger au Mali. Mais la présence de Seif al-Islam à ses côtés n’a pas été confirmée. Les deux hommes sont visés par un mandat d’arrêt international pour des soupçons de crimes contre l’humanité. La CPI a appelé mercredi le Niger à coopérer en vue de leur arrestation, rejetant les allégations selon lesquelles les deux hommes auraient l’intention de se livrer. Selon une porte-parole du département d’Etat américain, des discussions seraient par exemple en cours avec le Conseil national de transition (CNT) libyen sur un éventuel nouveau rôle pour l’Otan: contrôle des frontières, assistance pour la démobilisation des combattants ou la récupération des armes en circulation (en Libye et dans l’ensemble d’une région déjà fragile)…

LeVif.be avec L’Express.fr

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