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Les passagers ne se sont rendu compte du crash « qu’au tout dernier moment »

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Le copilote qui aurait « volontairement détruit » l’avion Germanwings en France n’aurait pas eu de motifs terroristes, a indiqué le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière. À l’heure actuelle, aucun élément ne conduit à un contexte terroriste du copilote, a-t-il précisé jeudi à Berlin.

Le copilote de l’A320 a « par une abstention volontaire refusé d’ouvrir la cabine de pilotage au commandant de bord et actionné le bouton de la perte d’altitude », a indiqué le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, en charge de l’enquête sur le crash de l’A320 de Germanwings.

Pendant la conférence de presse, le procureur de la République de Marseille a confirmé que seul le copilote était présent dans le cockpit au moment du crash. La boite noire contient l’enregistrement des 30 dernières minutes du vol.

L’analyse des voix permet d’entendre le commandant de bord demander au copilote de prendre les commandes de l’appareil avant de sortir de la cabine de pilotage. On entend alors le copilote utiliser le sélectionneur d’altitudes. Un peu plus tard, on perçoit derrière la porte, le pilote demander de rentrer dans la cabine, mais il n’obtient aucune réponse de la part du copilote, dont on entend le bruit de la respiration jusqu’à la fin de l’enregistrement, à savoir le crash. Alors que les alarmes retentissent dans le cockpit, on distingue clairement des coups violents sur la porte, comme si on voulait défoncer celle-ci.

Le copilote, Andreas Lubitz (28 ans), était de nationalité allemande et n’était « pas répertorié comme terroriste », a déclaré le procureur. Pour le procureur de la République de Marseille, l’interprétation la plus plausible de cet enregistrement est que le copilote, par une abstention volontaire, a refusé l’entrée de la cabine au commandant de bord, et a actionné volontairement le bouton commandant la perte d’altitude pour une raison qui peut s’analyser comme une volonté de détruire l’avion. « A ce stade, rien ne permet de dire qu’il s’agit d’un attentat terroriste » mais il conviendra d’étudier l’environnement dans lequel évoluait le copilote, a-t-il encore précisé. Dès le jour de l’accident, les services de sécurité allemands ont parcouru les systèmes d’information de la police et des renseignements, à la recherche d’une éventuelle piste terroriste. Les résultats étaient négatifs, y compris pour le copilote, a déclaré plus tard dans la journée le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière.

Des « cris dans les tout derniers moments »

Les passagers de l’avion Germanwings ne se sont rendu compte du crash, survenu dans les Alpes-de-Haute-Provence, « qu’au tout dernier moment », a indiqué jeudi le procureur de la République de Marseille en charge de l’enquête judiciaire, Brice Robin, lors d’une conférence de presse. Il parle de « mort instantanée » des victimes et de « cris dans les tout derniers moments ». Ces déclarations se basent sur l’écoute de la première des boîtes noires.

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