© iStock

Le Covid a fait trois millions de morts dans le monde

Plus de 3 millions de morts du Covid-19 ont été officiellement recensés dans le monde depuis sa découverte en Chine en décembre 2019, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé, samedi à 08h30 GMT.

Après une légère accalmie en mars, le nombre de décès quotidiens est de nouveau en hausse dans le monde, avec en moyenne plus de 12.000 morts par jour la semaine passée, approchant des 14.500 décès quotidiens recensés fin janvier, au plus haut de l’épidémie.

La pandémie est à « un point critique », a estimé lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre des pays comme Israël qui parviennent à l’endiguer grâce à une intense campagne de vaccination et d’autres tels que l’Inde qui subissent une fulgurante hausse des contaminations et des décès.

Le Royaume-Uni, pays d’Europe le plus endeuillé par le Covid-19 (127.225 décès), ne déplore plus aujourd’hui qu’une trentaine de décès chaque jour, après un pic à plus de 1.200 décès quotidiens fin janvier. Le pays, qui est sorti lundi de plus de trois mois de confinement, a lancé dès début décembre une campagne de vaccination massive qui a permis d’administrer au moins une dose à 60% de sa population adulte.

De même, les États-Unis, pays le plus touché du monde avec 566.224 décès, ont vu l’épidémie fortement reculer depuis fin janvier, même si les chiffres sont de nouveau à la hausse dans certains Etats.

Les bénéfices de la vaccination sont également observables en Israël, où 6 personnes sur 10 ont reçu au moins une dose de vaccin. Le pays ne déplore plus que 6 à 7 décès par jour, presque 10 fois moins que fin janvier, au plus fort de la pandémie.

A l’inverse, plusieurs pays peinent à endiguer une forte flambée épidémique. La responsable technique de l’OMS, Maria Van Kerkhove, a alerté mardi sur une pandémie « en pleine expansion », qui « croît de manière exponentielle ».

Au Brésil (deuxième pays le plus endeuillé au monde avec 368.749 morts), quelque 3.000 décès sont annoncés chaque jour, soit près du quart des décès annoncés quotidiennement dans le monde. Ce chiffre a plus que doublé depuis la mi-février et le pays est depuis le 7 mars celui qui déplore chaque jour le plus de décès dans le monde.

La hausse des décès est également extrêmement rapide en Inde. Plus de 1.000 décès quotidiens sont recensés dans ce pays d’1,3 milliard d’habitants, soit neuf fois plus que début mars, une hausse similaire à celle des contaminations (plus de 188.000 par jour contre 15.000 début mars).

Plus de 139 millions de cas ont été recensés dans le monde depuis le début de l’épidémie, dont environ 730.000 par jour actuellement, un chiffre également en hausse constante depuis fin février.

Les ravages du nouveau coronavirus comparés à d’autres virus mortels

Hors épidémies, pour se figurer ce que représentent ces trois millions de décès, il s’agit de trois fois le bilan de la guerre Iran-Irak, de 2.000 fois le bilan du naufrage du Titanic ou encore de l’équivalent de la population arménienne.

Epidémies grippales

Le Covid-19 a déjà fait plus de morts que la plupart des épidémies grippales des XXe et XXIe siècles.

En 2009, la grippe A(H1N1), dite « porcine », a officiellement fait 18.500 morts. Mais ce bilan a ensuite été revu à la hausse par la revue médicale The Lancet entre 151.700 et 575.400 morts, soit une évaluation comparable aux bilans des grippes saisonnières, qui tuent entre 290.000 et 650.000 personnes par an selon l’OMS.

Au XXe siècle, deux grandes pandémies de grippe liées à de nouveaux virus, celle de 1957-58 dite grippe asiatique et celle de 1968-70 dite grippe de Hong Kong, ont fait chacune environ un million de morts, d’après des comptages a posteriori.

La grande grippe de 1918-1919, dite « espagnole », a de son côté tué 50 millions de personnes, selon certaines estimations.

Autre épidémies virales

Le bilan provisoire du nouveau coronavirus est déjà bien plus élevé que celui d’Ebola. Depuis 1976, Ebola a fait environ 15.000 morts, exclusivement en Afrique. Ce virus est plus létal que le Sars-Cov-2 (environ 50% des malades en meurent, selon l’OMS), mais beaucoup moins contagieux.

Le sida, pour lequel il n’existe toujours pas de vaccin efficace 50 ans après son apparition, a entraîné la mort de près de 33 millions de personnes, soit 11 fois plus que le Covid-19, qui est toutefois beaucoup plus récent.

Grâce à la généralisation des thérapies anti-rétrovirales, le bilan annuel du sida baisse depuis le pic de 2004 (1,7 million de morts). En 2019, le bilan a été de 690.000 morts selon Onusida.

Quant aux virus des hépatites B et C, ils tuent annuellement environ 1,3 million de personnes, surtout dans les pays pauvres.

Le prédécesseur du Sars-Cov-2, le Sars-Cov-1 à l’origine de l’épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003, n’avait causé lui que 774 morts.

Trois millions, c’est aussi…

Pour se représenter le bilan de la pandémie actuelle, ce chiffre de trois millions, c’est un peu plus que la population de la Jamaïque, de l’Arménie ou de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

C’est aussi trois fois le bilan de la guerre Iran-Irak (1980-1988), ou 2.000 fois celui du naufrage du Titanic (1.500 morts). C’est également 375 fois la capacité du Symphony of the Seas, plus grand navire de croisière au monde qui peut accueillir 8.000 personnes.

Au cours du mois écoulé, plus de 10.000 personnes sont mortes chaque jour du coronavirus.

C’est autant que les 10.000 enfants qui décèdent quotidiennement de la faim dans le monde, selon l’ONU.

C’est aussi plus de trois fois le bilan de l’attentat contre les tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001 à New York.

Contenu partenaire