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L’Amérique à une semaine d’élections décisives pour l’avenir de Biden

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Les démocrates parviendront-ils à endiguer la « vague rouge » promise par les républicains au Congrès américain? Réponse dans une semaine lors des élections de mi-mandat, sans doute décisives pour l’avenir politique de Joe Biden.

Après une campagne acharnée centrée sur l’inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de priver le président démocrate de ses majorités le 8 novembre.

Lors de ces élections de mi-mandat, les « midterms », les Américains sont appelés à renouveler l’ensemble des 435 sièges de la Chambre américaine des représentants et un tiers du Sénat.

« Si vous êtes fatigués de l’inflation galopante, de payer trop cher pour l’essence, si vous en avez assez que nos frontières soient ouvertes et d’une criminalité qui monte en flèche, les républicains ont pris un engagement envers vous », a affirmé le chef conservateur Kevin McCarthy.

« Un choix »

Organisées deux ans après la présidentielle, ces élections se convertissent de fait en référendum sur l’occupant de la Maison Blanche. Le parti du président n’échappe que très rarement au vote sanction. 

Joe Biden tente tant bien que mal de convaincre les Américains que cette élection est plutôt « un choix »: sur l’avenir de l’avortement ou du mariage homosexuel — autant de sujets sur lesquels il a promis de légiférer, moyennant de solides majorités au Congrès.

Le démocrate, accusé d’être déconnecté de la priorité numéro 1 des électeurs — l’inflation — s’est lancé depuis peu sur ce terrain, assurant que ce sont bien les républicains « qui feront planter l’économie ». Il devrait le redire mardi, lors d’un meeting de campagne en Floride.

Mais le message peine à percer.

Selon les enquêtes d’opinion les plus récentes, l’opposition républicaine a de très grandes chances de s’emparer de la Chambre. Le sort du Sénat reste plus incertain. 

La perte du contrôle du Congrès serait une lourde défaite pour le président bientôt octogénaire, qui dit avoir l' »intention » d’être candidat à sa réélection en 2024.

Signe de l’optimisme qui règne dans le camp républicain, le « Grand Old Party » vise désormais des sièges même dans des circonscriptions censées être solidement acquises aux démocrates. 

« Il n’y a pas de vague rouge sans vous« , répètent les candidats conservateurs pour mobiliser leur base. 

L’intérêt pour cette élection est en tout cas au rendez-vous: plus de 22 millions de personnes ont déjà voté aux « midterms » de façon anticipée selon l’US Elections Project, notamment dans les Etats les plus disputés.

Cap sur la Pennsylvanie

Concrètement, la bataille pour le contrôle du Congrès, alimentée de centaines de millions de dollars, se joue dans une poignée d’Etats-clés.

Tous les projecteurs sont braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de l’acier, où le chirurgien multimillionnaire Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire John Fetterman pour un siège au Sénat.

Ce duel est crucial, car il pourrait à lui tout seul décider de quel côté penche la chambre haute du Congrès américain. Trois présidents américains, Joe Biden, Donald Trump et Barack Obama seront en campagne dans cet Etat samedi.

Comme en 2020, la Géorgie est elle aussi au cœur de toutes les convoitises. Le démocrate Raphael Warnock, premier sénateur noir jamais élu dans cet Etat au lourd passé ségrégationniste, tente de se faire réélire face à Herschel Walker, ancien sportif afro-américain, soutenu par Donald Trump.

Cerné par les enquêtes, l’ancien président met les bouchées doubles dans cette campagne, adoubant des candidats aux profils les plus improbables, qui lui jurent en retour une fidélité absolue.

Car l’avenir politique du septuagénaire est lui aussi en jeu: le milliardaire républicain flirte très ouvertement avec une candidature à l’élection présidentielle de 2024, préfigurant un possible remake du duel avec Joe Biden de 2020.

Les partisans de Donald Trump débordent de confiance: les élections de mi-mandat ne seront pas une « vague rouge », couleur traditionnellement associée aux républicains, affirment-ils, mais bien un « tsunami ».

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